ARCHIVED -  Transcript / Transcription - Montréal, Quebec - 2003-02-18

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Please note that the Official Languages Act requires that government publications be available in both official languages.

In order to meet some of the requirements under this Act, the Commission's transcripts will therefore be bilingual as to their covers, the listing of CRTC members and staff attending the hearings, and the table of contents.

However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the hearing.

 

 

 

TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS

FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND

TELECOMMUNICATIONS COMMISSION

 

 

 

TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU

CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION

ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES

 

 

 

SUBJECT / SUJET

Various broadcasting applications further to calls for applications for a broadcasting licence to carry on a radio programming undertaking to serve Montreal, Quebec, Public Notice CRTC 2002-2; Chicoutimi, Quebec, Public Notice CRTC 2002-3; Sherbrooke, Quebec, Public Notice CRTC 2002-4 and Trois-Rivières, Quebec, Public Notice CRTC 2002-5 /

Plusieurs demandes en radiodiffusion suite aux appels de demandes de licence de radiodiffusion visant l'exploitation d'une entreprise de programmation de radio pour desservir Montréal (Québec), Avis public CRTC 2002-2; Chicoutimi (Québec), Avis public CRTC 2002-3; Sherbrooke (Québec), Avis public CRTC 2002-4 et Trois-Rivières (Québec), Avis public CRTC 2002-5

 

 

 

 

 

HELD AT: TENUE À:

Palais des Congrès Palais des Congrès

de Montréal de Montréal

Room 511 Salle 511

201 Viger Avenue West 201, avenue Viger Ouest

Montréal, Quebec Montréal (Québec)

 

 

February 18, 2003 Le 18 février 2003

 

Volume 10

 

 

 

 

Transcripts

In order to meet the requirements of the Official Languages

Act, transcripts of proceedings before the Commission will be

bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members

and staff attending the public hearings, and the Table of

Contents.

However, the aforementioned publication is the recorded

verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in

either of the official languages, depending on the language

spoken by the participant at the public hearing.

 

 

 

Transcription

Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues

officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront

bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des

membres et du personnel du CRTC participant à l'audience

publique ainsi que la table des matières.

Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu

textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée

et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues

officielles, compte tenu de la langue utilisée par le

participant à l'audience publique.

Canadian Radio-television and

Telecommunications Commission

Conseil de la radiodiffusion et des

télécommunications canadiennes

 

Transcript / Transcription

 

 

BEFORE / DEVANT:

Charles Dalfen Chairperson / Président

Andrée Wylie Vice-Chair of Broadcasting / Vice-Présidente CRTC

Andrée Noël Regional Commissioner for

Quebec / Conseillère régionale

Joan Pennefather National Commissioner / Conseillère nationale

Jean-Marc Demers National Commissioner/

Conseiller national

 

ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:

Robert Ramsay Hearing Manager /

Gérant d'audience

Pierre LeBel Hearing Secretary / Secrétaire d'audience

Karen Moore Senior Legal Counsel /

conseillère juridique

principale

Sylvie Jones Legal Counsel /

conseillère juridique

 

 

HELD AT: TENUE À:

Palais des Congrès Palais des Congrès

de Montréal de Montréal

Room 511 Salle 511

201 Viger Avenue West 201, avenue Viger Ouest

Montréal, Quebec Montréal (Québec)

 

 

February 18, 2003 Le 18 février 2003

 

Volume 10

TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES

PAGE / PARA NO.

 

PHASE II

 

INTERVENTION PAR / INTERVENTION BY

 

L'ADISQ 2537 / 13071

 

 

PHASE IV

 

RÉPLIQUE PAR / REPLY BY

 

GROUPE ASTRAL 2563 / 13197

 

 

PHASE I

 

PRÉSENTATION PAR / PRESENTATION BY

 

GROUPE TVA INC./RADIO NORD COMMUNICATIONS INC. 2577 / 13294

 

Montréal, Quebec / Montréal (Québec)

--- L'audience reprend le mardi 18 février 2003

à 0935/ Upon resuming on Tuesday,

February 18, 2003 at 0935

13068 LE PRÉSIDENT: À l'ordre, s'il vous plaît. Order, please.

13069 Bonjour. Monsieur le secrétaire?

13070 M. LeBEL: Merci, Monsieur le Président. La première intervention comparante sera déposée ou faite par l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo, madame Solange Drouin. Vous avez dix minutes pour faire votre présentation.

PHASE II

0935

INTERVENTION / INTERVENTION

13071 Mme DROUIN: Merci beaucoup. Monsieur le Président, mesdames les conseillères, monsieur le conseiller.

13072 D'abord j'aimerais porter à votre attention que monsieur Jacques Primeau, président de l'ADISQ, devait m'accompagner ce matin, mais des changements à l'horaire l'en ont empêché et il me prie de l'excuser auprès de vous.

13073 Au nom du conseil d'administration et des membres de l'ADISQ, je voudrais vous remercier de nous avoir encore invités à comparaître, cette fois, en ce qui concerne les demandes de modification de licence qu'a présentées Astral Média et qui visent l'ajout de conditions de licence affectant des stations de radio au Québec, tel que requis par la décision 2002-90 du 19 avril 2002.

13074 Étant donné que vous avez déjà pris connaissance de notre intervention écrite où nous espérons avoir répondu en détail aux multiples arguments avancés par Astral, je veux simplement aujourd'hui, en complément à notre intervention, vous exposer les grands principes qui nous ont poussés à nous prononcer au sujet de cette demande d'Astral.

13075 L'ADISQ aimerait souligner les multiples efforts du Conseil qui, depuis plus de 30 ans, servent comme objectif à encourager le développement de la carrière de nos artistes afin qu'ils puissent présenter aux entreprises de radiodiffusion des pièces vocales de qualité auxquelles ont accès les Canadiens, et ce, via les ondes publiques de la radio.

13076 En effet, nous l'avons réitéré à plusieurs reprises devant vous, encore la semaine passée, encore cette semaine, les mesures que le Conseil a établies, dont les contributions au développement des talents canadiens, sont essentielles, car elles ont permis et elles permettent encore aujourd'hui l'atteinte de cet objectif.

13077 En ce sens, la politique des avantages tangibles s'inscrit au même titre que ces mesures. Les avantages tangibles pour nous représentent des sommes considérables qui contribuent de façon marquée au développement des talents canadiens et, par définition, ajoutent à la qualité et à la diversité de l'approvisionnement en musique vocale de langue française, entre autres.

13078 En bout de ligne, l'ensemble des stations de radio ainsi que l'auditeur canadien en reçoivent le plein bénéfice.

13079 D'ailleurs, dans la « Politique de 1988 concernant la radio commerciale », le Conseil a jugé que :

« Le mécanisme du critère des avantages continuera de garantir que l'intérêt public est servi dans les cas de transferts de propriété et de contrôle. » (Tel que lu)

13080 En tenant compte des efforts incommensurables qui ont été déployés pour mettre en place un système qui garantit que la source du contenu musical canadien ne se tarisse pas, l'ADISQ conclut que la possibilité d'une réduction du montant des avantages tangibles pour les raisons évoquées par Astral affecterait à court terme la stabilité des fonds dont dépendent les artistes et les producteurs pour la réalisation de certains projets, et ébranlerait à long terme la structure de contributions au développement des talents canadiens.

13081 Ceci aurait pour effet d'affaiblir de façon permanente la fiabilité et la durabilité des politiques qui y sont liées.

13082 Dans sa décision du 19 avril 2002, le Conseil a établi le montant, vous le savez, des avantages tangibles relatifs au secteur de la radio française à 13,6 millions de dollars, soit 6 % de 227 millions.

13083 Dans sa demande du 11 octobre 2002, Astral soutient qu'à la suite de certains événements postérieurs, et j'ajouterais mais dont les risques étaient connus, à la décision du Conseil, il a révisé à la baisse la valeur de la transaction, et que cela devrait entraîner une réduction proportionnelle du montant des avantages tangibles.

13084 Autrement dit, Astral demande au Conseil de modifier la valeur de la transaction et, en conséquence, de faire passer le montant des avantages tangibles de 13,6 millions à 12,3 millions, soit 6 % du montant de la transaction nouvellement proposé qui est de 205 millions.

13085 Astral a tenté de faire croire hier au Conseil qu'en ne modifiant pas le montant des sommes consenties au Fonds RadioStar, à MUSICACTION et aux Rencontres professionnelles de l'industrie québécoise du disque, du spectacle et de la radio, « il n'y aurait pas vraiment de perdants » dans leur nouvelle proposition.

13086 La requérante oublie tout simplement de dire, hier, j'imagine, qu'en bout de ligne c'est l'ensemble de l'industrie de la musique qu'elle priverait d'une somme de 1,3 million de dollars. Les perdants seraient donc très nombreux.

13087 L'ADISQ souhaite également faire remarquer au Conseil que toutes les entreprises de programmation de radio sont sujettes à des événements postérieurs qui peuvent affecter la valeur de leurs actifs.

13088 En effet, qu'on ne pense qu'à l'éclatement de la bulle spéculative liée à la convergence de la propriété dans le secteur des médias et des télécommunications, le ralentissement pourquoi pas, de la croissance économique en Amérique du Nord, l'entrée de nouveaux joueurs dans certains marchés.

13089 Toutes ces raisons, et bien d'autres, sont également des événements postérieurs qui pourraient affecter la valeur des actifs des entreprises de programmation de radio d'Astral.

13090 Pourtant, il nous semble que ces mêmes raisons, qui touchent aussi les stations de radio à travers tout le Canada, n'amènent pas les grandes entreprises canadiennes du secteur des médias à demander une révision à la baisse de leurs contributions aux avantages tangibles ou au développement des talents canadiens.

13091 Par équité pour les autres entreprises de programmation de radio, l'ADISQ demande au Conseil de maintenir le montant des avantages tangibles prévu dans la décision 2002-90 et de rejeter la demande de modification qu'a présentée Astral.

13092 Par ailleurs, comme vous le savez déjà, la « Loi sur la radiodiffusion » permet au Conseil de modifier une licence qu'il a émise, mais le consentement du titulaire est nécessaire si la modification est apportée moins de cinq ans après l'émission de la licence.

13093 Cela démontre que le Parlement avait à l'esprit le besoin de stabilité des titulaires de licence et des autres ayants droit, je dirais, entourant les décisions. Ce besoin de stabilité est d'ailleurs reconnu par le Conseil dans la « Politique de 1998 concernant la radio commerciale » qui énonce que les avantages doivent être « clairs et sans équivoque ».

13094 Il est donc difficile d'accepter pour nous que les avantages que propose Astral possèdent ces qualités s'il a le loisir, moins de six mois après la décision du Conseil, de déposer une demande visant à réduire le montant des avantages tangibles.

13095 L'ADISQ estime qu'Astral n'a pas pu prouver hors de tout doute que les facteurs qu'il a décrits, encore hier, ont directement porté atteinte à la valeur de ses actifs. Les raisons évoquées encore hier pas Astral, tels les coûts de transactions plus élevés que prévus, les occasions d'affaires ratées et les fluctuations de la valeur de ses actions, n'affectent pas directement la valeur des actifs d'Astral.

13096 D'ailleurs, les raisons qu'a énoncées la requérante représentent en fait une série de variables qui se veut commune à la majorité des entreprises de programmation de radio qui font partie du système canadien de radiodiffusion.

13097 À l'appui de sa demande, Astral soutient également qu'en raison de l'évolution générale de la situation économique dans le secteur des médias, les multiples servant à calculer la valeur des entreprises de radio ont été révisés à la baisse et que, conséquemment, la valeur de l'entreprise Télémédia a diminué d'autant.

13098 Sur la base de cet argument, l'ADISQ soumet donc au Conseil qu'elle ne s'explique pas comment alors Astral peut prétendre que la perte de valeur de Télémédia n'est attribuable qu'aux seuls actifs du Québec.

13099 Si Télémédia, comme entreprise dans le secteur des médias, perd une partie de sa valeur à cause d'une conjoncture économique difficile, l'ensemble de ses actifs devrait en subir les conséquences. L'ADISQ aimerait soumettre au Conseil que cet argument est, pour le moins, très peu convaincant.

13100 Par ailleurs, en toute logique, si le CRTC accédait à la demande d'Astral, rien n'empêcherait l'ADISQ ou tout autre bénéficiaire d'avantages tangibles de se présenter périodiquement devant le Conseil pour obtenir des sommes, pourquoi pas, supplémentaires lorsque les conditions économiques s'améliorent ou que les marchés boursiers sont à la hausse, ce à quoi s'opposeraient sans doute vivement les titulaires de licence.

13101 Enfin, l'ADISQ note que même si le Conseil devait accepter de réviser à la baisse la valeur des actifs vendus, le montant des avantages tangibles prévu dans la décision 2002-90 ne constituerait alors que 6,6 % de la nouvelle valeur de la transaction de 205 millions.

13102 En tenant compte de l'importance de la transaction et de la part de marché considérable que détient maintenant Astral malgré le désaisissement des stations AM, l'ADISQ réitère que la valeur des avantages tangibles devrait être supérieure de toute façon au minimum de 6 % fixé par le Conseil. À ce sujet, l'ADISQ réfère le Conseil à l'intervention que nous avons déposée le 25 octobre 2001.

13103 Notons également que dans la décision 2000-222 évoquée par Astral au soutien de ses prétentions, il est à noter que le montant des avantages tangibles était supérieur au minimum établi par les politiques du Conseil dans le secteur de la TV, cette fois-là, je l'admets.

13104 Pour l'ensemble de ces motifs ainsi que pour les raisons évoquées précédemment, l'ADISQ recommande donc au Conseil qu'il maintienne le montant des avantages tangibles prévu dans la décision 2002-90.

13105 Merci. Je suis maintenant disponible pour répondre à vos questions.

13106 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame la conseillère Pennefather?

13107 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, Monsieur le Président. Madame Drouin, bonjour.

13108 Mme DROUIN: Bonjour.

13109 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En effet, comme vous avez mentionné ce matin, votre intervention écrite était très claire et complète, et je pense que ce matin vous avez répété les grandes lignes, alors c'est assez clair.

13110 Vous avez mentionné ce matin la discussion d'hier. Vous l'avez suivie? Alors, je voulais peut-être vous demander une question sur cette discussion d'hier, un élément en particulier où on avait parlé avec Astral concernant un certain montant. Ça veut dire que ce sera peut-être légitime, c'était la discussion, que les avantages ne soient pas à verser sur la valeur des actifs qui sont revendus.

13111 Est-ce que vous avez des commentaires sur ce point-là? Ça veut dire que cette revente, cette valeur peut réduire d'une certaine façon légitimement le 22 millions qui manque?

13112 Mme DROUIN: En écoutant attentivement les arguments d'Astral hier, j'ai senti de la part du Conseil qu'il y en avait un qui avait peut-être plus porté que les autres, qui était le fameux, justement, argument de la perte de synergie étant donné qu'Astral est obligé de se dessaisir quand même d'une partie de ses actions, mais encore il ne s'en dessaisit pas gratuitement, il les vend, n'est-ce pas?

13113 Mais je vous dirais, selon nous, qu'il y ait une perte de synergie où il peut y avoir plusieurs événements qui peuvent avoir un impact, justement, sur la synergie après coup.

13114 Par exemple, il peut y avoir une augmentation de synergie. Si je prends l'exemple de TVA, par exemple, TVA-Radio Nord, qui vous demande de lui octroyer les licences AM, s'il obtient les licences FM aussi, postérieurement, probablement que pour TVA les licences AM, à cause de la synergie qu'il aurait entre maintenant son réseau AM et FM, s'il l'obtient, on est vraiment dans l'hypothétique, probablement que la valeur des stations AM aurait une plus grande valeur pour TVA ou, en tout cas, nos amis d'Astral auraient pu prétendre vendre plus cher, je ne le sais pas, à TVA...

13115 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je parle surtout de la transaction Astral-Télémédia.

13116 Mme DROUIN: Oui. Mais seulement, pour nous, on se dit que accueillir cet argument-là, parce qu'il y a eu une intervention du Bureau de la concurrence, il y a d'autres... parce que c'est une situation exceptionnelle, parce qu'Astral a réussi à convaincre le vendeur de diminuer la valeur de la transaction.

13117 Nous, on vous soumet très respectueusement : pourquoi donner plus de poids à cet argument-là d'une circonstance exceptionnelle du Bureau de la concurrence que d'autres facteurs postérieurs qui pourraient affecter a posteriori des transactions?

13118 On se fie, nous, sur l'imagination des radios pour trouver d'autres situations, qui vont essayer de vous convaincre, exceptionnelles et...

13119 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je comprends les arguments que vous avez sur les événements postérieurs. J'avais demandé une question très précise sur un élément de la discussion d'hier qui disait qu'il y a peut-être un aspect légitime qui concerne les avantages tangibles versés vis-à-vis les valeurs des actifs qui ont été revendus.

13120 Est-ce que, d'après vous, il y a une ouverture que ça peut être légitime comme étant un montant qui peut réduire, disons, le 22 manquant sur lequel vous misez dans votre intervention? C'était sur ce point spécifique.

13121 Mme DROUIN: Écoutez, le transfert de propriété a eu lieu. Je pense que c'est très clair, la politique du Conseil est claire lorsqu'il y a un transfert de contrôle, un transfert de propriété, la transaction est consommée et la politique des avantages tangibles s'applique au moment d'une transaction. Les actifs sont passés des mains de Télémédia à Astral et ensuite à un autre acquéreur qui sera peut-être TVA ou un autre.

13122 Alors, pour nous, le transfert de propriété a eu lieu. TVA n'achète pas ces actifs de Télémédia, il les achète d'Astral. Il ne les achète pas de Télémédia. Alors, pour nous, la transaction, elle est consommée.

13123 Ensuite, que dans son pouvoir de conviction Astral ait réussi à convaincre son vendeur de diminuer la valeur de la transaction, je ne veux pas présumer de la mauvaise foi de qui que ce soit, mais il peut y avoir plein de raisons pourquoi Astral a réussi à convaincre Télémédia de diminuer la valeur de la transaction.

13124 Comme je vous dis, je ne veux pas présumer de la mauvaise foi, mais ça peut être pour des considérations futures sur lesquelles vous n'aurez pas de contrôle, ça peut être sur plein d'autres choses.

13125 Mais pour nous, il est très clair qu'il y a eu une consommation, il y a eu une transaction qui été consommée et la politique des avantages tangibles ne permet pas d'exception à ce niveau-là.

13126 Et pour nous, donc, on ne comprendrait pas pourquoi, étant donné qu'ils revendent une partie, il y a une autre transaction; et là, c'est une autre question qu'on abordera avec TVA : pourquoi ils ne veulent pas payer d'avantages tangibles sur cette partie-là.

13127 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On reviendra à cette autre transaction plus tard, j'imagine, dans la journée.

13128 Mais c'était sur la transaction Astral-Télémédia que je voulais continuer la discussion, et si j'ai bien compris, vous restez convaincus qu'il n'y a aucun facteur qui peut influencer la valeur de la transaction qui devrait rester telle quelle.

13129 Une question sur les chiffres. Je ne sais pas s'il y a une erreur ou si nous avons mal compris. Le paragraphe 28 de l'intervention écrite, vous présentez des chiffres qui disent que 6,6 % de la nouvelle valeur de la transaction égale 13 620 000 $ sur 205, mais je pense que c'est 6 % sur 205 qui égale 12 300 000 $. Est-ce que...?

13130 Mme DROUIN: Tout à fait, vous avez raison. Notre prétention au paragraphe 28, c'est que si la valeur de la transaction change et que c'est l'affaire de l'acheteur et du vendeur, nous, ce qu'on dit dans ce paragraphe-là, c'est si vous, vous maintenez le niveau qui était prévu dans votre décision, si vous le maintenez à 13... c'était donc 13 620 000 $.

13131 Si on l'applique sur la nouvelle valeur de la transaction que prétendent Astral et Télémédia, tout ça fait 13,6 millions, le chiffre qui est là, sur 205 millions la nouvelle valeur de la transaction, c'est vrai que ce n'est plus 6 % que vous demanderiez à Astral basé sur la nouvelle valeur de leur transaction, mais vous demanderiez à Astral de verser 6,6 %. Puis là-dessus, on prétend qu'on vous avait demandé 9, alors...

13132 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je comprends la façon que vous jouez, disons, avec les chiffres. Je vois bien que le résultat que vous voulez, c'est le montant original : 13 620 000 $.

13133 Mme DROUIN: Oui.

13134 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais aussi, vous dites dans ce même paragraphe, si j'ai bien lu, que vous proposez qu'il devrait y avoir, et vous l'avez mentionné encore, une valeur supérieure au minimum de 6 %.

13135 Mme DROUIN: Oui.

13136 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, le pourcentage que vous proposez, c'est quoi?

13137 Mme DROUIN: Écoutez, nous, dans notre mémoire original, je pense qu'on avait fait une démonstration convaincante qui n'a pas convaincu le Conseil, qu'étant donné l'ampleur de cette transaction-là, le 6 % des avantages tangibles, selon nous, a été fixé par le Conseil pour accommoder l'ensemble des transactions.

13138 Ça ne veut pas dire que le Conseil n'a pas une discrétion dans le cadre d'une transaction majeure, et ici on parle d'une transaction majeure pour les stations de radio de langue française, on a essayé de convaincre le Conseil que le 6 %, étant donné les avantages que retirera Astral de cette transaction-là, commanderait des avantages tangibles bien supérieurs à un 6 % qui a été établi par le Conseil comme un plus bas dénominateur commun, pour à la fois valoir pour des petites transactions sans pour autant enlever sa discrétion pour en demander plus dans le cas de transactions majeures.

13139 C'est ce qu'on avait demandé au Conseil. Bon, vous n'avez pas retenu nos arguments, on les refera, on essaiera de vous re-convaincre. Nous, là-dedans, on a pris acte de la décision, on ne vous demande pas justement de changer la décision que vous avez prise en avril 2002, on vous dit tout simplement : Vous maintenez le niveau des avantages tangibles au niveau que vous l'avez fixé, peu importe la nouvelle valeur de la transaction qui a été librement négociée entre deux parties.

13140 Mais malgré cela, le résultat ne donne pas des choses... on essaie de vous convaincre que même si vous le maintenez à 13 620 000 $, ça ne donne pas à Astral un fardeau qui est si grand que ça, il ne tombe pas à 9 % d'avantages tangibles, il ne tombe qu'à 6,6 % d'avantages tangibles, ce qu'on trouve encore très raisonnable dans les circonstances.

13141 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. J'avais demandé la question aussi parce que vous avez vous-même misé beaucoup sur la notion de stabilité.

13142 Mme DROUIN: Oui.

13143 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, d'entrer dans ces discussions et changeant la politique étant 6 %, je pense qu'il y a un autre côté de la médaille qui dirait qu'il faut qu'on atteigne la stabilité en termes du 6 % aussi.

13144 Mais j'irais à un autre point aussi : vis-à-vis la discussion d'hier, Astral nous a dit qu'advenant que le Conseil décidera d'augmenter le montant d'avantages tangibles basé sur une réévaluation de la valeur de la transaction, ils accepteraient que ce montant additionnel aille au fonds RadioStar.

13145 Mme DROUIN: Oui.

13146 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous avez des commentaires?

13147 Mme DROUIN: Oui. À la fin de notre mémoire, on soumet au Conseil, et on l'a déjà fait, je pense, plus tôt cette semaine, nous, on prétend qu'il est vrai qu'Astral dans sa proposition ne touche pas dans le nouveau partage des sommes du 12,3 millions en valeur absolue, va verser la même chose à Fonds RadioStar, va verser la même chose à MUSICACTION et ne touchera qu'au 1 %. Ça, c'est très clair et cette...

13148 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous êtes d'accord avec ça?

13149 Mme DROUIN: Oui. Évidemment, c'est le moins pire des maux. Mais sur le fait de verser la somme résiduelle que vous déterminerez, nous, on souhaite que ce soit toujours le même montant, 1,675 millions.

13150 Mais si vous deviez décider que c'est moins que ça, on croit, encore une fois, qu'étant donné le rôle primordial, et on ne fera pas, j'imagine, toute la discussion encore aujourd'hui, mais si vous voulez, ça va me faire plaisir, sur le rôle de MUSICACTION.

13151 On croit certainement que dans le cas d'une transaction où le Fonds RadioStar, dans le partage qui est déjà établi par le Conseil, est déjà avantagé parce que sur le 6 % il y a 50 % du 6 %, donc 3 %, qui s'en va déjà au Fonds RadioStar d'après la politique, il y en a 2 % à MUSICACTION et 1 % discrétionnaire.

13152 Nous, ce qu'on dit, c'est : Étant donné que dans ce partage-là RadioStar est déjà avantagé et MUSICACTION déjà désavantagée, on souhaiterait que les sommes résiduelles soient non pas versées au Fonds RadioStar, mais versées à MUSICACTION dans le cadre de cette transaction.

13153 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, s'il y a des montants additionnels en avantages tangibles, vous recommanderiez que ça aille vers MUSICACTION au lieu de RadioStar?

13154 Mme DROUIN: Tout à fait, oui, tout en maintenant les contributions. Je me sens un peu en conflit d'intérêts, mais aux Rencontres professionnelles de l'industrie québécoise du disque et de la radio.

13155 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Juste en passant, vous avez commenté sur le fait qu'avec une répartition nouvelle, le 1 % va tomber dans le sens que c'était destiné pour un grand prix de la chanson?

13156 Mme DROUIN: Oui.

13157 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et je ne peux pas résister à dire que vous avez commencé à parler ce matin encore une fois sur l'impact que ces changements peuvent avoir dans le monde culturel ici au Québec, et vous allez toujours dans le même sens avec cet impact, vous êtes toujours prêts à accepter que les gens impliqués avec le grand prix de la chanson, n'auront aucune...

13158 Mme DROUIN: Oui. Écoutez, hier j'ai entendu les gens d'Astral essayer de vous convaincre que dans la nouvelle proposition il n'y aurait pas de perdant parce que MUSICACTION ne perdrait pas parce que le Fonds RadioStar ne perdrait pas à cause que les Rencontres ne perdrait pas. Je pense que là-dessus il faut faire toute la lumière et se dire : Astral a l'intention ou vous demande de verser 1,3 million d'avantages tangibles de moins.

13159 Alors, qu'il les verse à RadioStar ou à un autre organisme, il y aura des perdants. Il y l'industrie du disque au complet, parce que ces sommes-là devaient être dirigées pour soutenir soit le spectacle, le disque, alors il y aura des perdants. Peut-être pas en chiffres absolus pour MUSICACTION et le Fonds RadioStar, mais...

13160 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: D'accord Mais je pense que vous comprenez mon point.

13161 Mme DROUIN: Oui, tout à fait.

13162 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Le paragraphe 7. Dernière question.

13163 Mme DROUIN: Oui?

13164 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Dernière ligne de ce paragraphe, vous dites :

« L'esprit de la "Loi sur la radiodiffusion" commande donc que les décisions accordant des avantages tangibles ne soient pas modifiées à moins de circonstances exceptionnelles. » (Tel que lu)

13165 Mme DROUIN: Oui.

13166 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pourriez-vous nous dire : pour vous, qu'est-ce qui serait des « circonstances exceptionnelles »?

--- Rires / Laughter

13167 Mme DROUIN: Bonne question! Je pense, en tout cas, qu'on n'est pas devant des circonstances exceptionnelles. Je pense que ça, c'est très clair pour nous.

13168 Je ne peux pas vous dire, je n'ai rien en tête, je ne me suis pas préparée à cette question-là, malheureusement.

13169 Mais pour nous, dans ce cas-ci, c'est très clair que les événements postérieurs dont Astral prétend être victime, c'étaient des risques connus. Et en tant que gens d'affaires très avisés qu'ils sont, nous sommes d'avis qu'ils auraient pu saisir le Conseil bien avant aujourd'hui ou au moment, je ne me rappelle plus quelle date, le 11 octobre, je crois, qu'ils ont déposé leur demande, parce qu'au niveau du Bureau de la concurrence, vous-mêmes dans votre décision vous dites que, je pense dès mai 2001, le Bureau de la concurrence s'est manifesté et a dit qu'il y avait un problème avec la transaction.

13170 Tout au long, l'ADISQ a soulevé ces questions-là lors de l'audience, et on sait qu'il y avait des discussions très importantes qui se passaient sur cette question-là depuis très longtemps. Donc, en gens avisés, ils auraient pu vous saisir bien avant.

13171 Et c'est leur décision de conclure une transaction, je ne sais pas si c'est comme ça qu'on doit l'appeler juridiquement, de conclure une entente avec le Bureau de la concurrence à ce stade-là, c'est une décision d'affaire qu'ils font, dont on croit que les ayants droit ne devraient pas faire les frais.

13172 C'est leur décision d'affaire à ce niveau-là, ils vous l'ont dit hier que c'était très bien motivé, on ne dit pas que c'est une mauvaise décision, mais c'est quand même leur décision. Ils ont décidé d'arrêter ce processus-là pour conclure une transaction avec le Bureau de la concurrence. Alors pour nous, on dit que ce sont des risques connus.

13173 Et l'autre risque qu'ils soulèvent, c'est la fameuse modification du cours des actions, ce que j'ai un peu compris... j'entendais mal, je vous avoue, à un moment donné, par Internet.

13174 Là-dessus, je pense qu'on a fait dans notre mémoire, j'espère, quelque chose de convaincant de vous dire que, bien sûr, s'il y a un montant de la transaction du prix de vente qui est sur la base des actions, je crois que ce n'est pas au Conseil de...

13175 Ça affecterait beaucoup la stabilité des transactions si on pouvait revenir un petit peu n'importe quand, quand le cours des actions descend, pour vous dire : Bien, écoutez, là, ça vient de descendre, les avantages tangibles je ne peux plus les payer.

13176 Mais nous autres, on vous dit très sincèrement que si vous allez vers cette route-là, quand les actions vont monter, on va venir vous demander d'augmenter les avantages tangibles parce que ça va valoir plus cher.

13177 Je pense qu'au niveau de la stabilité, ça risque d'avoir un impact très important.

13178 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Merci beaucoup, c'étaient mes questions, Monsieur le Président.

13179 LE PRÉSIDENT: Mais je ne pense pas que vous avez bien répondu à cette question que vous avez appelée « une bonne question ». Est-ce que vous avez des circonstances...

13180 Mme DROUIN: Les circonstances exceptionnelles? Non, j'ai essayé de réfléchir en même temps, je n'ai pas été capable de faire les deux choses. Écoutez, « circonstances exceptionnelles », qu'est-ce que ça pourrait être?

13181 Que finalement la transaction ne se réalise pas, qu'il y ait un changement carrément dans la transaction. Là, à ce moment-là, la transaction ici est consommée, les deux parties continuent la transaction et ils ont l'intention de revendre une partie, comme le Bureau de la concurrence les oblige à le faire.

13182 Mais je pense que... je ne sais pas, je vous avoue... Je peux y réfléchir et puis vous transmettre quelque chose par écrit.

13183 LE PRÉSIDENT: Mais c'est une question assez importante.

13184 Mme DROUIN: Oui.

13185 LE PRÉSIDENT: Est-ce que vous envisagez des situations où ce serait légitime?

13186 Mme DROUIN: Écoutez, on a écrit ça, je pense, très candidement en vous disant : C'est sûr que vous avez une discrétion. Je pense que le Conseil là-dedans, oui, nous, on pense que la politique est claire, on pense que tout ça est très clair, c'est sûr que le Conseil est maître de ses politiques, maître de sa procédure.

13187 Je pense que là-dessus on a voulu dire qu'on n'est pas fermés complètement à ce qui peut arriver, je ne sais pas, des circonstances exceptionnelles.

13188 Je pense qu'on a voulu laisser la porte ouverte au Conseil, à sa discrétion, mais en même temps, comme je vous dis, nous, on évalue que, dans le cas présent, ces circonstances-là exceptionnelles ne sont pas rencontrées.

13189 LE PRÉSIDENT: Merci.

13190 Mme DROUIN: Merci. C'est tout?

13191 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. Monsieur le secrétaire?

13192 M. LeBEL: Merci, Monsieur le Président.

13193 L'Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec nous a fait savoir qu'elle ne désirait plus comparaître à ce moment-ci à l'audience.

13194 Alors, je demanderais maintenant à la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec de faire leur intervention à ce moment-ci.

--- Pause / Pause

13195 M. LeBEL: Ne voyant personne, Monsieur le Président, cette intervention demeurera au dossier comme une intervention non comparante.

13196 Je demanderais maintenant à la requérante de répliquer aux interventions. Astral Média?

--- Pause / Pause

1005

PHASE IV

INTERVENTION / INTERVENTION

13197 M. PARISIEN: Monsieur le Président, mesdames et monsieur les conseillers, membres du Conseil.

13198 Avant d'aborder les interventions, je voudrais rappeler, pour le dossier public, les engagements de dépôt de documents que nous avons pris lors de notre comparution ainsi que répondre à des questions de précision soulevées par madame Wylie.

13199 Astral Radio s'est engagée à déposer d'ici le 17 mars une ventilation aussi précise que possible des coûts associés aux différents facteurs qui ont justifié la renégociation de la transaction et la baisse de valeur de 22 millions de dollars qui en a résulté.

13200 Astral Radio s'est aussi engagée à déposer, dans les mêmes délais, sa politique de l'information pour chacun de ses deux réseaux FM.

13201 Je voudrais par ailleurs préciser que dans le cadre de l'audience sur la transaction Astral-Télémédia, Astral a soumis au Conseil un document établissant le nombre total d'heures hebdomadaires de bulletins de nouvelles locales, régionales, provinciales, nationales et internationales que diffusait chacune des stations acquises.

13202 Dans sa décision 2002-90, le Conseil a inscrit ces nombres d'heures totales de nouvelles dans une condition d'approbation en les qualifiant de, et je cite, « minimum de nouvelles locales ». Dans notre lettre du 11 octobre, nous avons simplement signalé cette erreur et réitéré les chiffres que nous avions fournis, et donc nos engagements, portaient sur le nombre minimum d'heures de nouvelles.

13203 Par ailleurs, dans notre lettre du 13 novembre en réponse à une question du Conseil, nous avons indiqué que les stations FM acquises de Télémédia consacrent en moyenne 60 % du temps dévolu à l'information aux nouvelles locales et régionales. Le reste du temps étant consacré aux nouvelles provinciales, nationales et internationales.

13204 Il s'agit, bien sûr, d'une moyenne sur une base annuelle. Au jour le jour, ce ratio peut varier considérablement en fonction de l'actualité.

13205 En ce qui a trait maintenant aux définitions que le Conseil pourrait utiliser pour distinguer les nouvelles locales des nouvelles régionales, nous reconnaissons que c'est là une tâche ardue.

13206 Il est, en effet, extrêmement difficile d'établir une distinction valable pour chacun des marchés individuels, qui ont des caractéristiques géographiques et sociologiques particulières et qui desservent des populations dont le sentiment d'appartenance ou la communauté d'intérêts peuvent être très variables.

13207 Mais pour tenter de répondre à la question, je dirais que nous considérons, de façon générale, les nouvelles locales comme étant celles émanant ou concernant au premier chef le marché central desservi par la station; et les nouvelles régionales comme celles émanant ou concernant l'ensemble du périmètre de rayonnement primaire et secondaire de la station.

13208 En espérant que ces clarifications puissent vous être utiles, je viens maintenant aux interventions.

13209 Astral a reçu trois interventions en relation avec sa demande d'ajustement du montant des avantages tangibles en fonction de la valeur renégociée de la transaction, soit celles de l'ADISQ, de l'UDA et de la SPACQ.

13210 Toutes trois demandent au Conseil de maintenir le montant initial d'avantages tangibles, sans égard à la renégociation.

13211 Astral a eu l'occasion d'exposer en phase I pourquoi elle demandait un ajustement au montant des avantages tangibles, et pourquoi elle considérait que cette demande était juste et raisonnable compte tenu des circonstances uniques et exceptionnelles qui ont provoqué cette renégociation.

13212 À savoir l'intervention non sollicitée et sans équivoque d'un organisme fédéral, le Bureau de la concurrence, à une transaction dûment approuvée par le Conseil.

13213 Le Conseil connaît donc déjà nos arguments et nous lui transmettrons bientôt un document qui répond plus précisément aux questions qu'il a soulevées en regard des coûts associés aux différents facteurs pris en compte dans la renégociation de la transaction.

13214 Il appartiendra ensuite au Conseil de soupeser nos arguments ainsi que ceux des opposants et de trancher.

13215 Par ailleurs, l'ADISQ demande que la somme qui devait être allouée au Fonds Harold Greenberg soit re-dirigée vers MUSICACTION plutôt que vers le Fonds RadioStar. L'UDA et la SPACQ proposent, pour leur part, qu'elle soit partagée entre MUSICACTION et le Fonds RadioStar.

13216 Enfin, la SPACQ et l'UDA suggèrent que dans l'éventualité où le Conseil rejetterait notre demande, la somme de 420 000 $ affectée au Grand prix de la chanson francophone d'ici soit plutôt allouée à l'École nationale de la chanson.

13217 Tout en reconnaissant la pertinence de MUSICACTION et de l'École nationale de la chanson comme organismes tiers bénéficiaires, Astral a fait le choix d'affecter les montants devant être alloués au Fonds Harold Greenberg au Fonds RadioStar.

13218 Et si le Conseil rejette en tout ou en partie notre demande, elle fera le même choix pour les montants qui devaient être affectés au Grand prix de la chanson francophone d'ici.

13219 La raison est fort simple.

13220 Les activités qui devaient être soutenues par le Fonds Harold Greenberg et par le Grand prix de la chanson francophone d'ici étaient toutes des activités liées à la promotion et à l'accroissement de la visibilité des artistes de chez nous : soutien aux tournées provinciales et nationales, concours largement publicisé auprès du public, gala et grand prix hommage. Elles n'étaient pas liées au soutien de la formation ou de la production de disques.

13221 Il nous a donc semblé plus respectueux des intentions énoncées dans notre demande initiale d'affecter les sommes en question au Fonds RadioStar, qui se consacre précisément à des activités de promotion et de commercialisation.

13222 En terminant, je voudrais aussi rappeler qu'Astral s'est assurée que ni MUSICACTION ni les Rencontres professionnelles de l'industrie québécoise du disque, du spectacle et de la radio, ni évidemment le Fonds RadioStar, ne soient pénalisés si le Conseil, comme nous l'espérons, accepte notre demande. Tous recevront au minimum le plein montant indiqué dans notre demande initiale.

13223 Et nous remercions l'UDA d'avoir indiqué son appréciation de cette façon de procéder dans son intervention.

13224 Quant au parallèle que développe l'ADISQ au paragraphe 7 de son intervention entre la situation des titulaires de licence et des bénéficiaires d'avantages tangibles, il nous apparaît non fondé en droit, hors de propos s'agissant de l'approbation d'une transaction et sans objet dans la réalité.

13225 Et ce, dans la mesure où, comme je viens de le souligner, aucun organisme tiers reconnu ne sera lésé dans les faits, suite à la modification demandée. Sauf le Fonds Harold Greenberg, et c'est à la demande expresse du Conseil qui ne l'a pas retenu comme organisme tiers admissible dans les circonstances propres à la transaction.

13226 Je vous remercie.

13227 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame Wylie?

13228 Mme WYLIE: Bonjour, monsieur Parisien.

13229 M. PARISIEN: Bonjour, madame.

13230 Mme WYLIE: Au début de votre présentation, vous revoyez les informations qu'on vous a demandé de déposer au Conseil. Au dernier paragraphe, vous dites que vous allez « déposer la politique de l'information pour chacun de ses réseaux ».

13231 J'ai peut-être tort, mais je crois que je vous avais demandé de déposer une ventilation des coûts additionnels qui vont être encourus pour arriver à améliorer le service de l'information comme prévu dans la première transaction. Est-ce que j'ai mal compris?

13232 Je crois que je vous avais demandé de ventiler les coûts additionnels au niveau des ressources humaines, des équipements, et caetera?

13233 M. PARISIEN: Nous pensions, madame Wylie, l'inclure dans le premier engagement qui était la ventilation des coûts associés à la réévaluation de la transaction mais, si vous voulez, je peux faire un document distinct.

13234 Mme WYLIE: Ce n'est pas tout à fait, à mon avis, la même chose, les synergies.

13235 M. PARISIEN: Je comprends.

13236 Mme WYLIE: Et par hasard, est-ce que le personnel vous a donné le document Newcrest auquel je me suis référée hier?

13237 M. PARISIEN: Je croyais que vous vous étiez référée à un document de TD Securities.

13238 Mme WYLIE: TD Newcrest.

13239 M. PARISIEN: D'accord, c'est un document Newcrest, non?

13240 Mme WYLIE: Parce que vous sembliez remettre en question la valeur des synergies qu'on y avait incluses comme étant celles de la transaction d'Astral plutôt que celles de la transaction Astral-TVA.

13241 M. PARISIEN: Je ne pense pas qu'on remettait en question, madame Wylie...

13242 Mme WYLIE: Non? Ah! bon.

13243 M. PARISIEN: Ce que nous avons dit, c'est que nous aimerions prendre connaissance du document.

13244 Mme WYLIE: D'accord. Alors, on vous le montrera. Non, je pensais que vous aviez...

13245 M. PARISIEN: Et afin que ce soit clair, nous allons soumettre au Conseil notre politique en information et aussi les coûts additionnels que le fait de ne pas avoir les AM vont occasionner chez Astral Radio.

13246 Mme WYLIE: Alors, les synergies, et c'est là où ce document-là était venu... je m'étais référée à ce document-là où on avait établi à 3 millions un estimé des synergies perdues à cause de la perte des AM.

13247 Donc, vous parlez plus tard des coûts occasionnés par la relation avec le bureau et il y aurait les synergies, ensuite les coûts, parce qu'au renouvellement, on va évidemment regarder ce qui se passe.

13248 M. PARISIEN: Évidemment.

13249 Mme WYLIE: Alors, ce serait utile d'avoir une ventilation des coûts que vous allez encourir pour rencontrer les promesses qui ont été faites à la première transaction.

13250 M. PARISIEN: Tout à fait.

13251 Mme WYLIE: Merci.

13252 M. PARISIEN: Merci, madame.

13253 LE PRÉSIDENT: Monsieur Parisien, juste une question qui touche au sujet des nouvelles.

13254 Je pense que vous avez indiqué hier votre intention de créer et de développer un service distinct de nouvelles d'Astral Média avec une unité à Montréal et les composantes dans les marchés que vous desservez.

13255 Comment voyez-vous l'exécution de cette intention au point de vue réglementaire? Est-ce que vous pensez déposer une demande dans le cadre des renouvellements des stations comme CITÉ-FM et CKMF?

13256 M. PARISIEN: Je vais vous répondre en deux temps, et peut-être que Luc Sabbatini peut donner plus de détails en ce qui concerne les marchés.

13257 Mais notre intention s'est déjà cristallisée, parce que nous avons déjà des stations qui sont pleinement autonomes en information étant donné qu'il n'y a pas de station AM rattachée à ces stations-là, et je vais laisser Luc vous décrire les marchés.

13258 Notre intention est de mettre sur pied, le plus rapidement possible, un service de nouvelles qui va être intégré à Astral Radio et qui va pouvoir alimenter, comme nous l'avons dit hier, en nouvelles provinciales, nationales et internationales nos stations.

13259 Les nouvelles locales vont être entièrement produites par les marchés. Dans chaque marché, il y aura une salle de nouvelles commune aux deux stations FM qui va fournir de l'information dans la facture de chaque réseau. Et nous avons l'intention de mettre ça en place très rapidement.

13260 LE PRÉSIDENT: Je pense que vos licences pour les grandes stations à Montréal, les termes des licences se terminent le 31 août de cette année?

13261 M. PARISIEN: Il y en a plusieurs qui se terminent, effectivement, le 31 août de cette année.

13262 LE PRÉSIDENT: Vous allez nous présenter dans vos demandes de renouvellement plus de détails...

13263 M. PARISIEN: Nous inclurons dans ces renouvellements-là les détails nécessaires.

13264 LE PRÉSIDENT: D'accord

13265 M. SABBATINI: C'est ça. Et comme spécifié par Jacques, il y a certaines stations qui sont déjà autonomes; donc, ça ne modifiera pas leur façon de travailler.

13266 Ils vont tout simplement travailler en combinaison avec une station FM alors qu'avant ils étaient autonomes. Et dans certaines autres stations, comme si je prends l'exemple de Sherbrooke que Charles Benoît décrivait hier, la station CIMO qui fait partie d'Énergie est maintenant autonome. Donc, elle a son propre service des nouvelles.

13267 Dans le cas de CITÉ Sherbrooke dans ce même marché-là, elle était jumelée, dans l'entité de Télémédia, avec la station AM. Et c'est la station AM qui fournissait et qui fournit pour l'instant le service de nouvelles à CITÉ.

13268 Alors dans ce cas-là, c'est une modification parce qu'elle va être jumelée avec CIMO, et le service d'information commun va fournir les deux stations en termes de cueillette ou de livraison.

13269 LE PRÉSIDENT: Et ça va alimenter les deux réseaux, et Énergie et Rock Détente?

13270 M. SABBATINI: Absolument. Et l'exemple qu'on donnait hier au niveau technologique : un des outils dont on veut s'équiper, c'est le fameux service Intranet qui va permettre à l'ensemble de nos stations, peu importe la station, d'aller à même le service Intranet de prendre des clips audio ou des clips écrits et de l'appliquer à sa façon, selon sa formule, qu'elle soit Énergie ou Rock Détente, dans son marché, pour des nouvelles qu'on appelle nationales ou internationales.

13271 LE PRÉSIDENT: Je vous remercie.

13272 M. PARISIEN: Merci.

13273 LE PRÉSIDENT: Madame Noël?

13274 CONSEILLÈRE NOËL: En parlant de CIMO, c'est toujours une station de Magog bien qu'on ait accordé la permission de déménager le bureau à Sherbrooke, n'est-ce pas?

13275 M. PARISIEN: Oui, madame.

13276 CONSEILLÈRE NOËL: M'entendez-vous?

13277 M. PARISIEN: Oui, je vous entends très bien. Mais pouvez-vous répéter votre question, par contre? Non, non, c'est une « joke », je ne veux pas vous torturer.

--- Rires / Laughter

13278 M. PARISIEN: C'est une station, effectivement, qui a été accordée à Magog, qui est déménagée à Sherbrooke et qui maintient un bureau à Magog. Il doit maintenir par condition de licence un bureau à Magog.

13279 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce qu'elle va partager des locaux à Sherbrooke avec Rock Détente?

13280 M. PARISIEN: Éventuellement, elle va partager des...

13281 CONSEILLÈRE NOËL: Tout en maintenant sa présence physique à Magog?

13282 M. PARISIEN: Tout à fait.

13283 CONSEILLÈRE NOËL: Merci.

13284 M. PARISIEN: C'est sûrement le marché où nous sommes le mieux surveillés.

13285 CONSEILLÈRE NOËL: À plusieurs égards, je dirais.

13286 M. PARISIEN: Merci.

13287 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup. Monsieur le secrétaire?

13288 M. LeBEL: Merci, Monsieur le Président.

13289 L'article 29 à l'ordre du jour est une demande présentée par Astral Média au nom d'une société à être constituée, composée du Groupe TVA, avec un intérêt votant de 60 %, et de Radio Nord Communications inc., avec un intérêt votant de 40 %, visant à obtenir l'autorité pour l'acquisition des actifs de la station de radio CFOM-FM, détenue par Radio Etchemin, et les actifs de certaines entreprises radiophoniques AM du Québec détenus indirectement par Astral Média, incluant deux stations numériques et trois réseaux.

13290 LE PRÉSIDENT: On va peut-être prendre une pause-café maintenant pour dix minutes. Et vous pouvez vous arranger, on commencera dans dix minutes. Merci.

--- Suspension à 1020 / Recess at 1020

--- Reprise à 1040 / Upon resuming at 1040

13291 LE PRÉSIDENT: À l'ordre, s'il vous plaît. Order, please. Monsieur le secrétaire?

13292 M. LeBEL: Merci, Monsieur le Président.

13293 Monsieur Raynald Brière nous présentera ses collègues. Vous avez 20 minutes pour faire votre présentation.

PHASE I

1040

PRÉSENTATION / PRESENTATION

13294 M. BRIÈRE: Monsieur le Président, mesdames et monsieur les conseillers, membres du personnel.

13295 Je suis Raynald Brière, président et chef de la direction de Groupe TVA. Et à ma gauche se trouve Pierre Brosseau, qui est président et chef de la direction de Radio Nord Communications.

13296 Nous accompagnent aujourd'hui : à ma droite, Serge Bellerose, qui est vice-président canaux spécialisés, affaires corporatives et stations régionales de Groupe TVA; et Marie Comtois, directrice de la recherche de TVA et des ventes de LCN. À la gauche de Pierre se trouve Sylvie Lalande, qui sera la présidente du conseil d'administration de la nouvelle société issue du partenariat TVA-Radio Nord Communications.

13297 Derrière nous, de gauche à droite : Luc Lavoie, qui est vice-président exécutif affaires corporatives de Quebecor; Jacques Dorion, président de Carat Canada; Philippe Lapointe, qui est vice-président information et affaires publiques de TVA; Paul Buron, qui est vice-président principal et chef de la direction financière de TVA; et Robert Parent, qui est directeur général division Outaouais de Radio Nord Communications.

13298 À la table qui est située en face de vous, à partir de la droite se retrouvent : notre conseiller juridique de Ogilvy Renault, maître Sara Joli-Coeur; Sylvain Chamberland, qui est le vice-président exécutif de Radiomédia et le directeur général de CKAC; le fiduciaire des actifs d'Astral, Paul-Émile Beaulne; Ian Greenberg, qui est président et chef de la direction d'Astral Média; et Jacques Parisien, qui est le président d'Astral Radio inc.

13299 Monsieur le Président, Groupe TVA et Radio Nord Communications comparaissent aujourd'hui devant vous pour solliciter l'autorisation d'acquérir d'Astral Média les stations qui composent le réseau Radiomédia ainsi que la station CFOM-FM de Québec.

13300 Bien que nous soyons conscients des difficultés que traverse actuellement la radio AM de langue française et de l'ampleur du défi qu'il nous faudra relever, nous le faisons avec énormément d'enthousiasme et de conviction.

13301 Nous croyons dans la radio de contenu verbal.

13302 Nous croyons plus que jamais à sa pertinence, à son importance auprès de la population québécoise et à la contribution indispensable qu'elle apporte à la diversité de la radio de langue française.

13303 Nous croyons aussi qu'il est possible de la revitaliser, de faire en sorte qu'elle redevienne le lieu de rassemblement incontournable vers lequel les auditeurs se dirigent spontanément pour connaître l'actualité, débattre des grands enjeux qui les concernent et participer, bien sûr, à la vie sociale et culturelle de leur communauté.

13304 Nous croyons également au rôle fondamental que joue Radiomédia comme unique alternative réseau à la Première Chaîne de Radio-Canada dans le secteur de la radio de contenu verbal.

13305 Enfin, nous croyons au potentiel de croissance de la station CFOM-FM de Québec, en conjugaison avec les stations AM acquises.

13306 Avant de vous exposer la vision globale qui a présidé à l'acquisition de ces actifs radio ainsi que les projets que nous caressons pour en assurer le développement à long terme, je voudrais, comme il est d'usage, demander à Jacques Parisien de préciser les objectifs poursuivis par le vendeur, Astral Média.

13307 M. PARISIEN: Merci, Raynald.

13308 Les motifs qui ont conduit Astral Média à vendre un certain nombre de stations de radio au partenariat formé par TVA et Radio Nord sont bien connus.

13309 Dans le cas de CFOM-FM, il s'agissait de se conformer à une condition suspensive imposée par le Conseil lors de l'approbation de la transaction Astral-Télémédia.

13310 Dans le cas des stations AM du réseau et du réseau Radiomédia, il s'agit également d'une vente contrainte, qui découle de l'intervention du commissaire de la concurrence au volet québécois de la transaction Astral-Télémédia.

13311 Quant aux objectifs qui nous ont guidés dans le choix d'un acheteur, ils peuvent se résumer ainsi. Nous voulions :

13312 Premièrement, vendre l'ensemble de nos actifs en radio AM à un même acquéreur désireux de les exploiter en réseau.

13313 Deuxièmement, vendre à un acheteur qui reconnaissait le besoin de dynamiser la radio AM de langue française et qui était disposé à élaborer un plan de relance concerté à cet effet.

13314 Troisièmement, vendre à un acheteur qui disposait des ressources financières et de l'expertise en radiodiffusion qui seront nécessaires pour mettre en oeuvre ce plan de relance.

13315 Nous sommes convaincus que le partenariat formé par Groupe TVA et Radio Nord Communications répond parfaitement à ces trois conditions.

13316 Il offre même plus :

13317 Une expertise reconnue et appréciée du public en matière d'information;

13318 Une connaissance approfondie des six marchés régionaux où Radiomédia est implanté;

13319 Une capacité de mettre en place des synergies différentes, mais au moins équivalentes à celles qu'offrait la propriété commune des réseaux radiophoniques AM et FM.

13320 Pour relancer la radio AM de langue française et l'asseoir sur des bases solides et à long terme, TVA et Radio Nord est sans aucun doute l'acheteur idéal.

13321 Nous sommes par ailleurs convaincus que le réseau Radiomédia et les stations qui lui sont affiliées, de même que tous les artisans qui y oeuvrent, méritent de trouver rapidement un nouveau propriétaire qui mettra fin au climat d'insécurité dans lequel ils se trouvent plongés depuis déjà deux ans.

13322 Cette incertitude doit cesser le plus rapidement possible pour faire place à un projet de relance structuré et motivant, mis en oeuvre par des gestionnaires expérimentés et qui propose une vision stimulante de l'évolution de la radio de contenu verbal de langue française au Québec.

13323 C'est pourquoi nous demandons au Conseil d'approuver la présente transaction.

13324 M. BRIÈRE: Nous avons eu plusieurs occasions au cours de cette audience d'expliquer les raisons qui motivent Groupe TVA à s'engager résolument dans l'univers de la radio. Radio Nord Communications a eu également le loisir d'exposer ses projets mûris d'expansion hors de ses régions d'origine, l'Abitibi-Témiscamingue et l'Outaouais.

13325 Aujourd'hui, nous consacrerons notre présentation à exposer la stratégie de relance du réseau Radiomédia et de CFOM-FM que nous avons élaborée de concert, ainsi qu'à faire valoir les avantages qui résulteraient de l'approbation de la présente transaction pour le public, bien sûr, pour les collectivités desservies, pour l'industrie de la musique et pour le système de radiodiffusion de langue française.

13326 Mais avant d'aborder ces questions, je demanderais à Jacques Dorion de rappeler, données à l'appui, la situation difficile dans laquelle se retrouve aujourd'hui la radio AM de langue française.

13327 M. DORION: Depuis dix ans, Monsieur le Président, la radio AM de langue française a connu un déclin très prononcé au Québec; ses parts d'écoute ont chuté de 39 à 14 %, et sa part des revenus publicitaires radio a chuté de 41 à 18 %.

13328 Quant à sa rentabilité, si elle s'est améliorée entre 1992 et 2002, en raison notamment de la restructuration qui a eu lieu en 1994, cette « amélioration » est cependant toute relative, puisque la marge bénéficiaire collective avant impôt et intérêts de la radio AM est demeurée constamment négative au cours de la période et se situe aujourd'hui à moins 16 %.

13329 Le réseau Radiomédia n'a pas échappé à ce déclin puisque, entre 1992 et 2002, sa part d'écoute auprès des adultes 25-54 ans a chuté de près de 45 %, passant de 9,2 à 5,2 %.

13330 Si l'on regarde de plus près les 12 derniers mois, le réseau Radiomédia a perdu 70 000 auditeurs et près de 800 000 heures d'écoute dans le créneau recherché des annonceurs, les adultes 25-54 ans.

13331 Toutes les stations du réseau ont enregistré des baisses d'auditoire ou heures d'écoute, et plusieurs ont vu leur part de marché diminuer significativement entre l'automne 2001 et l'automne 2002.

13332 La radio AM de langue française est donc un média en déclin, qui éprouve de plus en plus de difficulté à attirer des annonceurs et qui ne réussit pas à générer les profits qui seraient nécessaires pour réinvestir dans la modernisation des équipements, dans l'amélioration de sa programmation et dans des campagnes soutenues de promotion.

13333 M. BRIÈRE: Pour TVA-RNC, Monsieur le Président, le déclin de la radio AM de langue française n'est pas irréversible.

13334 Plusieurs facteurs particuliers ont contribué à ce déclin dont, au premier chef, le fait que la propriété de Radiomédia a été partagée, depuis 1994, entre trois propriétaires distincts, Astral, Télémédia et une coentreprise Astral-Télémédia, ayant chacun sa vision propre et ses stratégies de développement.

13335 De notre part, nous proposons une vision unifiée.

13336 Parlons maintenant de ce que TVA et Radio Nord peuvent apporter en tant que nouveaux propriétaires de Radiomédia, ce que je vais demander à Pierre Brosseau de faire.

13337 Parlons ensuite du plan de relance que nous proposons pour dynamiser la radio de contenu de langue française, que je vais demander à Serge Bellerose d'exposer.

13338 M. BROSSEAU: Nous soumettons en toute modestie, Monsieur le Président, que la société à être constituée, qui sera détenue à 60 % par TVA et à 40 % par Radio Nord Communications, a toutes les qualités requises pour assumer la propriété du réseau Radiomédia et de la station CFOM-FM.

13339 Et, surtout, pour en faire des réussites.

13340 Chacun des partenaires possède plusieurs décennies d'expérience dans le secteur de la radiodiffusion de langue française. TVA, principalement dans la télévision; et Radio Nord Communications, à la fois dans la télévision et la radio.

13341 Toutes deux ont aussi une connaissance approfondie des marchés régionaux.

13342 TVA possède une station de télévision dans chacun des six marchés régionaux visés par la transaction, alors que Radio Nord Communications possède des stations de télévision et de radio dans le marché de Gatineau, également visé par la transaction, ainsi que dans plusieurs marchés de l'Abitibi-Témiscamingue.

13343 Toutes deux sont des entreprises de radiodiffusion responsables, qui apportent déjà une contribution de premier plan à l'atteinte des objectifs de la « Loi sur la radiodiffusion ». Nous sommes partenaires depuis de nombreuses années à travers l'affiliation de certaines stations de Radio Nord Communications au réseau TVA.

13344 Enfin, chacune connaît du succès dans son domaine d'activité.

13345 TVA est un leader dans le secteur de la télévision généraliste de langue française et un modèle souvent cité en exemple en ce qui a trait à l'ampleur de son engagement envers la programmation canadienne et au niveau extraordinaire de popularité que connaît cette programmation.

13346 Radio Nord Communications est, pour sa part, l'une des entreprises de radiodiffusion régionales les plus dynamiques, une des rares qui ait réussi à tirer aussi bien son épingle du jeu dans l'environnement particulièrement difficile que nous connaissons ces dernières années. C'est aussi une entreprise fortement désireuse d'étendre son rayonnement à l'étendue du Canada français.

13347 Nous sommes donc intimement persuadés, qu'ensemble, TVA et Radio Nord Communications disposent de toute l'expertise ainsi que des ressources humaines et financières qui seront nécessaires pour revitaliser le réseau Radiomédia et consolider la position de CFOM-FM.

13348 M. BELLEROSE: Notre stratégie de relance de Radiomédia va s'articuler autour de quatre axes principaux :

13349 D'abord, la création d'un véritable réseau;

13350 Une présence locale et régionale forte;

13351 Le repositionnement et la valorisation des contenus; et

13352 L'établissement d'une marque forte.

13353 L'objectif ultime que poursuivra cette stratégie de relance pourrait se résumer comme suit : développer un véritable réseau radiophonique de contenu verbal de langue française qui soit dynamique, près des gens, incontournable. Un réseau qui puisse regagner la faveur du public, attirer à nouveau les annonceurs, concurrencer plus efficacement les autres médias et renouer avec une rentabilité essentielle à sa survie.

13354 Quant à notre stratégie de développement de CFOM-FM, elle vise à consolider sa position dans le marché de Québec et à améliorer sa programmation dans son format actuel.

13355 Je voudrais souligner que les synergies que TVA-Radio Nord pourrait mettre en place entre CFOM et CHRC dans le marché de Québec constituent une composante très importante de la présente transaction, compte tenu du fait que CHRC est de loin la station la plus lourdement déficitaire du groupe de stations AM que nous acquérons.

13356 Quant aux moyens que TVA-RNC entend prendre pour atteindre ses objectifs, ils sont nombreux.

13357 D'abord, regrouper les stations en un véritable réseau.

13358 Désormais, Radiomédia pourra compter sur une direction unique en mesure d'appliquer une stratégie globale et cohérente de programmation, de développement et de promotion. Il pourra aussi compter sur une tête de réseau dynamique, CKAC, en mesure de lui fournir une information nationale et internationale ainsi qu'une programmation réseau de grande qualité.

13359 Réciproquement, les stations locales seront invitées à échanger entre elles sur des sujets qui intéressent la vie régionale, en plus de contribuer activement à la programmation qui sera diffusée à l'étendue du Québec.

13360 Dans cet esprit, nous entendons développer une émission d'information qui sera alimentée par l'ensemble des stations du réseau et présentera un véritable tour du Québec.

13361 Nous prévoyons aussi mettre en relation les stations régionales autour de questions qui les concernent plus particulièrement, comme le transport aérien, le déclin des centres-villes ou les problèmes de disponibilité de médecins spécialistes en région.

13362 Nous entendons ensuite assurer une présence locale et régionale forte de chaque station dans chaque marché :

13363 En misant encore davantage sur les personnalités locales pour animer nos émissions en période de pointe;

13364 En renforçant l'enracinement communautaire de chaque station et son insertion dans le milieu; et

13365 En mettant davantage en valeur les réussites locales et régionales dans tous les champs d'activité.

13366 Concrètement, cela se traduira par une hausse très significative du niveau de programmation locale dans l'ensemble du réseau.

13367 En effet, TVA-RNC s'engage à consacrer en moyenne un minimum de 36 heures 25 minutes par semaine à la programmation locale des stations AM acquises. Autrement dit, TVA-RNC maintiendra comme plancher le niveau actuel de programmation de chaque station.

13368 En plus, TVA-RNC vise à augmenter la moyenne des heures consacrées à la programmation locale des stations AM acquises à 41 heures sur une période de sept ans. Cela représentera une hausse de 4 heures 35 minutes par semaine par rapport à la moyenne des obligations actuelles des six stations concernées.

13369 Cela représente presque l'équivalent de ce que le Conseil impose par règlement aux stations FM, une obligation que le Conseil a choisi de ne pas imposer aux stations AM, craignant que cela ne représente un fardeau trop lourd pour ce secteur dont la rentabilité globale est négative depuis plusieurs années et qu'elle ne nuise à certaines stations déjà en difficulté financière ainsi qu'à certains réseaux canadiens.

13370 C'est donc là, à notre avis, un engagement d'une ampleur exceptionnelle et, en fait, inégalée pour un réseau de contenu à prédominance verbale au Québec, qu'il soit public ou privé.

13371 TVA-RNC s'engage par ailleurs à conserver au minimum le même nombre d'heures hebdomadaires consacrées aux bulletins de nouvelles locales, régionales, nationales et internationales, dans l'ensemble du réseau, soit en moyenne 13 heures 41 minutes par station, dont 2 heures 32 minutes de nouvelles locales dans chacun des marchés.

13372 Enfin, nous entendons consacrer des efforts exceptionnels et des investissements considérables à la promotion de Radiomédia, de sa programmation et de ses animateurs, tant à l'échelle québécoise que dans chacun des marchés. Et ce, de façon à accroître substantiellement la notoriété du produit en ondes et à lui faire bénéficier d'une image de marque forte.

13373 Les points d'ancrage autour desquels nous repositionnerons les contenus seront:

13374 Les nouvelles, les affaires publiques et les sports;

13375 Les enjeux de société;

13376 Le divertissement et la vie culturelle; et, enfin

13377 L'implication communautaire.

13378 Et nous ne ménagerons aucun effort pour faire connaître et apprécier ces contenus et pour développer une marque forte qui les identifie clairement et leur confère crédibilité et prestige.

13379 À cet égard, et c'est un des avantages reconnus par le Conseil de la propriété croisée multimédia, TVA-RNC sera en mesure de mettre en oeuvre des stratégies de promotion croisée qui seront, nous en sommes persuadés, extrêmement bénéfiques pour Radiomédia, comme le démontrent d'ailleurs les stratégies équivalentes déployées de façon très agressive, depuis déjà plusieurs années, par Radio-Canada et Cogeco.

13380 M. BRIÈRE: Je voudrais maintenant rappeler, Monsieur le Président, les mesures de sauvegarde que nous entendons prendre pour assurer l'autonomie éditoriale des salles de nouvelles de Radiomédia et de CFOM-FM.

13381 En ce qui a trait aux relations entre les salles de nouvelles radio et celles des journaux de Quebecor Media, Groupe TVA, à titre d'actionnaire majoritaire du nouveau partenariat, s'engage à respecter les mêmes conditions de licence que celles qui ont été imposées à Quebecor Media lors de l'acquisition de Vidéotron et de TVA, pour ce qui était des relations entre les salles de nouvelles télévision et les journaux de Quebecor Media.

13382 De plus, TVA et Radio Nord sont disposés à accepter une condition de licence qui garantira l'autonomie éditoriale des salles de nouvelles de Radiomédia par rapport aux salles de nouvelles télévision de TVA, LCN et LCN Affaires, ainsi qu'aux salles de nouvelles télévision de Radio Nord.

13383 Cette condition de licence est similaire à celle imposée à Global et à celle que TVA a proposée dans le cadre de sa demande de licence FM pour le marché de Montréal.

13384 Nous sommes convaincus que ces engagements fermes sont de nature à dissiper toute inquiétude que pourrait avoir le Conseil quant à la question de l'indépendance des salles de nouvelles.

13385 Avant de conclure, je voudrais rappeler, Monsieur le Président, que si le Conseil appliquait à la lettre sa politique, la présente transaction ne serait assujettie à aucun avantage tangible.

13386 De fait, nous avons demandé au Conseil l'autorisation de scinder la transaction en deux volets, AM et FM, et nous nous sommes engagés à verser 6 % de la valeur du volet FM de la transaction en avantages tangibles, soit 285 000 $ répartis sur sept ans. Ce montant serait partagé à parts égales entre le Fonds RadioStar et MUSICACTION.

13387 En terminant, je vais tenter de résumer les enjeux et les conséquences de la présente transaction, tels que TVA et Radio Nord les perçoivent.

13388 D'un côté, nous sommes face à une radio AM de langue française en déclin depuis plus d'une décennie et à un groupe de stations AM réunies sous la bannière de Radiomédia qui n'a jamais réussi à fonctionner en véritable réseau.

13389 Ces stations en perte de vitesse et déficitaires sont la propriété d'un groupe qui doit impérativement s'en départir, pour les raisons que l'on sait. Et tous les artisans qui y oeuvrent sont dans l'incertitude quant à leur avenir depuis près de deux ans.

13390 Et je voudrais souligner qu'en dépit de cette incertitude, les cadres et employés de Radiomédia ont fait preuve d'une patience, d'un sens des responsabilités et d'un professionnalisme exemplaires. Mais on ne pourra les taxer ainsi indéfiniment sans risquer d'atteindre leur motivation.

13391 D'un autre côté, nous trouvons un acheteur résolu et enthousiaste. TVA-RNC, qui dispose de la volonté, de l'expertise, ainsi que des ressources humaines et financières nécessaires pour prendre la relève.

13392 Nous disposons d'un plan de relance concerté, énergique et, à notre avis, crédible, dont la mise en oeuvre serait profitable pour le public en général, pour les collectivités desservies et pour le dynamisme d'ensemble de la radio de langue française.

13393 Nous disposons aussi de la capacité de livrer une concurrence véritable, saine et dynamique aux grands groupes radio déjà établis dans le marché.

13394 De plus, nous sommes disposés à prendre des engagements concrets et significatifs en matière de niveau de programmation locale et de nouvelles, et cela, dans chacune des stations.

13395 Nous proposons aussi des mesures éprouvées de sauvegarde assurant l'autonomie éditoriale des salles de nouvelles de Radiomédia, en regard tant des journaux de Quebecor Media que des salles de nouvelles de Groupe TVA.

13396 Des mesures au moins équivalentes, sinon supérieures, à celles imposées aux autres radiodiffuseurs canadiens en situation de propriété croisée radio et télévision. Et ils sont nombreux.

13397 Enfin, nous proposons des avantages tangibles qui vont au-delà de ce qu'exige la politique du Conseil et qui seront profitables à l'ensemble de l'industrie de la musique de langue française et du système de radiodiffusion.

13398 Il nous semble, Monsieur le Président, que si nous mettons en regard ces deux volets de la problématique, force est de reconnaître qu'il y a un problème réel à résoudre ainsi qu'une proposition de solution réaliste et rationnelle dont la mise en oeuvre serait profitable pour tout le monde.

13399 C'est pourquoi nous espérons, Monsieur le Président, que le Conseil voudra bien donner son approbation à notre projet.

13400 Je vous remercie de votre attention. Et nous serons évidemment heureux de répondre à toutes vos questions.

13401 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, monsieur Brière. Je vais commencer, et mes collègues vont avoir des questions aussi.

13402 Je vais peut-être poser d'abord des questions à TVA d'un point de vue de leurs stratégies, ensuite à Radio Nord et ensuite on va parler de partenariat et les objectifs et les obligations qu'on y voit là-dedans.

13403 D'abord, pour TVA, est-ce que vous pouvez résumer votre stratégie dans cette transaction? Quelle est la stratégie que vous cherchez à mettre en oeuvre ici?

13404 M. BRIÈRE: Je pense, principalement, Monsieur le Président, TVA est, essentiellement, je dirais, aujourd'hui une entreprise de contenu. Et dans cette perspective-là, l'opportunité qui nous est offerte aujourd'hui d'aller oeuvrer dans une radio de contenu est une opportunité intéressante pour nous.

13405 En sachant que c'est un défi, ma foi, de grande envergure. Probablement, à mon humble avis, le défi le plus important des prochaines années dans le domaine de la radio.

13406 Je vous épargnerai ce que vous savez : toute la question de la situation difficile dans laquelle se retrouve la radio AM au Québec. Mais on a à TVA une appartenance et un développement régional forts. On est présents dans les principales régions du Québec, à peu à près 98 %, mais concentrés dans les marchés où se retrouvent les stations de radio aujourd'hui.

13407 On a des stations régionales en bonne santé, mais on a des stations régionales qui subissent une concurrence forte. On sait qu'il y a de nos compétiteurs qui détiennent déjà deux propriétés de radio dans le même marché. On sait qu'il y a une pression importante qui vient de la diffusion par satellite sur l'écoute des stations locales.

13408 On sait que le Conseil pourrait être tenté, ou à tout le moins il y a des demandes devant vous pour l'ajout de nouvelles stations de radio dans les marchés des différentes régions. On sait aussi qu'Astral aura une force très importante en radio dans les marchés extérieurs. On sait également que la radio dans ces marchés-là compétitionne la télévision en termes de tarif, à toutes fins utiles.

13409 Donc, il nous apparaît très important, et c'est pour ça d'ailleurs qu'on a fait des demandes également de licences FM, il nous apparaît très important aujourd'hui de pouvoir être actifs dans un secteur qui est un prolongement naturel de ce que nous sommes, donc une entreprise de contenu.

13410 Alors, dans cette perspective-là, on a la modeste prétention, Monsieur le Président, d'avoir l'expérience et l'expertise, la volonté; et, surtout, de vouloir faire notre développement dans les secteurs de la radiodiffusion. Et c'est dans cet esprit-là que notre demande est déposée aujourd'hui.

13411 LE PRÉSIDENT: Et le fait que c'était la première fois avec vos demandes pour les radios FM, c'est la première démarche de TVA dans la radio?

13412 M. BRIÈRE: Oui, c'est la première fois, à ma connaissance en tout cas, de l'histoire que je connais.

13413 Quand je suis arrivé en 1998, si vous permettez, Monsieur le Président, j'avais déjà évoqué à mes prédécesseurs l'idée que nous devrions, le Groupe, aller en radio, mais il est arrivé toutes sortes de changements par la suite; vous le savez, il y a eu le transfert de propriété, il y a eu un changement à la direction.

13414 Et dès qu'on a eu la première opportunité, et c'est cette première opportunité qui s'est présentée, les demandes FM, bien sûr. Par la suite, lorsque le Groupe Astral s'est trouvé dans l'obligation de vendre ses stations, nous avons dit que nous étions intéressés; il y avait, semble-t-il, d'autres groupes et nous, on a remporté cette mise-là, mais c'était vraiment une volonté que nous avions de vouloir oeuvrer dans ce secteur-là.

13415 LE PRÉSIDENT: Et c'était grâce à votre présence, vous pensez?

13416 M. BRIÈRE: Non, je ne pense pas que j'y sois pour tout, mais je pense que j'y étais peut-être au début pour essayer de stimuler un peu ça. Je crois sincèrement, je travaille en télévision et puis j'aime ça, je crois sincèrement que la radio c'est un média exceptionnel, j'y ai oeuvré pendant vingt et quelques années maintenant. Je pense que c'est complémentaire et je pense que la radio AM mérite aujourd'hui d'avoir une chance.

13417 Astral avait un bon plan, quant à moi, le plan n'a pas pu se réaliser; aujourd'hui, il faut réaliser un nouveau plan et je pense qu'on est les mieux placés pour réaliser ce plan-là, sinon les perspectives m'apparaissent extrêmement pessimistes pour l'avenir.

13418 Donc, c'est évident que le fait que je possède une certaine expertise, mais mes collègues Serge et Philippe et d'autres possèdent une certaine expérience; c'est sûr que ça nous donne, je dirais, un sentiment de confiance et de sécurité devant l'ampleur de la tâche et du défi qu'on a à accomplir là.

13419 On se dit : « On ne part pas à zéro »; on part avec un minimum d'expérience, si vingt et quelques années peut être considéré comme ça.

13420 LE PRÉSIDENT: Moi, je les considère comme ça.

--- Rires / Laughter

13421 LE PRÉSIDENT: La première opportunité, c'était notre appel pour les FM, vous avez répondu avec quatre requêtes; vous avez depuis ce temps-là retiré une de vos requêtes. Et ensuite, vous avez eu l'opportunité d'acheter les AM et les FM à Québec d'Astral, et c'est pour cette raison qu'on a tout le paquet qu'on a devant nous pendant ces semaines ici?

13422 M. BRIÈRE: Oui, vous avez raison. Ça s'est passé dans cet ordre chronologique là. Il est arrivé une première opportunité, on a dit : « Nous autres, on veut être en radio ».

13423 Et puis on a été conséquents, on a proposé un format, je ne veux pas revenir sur une autre audience, mais on a proposé un format qui était du contenu avec de la musique pour un groupe un petit peu plus âgé, mais on était constants dans notre objectif de contenu, parce que je pense qu'on proposait plus de contenu que n'importe quelle autre FM dans cet esprit-là.

13424 Et lorsque l'occasion s'est présentée de la radio AM, on y a pensé. On a eu une discussion parce qu'on pense que c'est un travail, pour nous, important, on pense qu'il y a là un défi majeur, mais on s'est dit : « On peut faire ça, on peut le faire ». Et on va le faire si, évidemment, on a l'assentiment de votre Conseil.

13425 Mais on s'est dit : « Il y a une opportunité, on est présents, on est en contenu ». On a ce qu'il faut et puis on a un plan aujourd'hui, je pense, qui s'articule autour de principes intéressants qui font qu'on va être en mesure de réaliser ça, ce plan-là.

13426 LE PRÉSIDENT: D'accord Étant donné que vous nous avez donné beaucoup d'opportunités de faire des décisions, parce que vous avez beaucoup de requêtes devant nous, j'essaie peut-être de comprendre : cette transaction-là, c'est pour les AM et pour CFOM-FM à Québec.

13427 Est-ce que ces requêtes sont dissociables? Ça veut dire que si on approuve une partie et pas l'autre, est-ce que vous continuez avec la transaction?

13428 M. BRIÈRE: Est-ce que vous voulez préciser, s'il vous plaît, je ne suis pas sûr de bien comprendre?

13429 LE PRÉSIDENT: Si on les met dans deux tranches, les AM dans une tranche, et le FM à Québec dans une autre tranche? Et si on est disposés d'approuver l'une et pas l'autre, est-ce que vous continuez?

13430 M. BRIÈRE: Je vous soumettrai, Monsieur le Président, l'élément de réflexion suivant.

13431 Parlons du marché de Québec, parce que je pense que vous faites allusion, évidemment, à la station CFOM-FM à Québec. Pour nous, c'est difficilement dissociable du dossier de la transaction, et laissez-moi vous expliquer pourquoi.

13432 La situation de CHRC à Québec est catastrophique. On n'est pas là en train de se dire : Voici quelque chose qui ne va pas trop pire et puis on va essayer de l'améliorer. On est dans une situation où c'est septième sur huit dans le marché, 2,5 % de la part de marché 25-54 ans, ça va perdre quelque chose comme à peu près 1,5 million.

13433 Si on veut lui donner la moindre chance, si on veut essayer, parce que c'est un marché important, c'est le deuxième plus important marché du Québec, il m'apparaît, à mon avis, essentiel qu'on attache ça avec une station FM. Il faut qu'on lui donne cette chance-là et cette opportunité-là.

13434 Étant entendu qu'on a pris des engagements d'étanchéité avec les salles de nouvelles, les synergies, il va falloir les prendre à quelque part. Et je pense que là, ça ferait du bon sens, me semble-t-il, si on pouvait attacher, dans le bon sens, la station FM avec la station AM, comme d'autres groupes regroupent leurs stations de radio ensemble.

13435 Je ne suis pas certain que s'il n'y avait pas eu CFOM dans le dossier on aurait eu le même enthousiasme, particulièrement par rapport à ce marché-là qui m'apparaît un marché où la situation est extrêmement difficile.

13436 Donc, pour répondre à votre question, nous ne souhaitons pas que ce soit dissocié.

13437 LE PRÉSIDENT: Quel degré de souhait est-ce que vous avez?

Rires / Laughter

13438 M. BRIÈRE: Il est très grand, Monsieur le Président. Si j'avais à le mettre sur une échelle de 10, je dirais 9.5.

13439 Parce qu'il nous apparaît que si on veut se donner une chance, si on veut que ça marche, si on veut une bonne fois pour toutes se donner un « break » pour qu'on réussisse à avoir une stabilité pour quelques années, on devrait, à mon humble avis, entériner ça dans son entité, incluant la station FM dans le marché de Québec, qui m'apparaît être un peu la pierre d'assise d'une bonne partie de la relance de la station AM, puisqu'on va être capables de trouver des synergies.

13440 Ça va prendre des moyens, de l'argent pour relancer cette station-là, la situation est catastrophique, puis elle s'est empirée depuis trois à quatre mois. On ne peut pas aller plus loin que ça. Ça fait qu'il va falloir y mettre un petit peu de contenu, et je pense que c'est indissociable à la station FM pour aller plus loin dans ma réponse.

13441 LE PRÉSIDENT: Je ne veux pas rester dans des domaines négatifs quant à vos chances ici, mais il faut explorer toutes les combinaisons et options. Ça peut arriver que vous restiez, mettons, sans approbation pour vos requêtes FM. Ça veut dire qu'il va rester seulement cette requête.

13442 Mettons qu'on serait prêts à approuver cette requête-là mais pas les autres FM, à ce moment-là vous aurez des stations AM partout dans la province et une seule FM?

13443 M. BRIÈRE: Absolument, Monsieur le Président. Je peux vivre avec ça, je comprends très bien. Je pense que j'ai dissocié, j'espère, et si je n'ai pas été clair, je m'en excuse, mais je voudrais l'être.

13444 Évidemment, je comprends très bien qu'il y a d'autres demandes FM; en ce qui nous concerne, nous, je laisserai mon collègue de Radio Nord faire le point, mais en ce qui nous concerne, Groupe TVA, puisque vous nous posez la question, c'est sûr que, idéalement, si vous me demandiez ce qui était idéal, évidemment vous ne me le faites pas dire, c'est certain, on aimerait ça, bien sûr, avoir...

13445 Mais pour répondre précisément à votre question, les stations FM dont nous avons fait la demande antérieurement dans les jours qui ont précédé, ça, c'est clair que c'est dissociable de la proposition qui est actuellement... ce qui ne nous apparaît pas dissociable, c'est les stations AM plus la station CFOM à Québec. Bref, ce que contient la transaction, le transfert de propriété avec Astral.

13446 LE PRÉSIDENT: Merci. Je pense que je vous comprends, mais je serais très critiqué par mes conseillers juridiques si je ne vous demande pas la question suivante : Est-ce que vous acceptez de procéder avec la transaction si on refuse d'approuver le FM pour Québec?

13447 M. BRIÈRE: J'aurais besoin de réfléchir à cette question-là, Monsieur le Président, et, avec votre permission, en discuter avec mon collègue et partenaire, d'une part; et vous revenir, si vous le permettez, dans une phase subséquente.

13448 LE PRÉSIDENT: Absolument.

13449 M. BRIÈRE: J'apprécierais.

13450 LE PRÉSIDENT: Et l'inverse aussi, si on approuve le FM à Québec et...

13451 M. BRIÈRE: Je comprends très bien ce que vous posez comme question.

13452 LE PRÉSIDENT: Parce que c'est important pour nous de savoir.

13453 M. BRIÈRE: J'aurais espéré vous avoir convaincu avant que vous posiez la question, mais je vois que j'ai encore un peu de travail à faire...

--- Rires / Laughter

13454 M. BRIÈRE: ... mais l'audience n'étant pas terminée, peut-être qu'on aura la chance de se reprendre.

13455 LE PRÉSIDENT: Absolument. Ensuite, je pense que vous avez décrit votre stratégie, et je pense que je vous comprends très clairement.

13456 Et maintenant, je vous demande : Pourquoi est-ce que vous avez choisi un partenariat comme véhicule pour cette requête?

13457 M. BRIÈRE: C'est intéressant comme question. Pourquoi on a choisi un partenariat? D'abord, laissez-moi vous répondre en deux temps.

13458 La première, c'est qu'on fait toujours... souvent, des fois, dans la vie des choses sur une base un petit peu personnelle et sur une base un peu d'affaires, disons. Je connais Pierre depuis un certain nombre d'années, puis on s'était dit : « On aimerait faire des choses ensemble ».

13459 Parce que je pense qu'un partenariat ça ne dure pas s'il n'y a pas une certaine affinité au départ, s'il n'y a pas une certaine base, s'il n'y a pas une certaine amitié, je dirais, aussi.

13460 Et dans cet esprit-là, on s'est dit : « Bien, un jour, lorsque l'opportunité se présentera, on devrait essayer de faire quelque chose ».

13461 Il faut comprendre qu'on s'était parlé antérieurement lors de demandes de stations de télévision spécialisée. Pour X raisons, les choses n'ont pas abouti; donc, nous avions déjà amorcé ce partenariat-là.

13462 Deuxièmement, sur une base d'affaires. Il y a le fait qu'on a une bonne expertise, mais on n'est pas tout seuls à avoir une expertise. Et on s'est dit que particulièrement en région, où Radio Nord est implantée, ils ont une vision probablement encore plus pointue que nous on a sur les besoins, et puis ce qu'il faut.

13463 Et je pense que c'est important de le dire, parce que, indépendamment des événements ponctuels qui surviennent dans une vie, il reste quand même que ce que Radio Nord a accompli jusqu'à maintenant est assez exceptionnel en ce qui me concerne.

13464 Cela dit, je pense que cette vision-là était importante pour nous. Donc, on a décidé de le faire ensemble.

13465 Et puis aussi il y avait le partage du risque. Pour être tout à fait honnête avec vous, il y a le partage du risque; il y a le fait que ça demande un investissement important; il y a le fait que ça va demander des efforts importants; il y a le fait que je ne suis pas fâché de compter sur un Robert Parent, entre autres, qui est à la table aujourd'hui, puis d'autres de l'organisation de Pierre pour nous aider à supporter ça.

13466 Donc, dans cette perspective-là, ça nous est apparu un partenariat intéressant, et on a décidé de le faire. Il n'y a aucune autre raison que celle-là.

13467 LE PRÉSIDENT: D'accord Quand j'examine les droits et les obligations des parties, je vois que dans votre projet de convention unanime des actionnaires que des actions de règlement après cinq ans et un « put » après trois ans. Est-ce que ça c'est vrai?

13468 M. BRIÈRE: Non. Il y a un « call » après trois ans et il y a un « put » pour la durée de la licence.

13469 LE PRÉSIDENT: D'accord Après trois ans, il y a un « put »?

13470 M. BRIÈRE: Il y a un « put », c'est ça.

13471 LE PRÉSIDENT: Et un « call ». N'importe quand? Ça commence quand le droit de « call » pour acheter les actions?

13472 M. BRIÈRE: Pour la troisième année...

13473 M. BURON: Monsieur le Président, le « put » est après trois ans.

13474 M. BRIÈRE: C'est ça.

13475 M. BURON: Et puis le « call » après la durée de la licence.

13476 M. BRIÈRE: Après la durée de la licence, oui.

13477 LE PRÉSIDENT: Et ça, c'est quand la date exacte?

13478 M. BURON: On présumait sept ans dans ce qu'on envisageait, mais c'est après la durée de la licence qui est là.

13479 LE PRÉSIDENT: D'accord, ça veut dire que pour la durée de la licence que vous cherchez aujourd'hui, vous n'aurez pas le droit de faire ça.

13480 M. BURON: Exact, tout à fait.

13481 LE PRÉSIDENT: Et ils auront le droit de faire le « put » après trois ans?

13482 M. BRIÈRE: Ils ont le droit de faire le « put » après trois ans et nous, on doit se rendre à la limite de la durée de la licence qui nous sera imposée à ce moment-là par le Conseil.

13483 LE PRÉSIDENT: Et le contrôle du partenariat, ça restera avec vous?

13484 M. BRIÈRE: 60-40, comme décrit dans l'entente.

13485 LE PRÉSIDENT: Oui.

13486 M. BRIÈRE: Exact. Il y aura un conseil d'administration formé de cinq membres. On a demandé à madame Sylvie Lalande, qui est à ma gauche, d'agir comme présidente. Et à la suite de ça, nous avons prévu un mécanisme d'alternance entre Radio Nord et nous pour la présidence de cette entreprise.

13487 LE PRÉSIDENT: Elle est nommée par TVA?

13488 M. BRIÈRE: La présidente va être nommée par le conseil. On a convenu, Pierre et moi, que Sylvie Lalande était une candidate rêvée pour nous. On s'est consultés et Pierre a donné son aval à ça, il était tout à fait en accord avec ça, et on a convenu que madame Lalande agirait comme la présidente.

13489 Eu égard à son expérience en télévision, mais eu égard à son expérience en radio. Faut-il rappeler qu'elle a dirigé la programmation de CKAC pendant plusieurs années et qu'elle a une expérience non seulement en programmation et contenu, mais une solide expérience et une importante expérience pour nous en mise en marché, parce qu'on pense qu'il y a un défi important de mise en marché.

13490 Et dans cet esprit-là, il nous est apparu que la meilleure personne pour relever le défi pour nous, c'était madame Lalande. Et elle a accepté de le faire.

13491 LE PRÉSIDENT: Est-ce que je vous comprends de dire que bien que vous avez un partage de 60 %, vous allez opérer les stations et l'entreprise comme si c'était un partenaire égal?

13492 M. BRIÈRE: Non, je pense sur le plan des affaires, ça va rester un partenariat 60-40. On est clairement l'actionnaire majoritaire. Ça, ça ne changera pas.

13493 Sur le plan philosophique, si c'est votre question, je pense qu'un actionnaire qui a 40 % a des droits, vous les avez vus, je pense bien, ils sont importants, ces droits-là, dans cette convention-là; probablement plus importants que dans toute autre forme de convention où un actionnaire a 40 %.

13494 On l'a voulu comme ça pour faciliter et permettre aussi à Radio Nord d'avoir le maximum d'expression. Mais au-delà de ça, un partenariat, c'est bâti par du monde qui veulent travailler ensemble. Alors, c'est clair, vous l'avez vu, pour toutes les décisions importantes, ça nécessite un pourcentage élevé au conseil. Donc, ce qui donne l'opportunité, évidemment, à Radio Nord de faire valoir ses droits.

13495 Bref, c'est un partenariat qui a des règles importantes qui font que l'actionnaire minoritaire, dans le cas présent, a véritablement son mot à dire. Alors, je pense que ça garantit que c'est un partenaire important et qu'il va jouer surtout... et on l'a voulu comme ça pour s'assurer aussi qu'il va jouer un rôle important.

13496 LE PRÉSIDENT: Oui, je comprends bien que les relations sont gouvernées par la convention unanime, mais à la réponse à la question « Qui va contrôler l'entreprise? », je pense que la réponse c'est TVA?

13497 M. BRIÈRE: C'est TVA.

13498 LE PRÉSIDENT: C'est TVA?

13499 M. BRIÈRE: Exact, vous avez raison. Et Groupe TVA a 60 % et Radio Nord a 40 %.

13500 Je réitère encore une fois qu'il y a quand même des droits qui sont acquis dans cette convention-là qui sont importants.

13501 LE PRÉSIDENT: Oui, on est habitués d'avoir des protections pour les actionnaires minoritaires dans les conventions des actionnaires, et j'en vois ici aussi, mais merci pour votre réponse.

13502 Ensuite, je veux vous poser d'autres questions... Monsieur Brière, c'était dans les paroles de monsieur Parisien au sujet de... où ils ont cherché un acheteur, monsieur Parisien peut commenter aussi, mais quand j'ai lu les trois critères qu'eux ils ont cherchés, je pouvais mettre TVA seul dans les trois, et c'était ça la motivation de ma dernière question : Pourquoi un partenariat?

13503 Parce que si on voit les trois critères, on peut trouver TVA, sûr, aussi.

1125

13504 M. BRIÈRE: Oui, oui, absolument.

13505 LE PRÉSIDENT: Je ne sais pas si monsieur Parisien...

13506 M. BRIÈRE: Mais juste avant que monsieur Parisien réponde, je vous dirai, Monsieur le Président, que c'est un choix que nous on a fait.

13507 Effectivement, dans la vie on peut tout vouloir faire ça, ce n'est pas la première fois qu'on est en partenariat; un jour on s'est retrouvés partenaires de Canal Évasion. On est en partenariat au Canada anglais avec CanWest-Global sur deux chaînes de télévision spécialisée. Il n'est pas exclu qu'on ne fera pas d'autres partenariats ailleurs.

13508 Je pense que c'est une formule intéressante, ça partage les risques, ça met l'expertise en commun. On l'a fait, on va le faire encore. Je laisserai peut-être Jacques poursuivre sur cette question.

13509 M. PARISIEN: Je vais corroborer ce que Raynald a dit que, effectivement, TVA se qualifiait probablement sur les trois critères, mais je soumets que l'association TVA-Radio Nord renforce encore plus la qualification.

13510 LE PRÉSIDENT: Merci. Monsieur Brière, et c'était dans les paroles de monsieur Bellerose qu'on a souligné les synergies, à la page 14 de votre présentation du matin, et je ne sais pas si vous voulez commenter, mais ce n'était pas tout à fait clair.

13511 J'ai compris le point que CHRC est, comme vous dites, de loin la station la plus lourdement déficitaire du groupe des stations, et vous avez déjà mentionné qu'avoir les deux stations va créer une entité plus forte ensemble, c'est ce que veut dire ce deuxième paragraphe à la page 14?

13512 M. BRIÈRE: Où on dit que : « Je voudrais souligner que les synergies que TVA-Radio Nord pourrait mettre en place entre CFOM et CHRC - exact? - dans le marché de Québec constituent une composante très importante... » (Tel que lu)

13513 C'est sûr que dans le marché de Québec, ce qu'on va chercher à faire c'est regrouper le AM et le FM ensemble, ça c'est clair.

13514 On va vouloir qu'ils soient, je l'ai dit tout à l'heure, sur une direction générale unique; avec des équipes de vente séparées, mais sur une direction générale unique. Et on va vouloir que le AM, dans ce contexte-là, soit le contributeur d'informations pour la station FM. Ça, c'est pour le marché de Québec.

13515 Pour le marché de Montréal, on va vouloir que ce soit deux entités complètement séparées. Évidemment, en présumant, au moment où je vous parle, il n'y a pas d'autre station FM. S'il y avait une nouvelle station FM, on regrouperait ça. Mais si on parlait de la situation actuelle, CKAC serait une entité autonome indépendante de la télé et puis il fonctionnerait avec sa propre organisation.

13516 En région, ce qu'on va chercher à faire, en région, pour nous, ici parlons du marché bien précisément de Gatineau, Saguenay, Trois-Rivières et Sherbrooke. Ce qu'on va chercher à faire, c'est regrouper à terme, puis ça va se faire de façon plus progressive, parce qu'il y a des baux et puis il y a tout ça, on va chercher à regrouper ça à l'intérieur des locaux des stations de télévision.

13517 On va chercher à avoir une direction générale unique, 2 chefs d'information, 2 équipes d'information, 2 équipes de vente distinctes. Mais c'est sûr qu'on va vouloir aller chercher les synergies dans l'administration, dans le loyer, dans toutes ces questions-là, ça c'est clair.

13518 Alors, ça, c'est pour les marchés de Gatineau, Saguenay, Trois-Rivières, Sherbrooke. À Québec, c'est regroupé avec le FM. Et puis à Montréal, ça serait une entreprise ou une entité autonome.

13519 C'est pourquoi les synergies vont être complétées au fil des années, c'est pourquoi on n'est pas en mesure dès aujourd'hui de dire exactement combien dans trois ans ou dans cinq ans. D'une part, on n'est pas entrés en entreprise, cela va de soi.

13520 Mais stratégiquement, le plan c'est de dire : on va regrouper ça, on va garder les salles de nouvelles distinctes comme on l'a dit avec des chefs de nouvelles; autonomie éditoriale, mais des mêmes locaux. Ça, c'est clair pour nous.

13521 LE PRÉSIDENT: Merci, monsieur Brière. Je veux maintenant poser des questions à monsieur Brosseau quant à la stratégie de Radio Nord dans cette affaire-là.

13522 Comme l'a décrit monsieur Brière du point de vue de TVA, pouvez-vous me décrire comment vous trouvez que cette position minoritaire de 40 % ça avance votre stratégie corporative à vous?

13523 M. BROSSEAU: Merci, Monsieur le Président. Je reprendrai un peu les propos que je vous avais avancés plus tôt dans cette audience.

13524 Comme vous le savez, Radio Nord Communications est un joueur essentiellement régional, nous sommes nés en Abitibi et nous avons subséquemment évolué dans le marché de l'Outaouais.

13525 Nous nous sommes vus placés il y a près de trois ans devant une situation qui était assez claire et non équivoque à un moment où les entreprises devenaient de plus en plus grandes, il y avait une phase de consolidation importante dans l'ensemble de l'industrie. On a eu le choix de décider soit de vendre ou de faire croître Radio Nord Communications.

13526 Et notre présence devant vous à quatre reprises de cette audience est un peu la réponse, comme je vous le disais la semaine dernière, dans le sens que nous avons élaboré une stratégie de développement axée sur trois points, le premier étant les nouvelles demandes de licence que nous avons déposées pour les marchés de Gatineau, Québec et, plus récemment, Montréal, Sherbrooke et Trois-Rivières.

13527 Dans un deuxième temps, nous avons décidé d'examiner toutes les possibilités d'acquisition qui se présentaient, et je peux vous dire en ce sens-là qu'on était en contact avec Astral Média depuis plusieurs mois avant l'annonce de la mise en vente de ces propriétés-là.

13528 On a négocié l'acquisition possible de CFOM à Québec individuellement, à ce moment-là c'était la seule chose qui était sur le marché, et ça démontrait notre volonté de prendre de l'expansion.

13529 Et on a également choisi, compte tenu de notre taille relativement limitée, de privilégier les partenariats. Alors, on vous en a présenté un il y a quelques semaines avec Couleur Jazz qu'on a fait avec l'équipe Spectra.

13530 Et un partenariat, c'est quelque chose qu'on a dans le sang, je dirais, chez Radio Nord Communications, puisqu'on est partenaires avec tout le monde. On était la semaine dernière en compétition avec TVA, avec qui on est partenaires aujourd'hui. On est également partenaires avec TQS, en compétition avec TVA. On est partenaires avec Radio-Canada à ce titre-là en Abitibi.

13531 Donc, il y a une tradition chez Radio Nord Communications d'être associés avec plusieurs membres de l'industrie; bien qu'on soit un petit joueur, on est un peu partout.

13532 Je vous dirais que notre objectif et notre stratégie, c'est d'arriver à nous donner une masse critique qui va nous permettre de survivre dans l'industrie.

13533 On ne deviendra jamais, il est clair, on n'aura jamais l'envergure d'un Astral ou de Cogeco ou de TVA, mais on a choisi de croître, et ce qu'on veut faire c'est être en mesure de continuer à offrir un service de meilleure qualité, s'il y a lieu, dans les régions qu'on dessert déjà, en se donnant une certaine masse critique.

13534 Cette masse critique là, comme je vous dis, on examine des acquisitions possibles, on vous fait des demandes, et notre participation dans... ou l'examen qu'on a fait des propriétés de Radiomédia quand on en a annoncé la mise en vente, c'est quelque chose qui ne nous a pas pris par surprise.

13535 Je vous dirais même qu'avant l'annonce de la mise en vente des propriétés par Astral, on avait un peu présumé ou vu venir ce scénario-là et on avait eu des échanges avec au moins trois groupes, dont TVA sommairement, quant à la possibilité éventuelle de se porter acquéreurs de ces propriétés-là.

13536 Donc, après un examen et des pourparlers avec deux autres joueurs, entres autres, on a choisi que le partenariat que TVA nous offrait était le plus intéressant parce que le défi à relever était, de toute évidence, en dehors des proportions de nos moyens.

13537 C'est donc ce qui nous a amenés dans ce partenariat-là avec TVA, et ça s'inscrit dans notre objectif de nous donner une masse critique qui va nous permettre d'avoir à l'interne les ressources humaines et les compétences qui vont nous permettre de nous développer en radio.

13538 Compte tenu du fait qu'en télévision, comme on le sait, étant par définition... nous avons cinq stations de télévision affiliées, il y a des possibilités très limitées de nous développer en télévision.

13539 LE PRÉSIDENT: Est-ce que vous voyez votre rôle comme investir dans la compagnie ou plus actif que ça?

13540 M. BROSSEAU: Notre rôle, et ça a été l'essence de nos discussions que Raynald a bien reflétées au début.

13541 On a discuté ensemble de faire des projets, que ce soit en télévision spécialisée ou autrement, au même titre qu'on en fait dans d'autres domaines avec TQS, je vous dirais, et quand ce projet-là s'est présenté, on a même initialement discuté que nous serions majoritaires et qu'eux seraient minoritaires.

13542 L'examen de la réalité et des synergies possibles nous a amenés à repositionner notre participation et notre risque. On doit être conscients des sommes impliquées dans l'exercice, et ce qu'on a choisi de faire, c'est un partenariat où, bien qu'on ait 40 %, et ça se retrouve dans notre convention entre actionnaires, on s'est négocié des droits sensiblement plus importants que ceux d'un investisseur pur et simple qui fait un placement financier.

13543 Nos droits de veto, que ce soit pour l'embauche des dirigeants, que ce soit pour les budgets, et caetera, on entend avoir, et c'est ce qu'on a convenu, une participation dans tous les aspects de la gestion de l'entreprise.

13544 LE PRÉSIDENT: Dans la gestion ou dans un aspect négatif comme vous venez de le dire d'avoir le droit de veto qui est normalement associé avec des protections des actionnaires minoritaires et pas affirmativement comme participants dans la gérance de l'entreprise?

13545 M. BROSSEAU: C'est-à-dire que c'est une façon... la négative du droit de veto, évidemment, est l'espèce d'envers de la médaille.

13546 Le fait qu'on ait un choix dans l'embauche de la direction et des cadres supérieurs, dans la définition des budgets et les orientations de l'entreprise confirme que, positivement, on va au quotidien avoir une participation dans le comité de direction de l'entreprise.

13547 LE PRÉSIDENT: Pas tout à fait. J'avais des clients d'institutions financières qui cherchaient les mêmes droits pour protéger leur investissement pur et simple, et c'est pour cette raison que je vous demande : Est-ce que vous comptez jouer un rôle plus actif, et comment, dans l'entreprise?

13548 M. BROSSEAU: Nous comptons jouer un rôle plus actif, ça fait partie de l'entente que nous avons avec TVA du principe de base. Il n'est pas question d'un investissement où on va être silencieux et suivre l'exercice par le biais des journaux.

13549 Il est clair qu'on a aujourd'hui, entre autres en Outaouais, des synergies pour ce marché-là et on espère que notre participation va nous amener à avoir un niveau de connaissance dans le domaine de la radio qui va bénéficier à l'ensemble de nos opérations.

13550 Mais notre intention est de participer, si c'est la réponse que vous...

13551 LE PRÉSIDENT: Oui. Est-ce que vous pouvez élaborer un tout petit peu? Je ne sais pas, je comprends bien que les plans ne sont pas tout à fait développés, mais j'essaie de voir un rôle identifiable de Radio Nord.

13552 Monsieur Brière vient de nous dire que vous avez l'expérience, et j'en suis convaincu, mais comment le partenariat... comme partenariat, c'est peut-être plus difficile pour moi de voir le rôle que vous allez jouer dans l'entreprise d'un point de vue affirmatif.

13553 M. BROSSEAU: Si on se reporte aux différents niveaux, la structure corporative va être... on va avoir un conseil d'administration sur lequel on a 2 des 5 membres du conseil. On a convenu d'une règle d'alternance au niveau de la présidence du conseil d'administration. Déjà là, ça suppose une présence...

13554 LE PRÉSIDENT: Excusez, vous comptez madame Lalande comme étant nommée par TVA?

--- Rires / Laughter

13555 M. BROSSEAU: Madame Lalande a été nommée par le conseil à l'unanimité.

13556 LE PRÉSIDENT: C'est un accord fantastique pour qu'elle puisse continuer à...

13557 M. BROSSEAU: C'est un exemple de l'accord qui règne au sein du conseil d'administration en devenir. Mais, effectivement, l'alternance à la présidence du conseil témoigne d'une forme de participation qu'une institution bancaire ne réclamerait probablement pas.

13558 Encore une fois, je vous reporte à l'annexe 3.4 qui spécifie les points sur lesquels une majorité spéciale doit être obtenue, et c'est une liste qui... vous avez l'expérience dans ce domaine-là, je suis certain que vous avez des listes plus abrégées que celle-là.

13559 Je vous dirai que ça a fait l'objet de discussions que les avocats sont en train de terminer, mais qui ont été longues et, à certains moments, assez ardues. Ça n'a pas été fait dans quelques heures ou dans quelques jours.

13560 Pour nous, compte tenu encore une fois de l'ampleur de Radio Nord Communications, il s'agit d'un investissement majeur. On n'est pas une banque d'affaires qui investit quelques millions parmi les milliards dont elle dispose.

13561 Pour nous, c'est un choix stratégique important de placer des ressources aussi importantes dans ce projet-là, et il était primordial de nous assurer que nous serions impliqués dans toutes les étapes des décisions importantes qui seraient prises par cette entreprise-là.

13562 LE PRÉSIDENT: Vous n'avez pas d'expérience directe dans le domaine AM, si je ne me trompe pas?

13563 M. BROSSEAU: Nous avons jusqu'à tout récemment des stations AM... je vous dirais que Radio Nord est en radio AM depuis 1948 et les dernières radio AM ont été converties en FM il y a quatre ans.

13564 LE PRÉSIDENT: Sous votre présidence?

13565 M. BROSSEAU: Oui.

13566 LE PRÉSIDENT: Oui, O.K.

13567 Mme JOLI-COEUR: Monsieur le Président. Si je peux permettre d'ajouter, monsieur Brosseau, la convention entre actionnaires prévoit aussi un comité de gestion qui est un genre de comité exécutif qui va comprendre 1 représentant de Radio Nord et 2 représentants de TVA, et qui sera vraiment un forum de gestion pour les opérations de la compagnie.

13568 LE PRÉSIDENT: Merci. Elle vous a aidé?

13569 M. BROSSEAU: Bien oui. C'est ce que j'ai mentionné tantôt, mais plus rapidement.

--- Rires / Laughter

13570 LE PRÉSIDENT: Merci. On vient de parler de votre droit de « put » après trois ans. Comptez-vous être là dans cinq ans dans cette compagnie?

13571 M. BROSSEAU: Je vous dirais, Monsieur le Président, que nous comptons être là dans sept ans. Et le « put », c'est essentiellement, et puis encore une fois votre expérience en droit va vous faire comprendre facilement que le « put » est là à notre demande pour prévoir dans un cas où un désastre imprévu se réaliserait, qu'on ait une porte de sortie, qu'on ne soit pas entraînés dans des pertes sans fin au niveau de l'exercice, compte tenu, encore une fois, de la disproportion des masses entre les deux partenaires.

13572 LE PRÉSIDENT: Vous n'avez pas de droit, je vois dans la convention, pour acheter les actions de TVA? Ça qui veut dire qu'à moins que ce soit volontaire, vous n'avez aucun droit de devenir la partie majoritaire dans cette entreprise, n'est-ce pas?

13573 M. BROSSEAU: Non. Non.

13574 LE PRÉSIDENT: Je comprends bien que des négociations aboutissent à un certain résultat, mais vous êtes contents de rester là? Vous trouvez que cette position minoritaire sert à vos fins stratégiques corporatives?

13575 M. BROSSEAU: Oui. Absolument.

13576 LE PRÉSIDENT: Au sujet maintenant de la question, monsieur Brière, de la propriété croisée et concentration, vous étiez là dans la salle, je pense même à la table, quand j'ai parlé avec monsieur Péladeau il y a deux semaines au sujet des intérêts de TVA dans le marché du Québec dans tous les médias, et je ne vais pas repasser sur ce territoire-là, mais j'ai noté dans le mémoire présenté à l'intervention par le CPSC et le SCFP une liste dans le paragraphe 67 de leur intervention. Est-ce que vous avez lu cette liste?

13577 Si vous habitez Montréal, vous regardez CFTM-TV, et caetera. Je pense que c'est à peu près la même liste dont j'ai discuté avec monsieur Péladeau. Vous pouvez regarder, mais je pense que c'est un sommaire par un intervenant qui va paraître devant nous, des biens, des propriétés que possède le Groupe Quebecor dans le marché.

13578 Vous n'avez aucun commentaire additionnel à faire à ce sujet, de ce que monsieur Péladeau nous a dit?

13579 M. BRIÈRE: Oui. J'aurais beaucoup de commentaires. On aura probablement l'occasion de le faire beaucoup en réplique aussi.

13580 Mais à ce stade-ci, je dirais la chose suivante.

13581 D'abord, savoir de quoi on parle ici.

13582 Quand on parle de l'acquisition de Radiomédia, on ne parle pas d'une masse critique extrêmement importante qui va tout à coup faire plonger l'équilibre des forces d'un bord ou de l'autre. Vous savez, on parle de quelque chose qui est de moins de 10 % de la valeur du marché publicitaire, 9,8 %, 9,9 % du marché exactement.

13583 Sur un plan plus personnel, si vous me permettiez, peut-être, une réflexion qui rejoint en même temps des préoccupations. Je pense, d'une part, qu'on ne peut pas non plus banaliser le fait que cette question est au centre de préoccupations. Je pense qu'on ne peut pas le banaliser, et je n'ai pas l'intention de le faire.

13584 Quoique cette transaction-là ajoute peu à la concentration, s'il devait y en avoir, parce qu'ici on parle d'une transaction qui n'a pas une ampleur importante.

13585 Je sais qu'on a tendance à le dire, et puis des fois quand on fait une bonne job on est plus pénalisés que d'autres. C'est étrange, parce que si vous regardez le marché des quotidiens à Montréal, le « Journal de Montréal » existe, il a une certaine force, une pénétration.

13586 Le « Journal de Québec » aussi, mais Gesca en même temps le quotidien « La Presse », « Le Soleil », « La Voix de l'Est », « La Tribune », et caetera; « Le Quotidien » au Saguenay; il y a des quotidiens gratuits; en anglais, « La Gazette » contrôle 97 % du marché.

13587 Donc, c'est une position qui est importante, mais ce n'est pas le seul média impriém au Québec, il y en a d'autres. Mais le « Journal » fait un bon travail et se retrouve avec un lectorat plus élevé que celui de « La Presse », mais pas de façon disproportionnée.

13588 D'ailleurs, à chaque sortie de sondage, « La Presse » se vante d'être en avance du « Journal de Montréal ». Dans certains groupes cibles, disent-ils, les annonceurs et tout ça.

13589 Quand on regarde les hebdomadaires, Transcontinental est le plus gros joueur au Québec.

13590 Quand on regarde en télé, bon, on connaît un certain succès, mais ce n'est pas coulé dans le ciment pour les dix prochaines années. Radio-Canada, avec les moyens dont ils disposent, il y a à peine six ou sept ans, battait TVA dans la période de « prime time ». Dans ce temps-là, personne ne blâmait TVA d'être numéro 2.

13591 Bien, on a repris notre place et puis on est le numéro 1 et puis on travaille fort, et on n'a pas de gêne à ça. On est un joueur important en télé, mais il y a des alternatives. Les télévisions spécialisées se sont organisées depuis ce temps-là, depuis 1995, depuis 1998, avec l'ajout des nouveaux services; puis en 2000, il y en a eu d'autres encore.

13592 De telle sorte qu'aujourd'hui il y a une masse critique importante; on vend ça en propriété ensemble, et puis tout ça, ça nous fait une compétition qui est forte. TQS s'est réorganisée aussi puis compte sur un actionnaire, Cogeco-Bell, qui n'est pas un petit joueur. Radio-Canada, on a parlé des moyens. En radio, bien, le portrait vous le connaissez autant que moi.

13593 Donc, le point que je veux faire, c'est que c'est certain qu'on a des propriétés qui performent, mais on a des conditions et puis des exigences qui viennent avec aussi. Et on les a respectées à la lettre. On ne peut rien nous reprocher.

13594 Parce qu'on a pris ça au sérieux et puis quand je regarde au cours des deux dernières années, nous sommes régis par le code de déontologie qui régit les relations entre les journaux puis la télé, me semble-t-il qu'il n'y a pas eu de plaintes importantes.

13595 Il y a eu deux cas qui n'étaient pas liés, même, au contenu; dans un cas, on avait, semble-t-il, omis de distribuer à temps un document; et puis dans l'autre cas, ça concernait l'Internet.

13596 Sur le fondement même, il n'y a pas eu de plaintes. Alors, je pense que cette force-là mise au service de la radio AM, compte tenu que ça n'ajoutera pas à la concentration, cette force-là devient, à mon avis, un avantage. Parce que je ne sais pas comment on peut redresser la radio AM au Québec autrement qu'avec un groupe important.

13597 Et là, ça devient, à mon avis, un avantage, puis on a pris des engagements suffisamment clairs, je pense, pour répondre aux attentes et aux préoccupations du Conseil et des groupes.

13598 LE PRÉSIDENT: Merci pour votre réponse. Étant donné qu'on traite ici des stations AM ou de contenu verbal assez élevé par rapport aux stations FM, c'est peut-être que la préoccupation par rapport à la diversité de voix dans la société est peut-être encore plus élevée quant aux stations, même si leur part d'écoute tombe.

13599 Et vous avez dit aujourd'hui que vous voulez faire cesser cette direction et tourner dans l'autre direction avec, on présume, beaucoup de contenu verbal.

13600 Et si on soulève la question, vous avez les journaux, je parle de Quebecor, les journaux, vous avez les postes de télévision, vous avez des services spécialisés, vous aurez des stations AM avec un contenu verbal assez élevé, on pense à des nouvelles, à la diversité des voix dans la société.

13601 Est-ce que vous pensez que nous ne devons pas être concernés par ces questions-là ou, si oui, comment est-ce que vous formulez ces préoccupations-là?

13602 M. BRIÈRE: Je pense qu'on va toujours être tout à fait concernés par cette question-là. Vous l'êtes et je le suis aussi. Je suis un citoyen comme tout le monde puis ça me préoccupe aussi quand je regarde ça.

13603 Ça me préoccupe moins quand je sais comment ça fonctionne. Quand je regarde actuellement, par exemple, les journaux puis la télé. Prenons cet exemple-là, de parler de choses bien concrètes.

13604 Dans les journaux puis la télé actuellement, entre le « Journal de Montréal » et puis TVA, il y un code d'une telle étanchéité, on serait même mieux de ne pas se voir. Se voir est devenu probablement... même se rencontrer est un risque. C'est une étanchéité à toute épreuve.

13605 On vit avec ça, on l'accepte et puis c'est ça la vie. Donc, il y a là, en tout cas, à tout le moins, une plus grande étanchéité là qu'il pourrait y en avoir entre « La Presse » puis TQS, entre « La Presse » et puis un autre. Ils n'ont pas ça. Mais nous, on l'a.

13606 On vit avec, et quand on le relit, c'est drôlement étanche. Puis ça va, parce que c'est une préoccupation qui a été énoncée et puis le Conseil a jugé... et puis d'ailleurs, nous étions à l'origine de ce code-là. Donc, ça c'est pour les journaux puis la télé.

13607 On dit maintenant : On va appliquer à la radio ce même code-là. Donc, il va y avoir étanchéité parfaite à toutes fins utiles, plus qu'ailleurs encore.

13608 LE PRÉSIDENT: Entre vos organes de presse écrite et les médias électroniques?

13609 M. BRIÈRE: Oui, absolument. Et la radio.

13610 LE PRÉSIDENT: Ça veut dire pour les radios, et les AM ici et les FM pour lesquelles vous cherchez des licences?

13611 M. BRIÈRE: Absolument, Monsieur le Président. Maintenant, ça règle ce cas-là.

13612 Parlons maintenant de la radio et de la télévision. Ce qu'on dit clairement, c'est qu'on veut créer des salles de nouvelles distinctes. C'est dans notre intérêt de le faire en plus.

13613 C'est dans notre intérêt d'avoir une diversité de voix. Si on veut relancer la radio AM, il faut lui donner une couleur spécifique, ça ne ferait pas de bon sens dire : Écoutez, est-ce qu'on va mettre les nouvelles dans un tas? Et puis après ça on va se mettre à lire les mêmes nouvelles.

13614 L'auditeur, il n'est pas fou, il va finir par se rendre compte puis il va aller ailleurs. C'est la loi du marché qui joue. C'est clair : la loi du marché fait et puis les gens aujourd'hui... je fais confiance au monde, moi. Les gens, ils ont la « zapette » facile puis le bouton vite.

13615 Ce n'est pas long qu'ils disent : Écoute, on aime ça puis on n'aime pas ça. Et c'est la loi du marché qui gère ces questions-là. Malgré ça, on dit : O.K., on va s'engager, comme vous avez fait dans le cas de Global à Winnipeg, on va s'engager à dire la chose suivante : il va y avoir une salle de nouvelles distincte, des journalistes vont faire leur travail, il va y avoir des directeurs de l'information ou des chefs de nouvelles distincts, du monde différent, donc une politique éditoriale distincte.

13616 Ce sont des médias différents, ce sont des processus également de fabrication, si vous me permettez le mot, d'informations différentes.

13617 J'ajouterais qu'il y a des conventions collectives par-dessus ça qui gèrent ça et, ma foi, pas mal étanches aussi. Et puis c'est correct comme ça, c'est comme ça que les choses se passent puis on vit bien avec ça.

13618 Donc, me semble-t-il qu'en bout de ligne, tout en se disant qu'on doit rester attentifs, on doit être concernés, on doit être prudents, j'en conviens. On ne doit pas pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain. Je pense qu'on peut se dire aujourd'hui qu'on a un système qui fonctionne. Ça marche. La liberté d'expression au Canada français, au Canada tout court, ça existe.

13619 Ça, c'est des faits. Moi, je veux bien qu'on me dise, puis je ne parle pas de vous, mais qu'on dise en général : oui, il faut faire attention, il faut les attacher et puis leur imposer des conditions et puis tout ça. Il y a une chose entre vouloir protéger des emplois puis une chose de vouloir protéger la liberté de presse.

13620 Et l'un n'est pas incompatible avec l'autre. C'est-à-dire que je comprends qu'il y a des gens qui sont en demande sur un certain nombre de choses, je suis respectueux de ça, Monsieur le Président. Mais je suis aussi respectueux du fait que le public a le droit d'avoir une information juste et équitable.

13621 Puis ça, ça fait partie du plan d'affaires qu'on a. Parce que ça ne marchera pas si on ne fait pas ça.

13622 LE PRÉSIDENT: Je pense que j'ai votre réponse et je vous en remercie. Je présume que vous êtes prêts à accepter des mesures comme condition de licence?

13623 M. BRIÈRE: Absolument.

13624 LE PRÉSIDENT: Oui.

13625 M. BRIÈRE: Dans les paramètres que j'ai mentionnés là, absolument, Monsieur le Président.

13626 LE PRÉSIDENT: Quant à l'influence de la propriété croisée et la promotion sur les autres règles des diffuseurs et sur le marché, pensez-vous qu'on doit avoir des préoccupations là-dessus?

13627 M. BRIÈRE: Votre question précise concerne...?

13628 LE PRÉSIDENT: Les activités dans le marché au sujet des annonceurs qui peuvent limiter la liberté pour quelques annonceurs ou quelques agences de publicité ou même les autres radiodiffuseurs qui pourraient avoir un impact. Pensez-vous que nous devons avoir une préoccupation là-dessus?

13629 M. BRIÈRE: Je demanderai à Jacques Dorion puis à Marie, peut-être, d'apporter des précisions parce qu'ils sont plus près du client encore que je le suis, malgré qu'on doit l'être, évidemment. Et j'essaie vraiment de l'être le plus que je peux.

13630 Mais de façon plus générale, je dirais la chose suivante, c'est que, encore une fois, vous savez, les annonceurs achètent les médias de manière complètement différente. Et la dernière chose que l'annonceur va accepter, c'est de se faire dicter une ligne de conduite par quelque diffuseur que ce soit. Et puis on ne sera jamais assez gros pour ça, croyez-moi.

13631 Et je pense que le fait de vouloir des équipes de vente distinctes, ça ne tient pas de la vertu essentiellement, ça tient d'un plan d'affaires. Ça tient du fait qu'il est préférable d'avoir des équipes de vente différentes, parce que c'est une approche stratégique complètement différente. Et c'est une approche, c'est des clients complètement différents.

13632 Et même quand c'est les mêmes clients, ce n'est pas les mêmes acheteurs; puis même quand c'est les mêmes acheteurs, ce ne sont pas les mêmes stratégies. Donc, je n'ai pas vraiment cette préoccupation-là personnellement; je trouve ça moins concernant, disons, comme groupe parce qu'il y a tellement d'alternatives.

13633 La télévision en région, la radio se vend au prix de la télé à peu près, puis je fais à une nuance près, et je pense que ce n'est pas un problème qui est important, à mon humble avis; ce n'est pas un facteur qui devrait être pris en ligne de compte à la toute fin, puisqu'il y a tellement d'alternatives dans le marché.

13634 Peut-être je demanderais à Jacques qui lui-même est un acheteur, entre autres, de faire un point peut-être sur ça.

13635 M. DORION: D'abord, je voudrais remettre ça un peu en perspective. Radiomédia, c'est 19, 20 millions de recettes publicitaires. Dans l'univers total au Québec, c'est à peu près 1,5 % du total. C'est à peu près 10 % de la radio, mais dans l'univers total, c'est 1,5 %.

13636 Pour vous dire aussi que les acheteurs médias, les annonceurs, ils ne prennent pas leur décision en fonction de qui est propriétaire des médias. Eux, ils le lisent dans les journaux, ils ne suivent à peu près pas les audiences du CRTC, c'est plus des qu'en-dira-t-on, mais c'est surtout des objectifs de cible, des objectifs de médias, c'est-à-dire qu'on sait que la radio fait un travail qui est différent de la télé, l'imprimé fait un travail différent, donc c'est des objectifs publicitaires, des objectifs de cible.

13637 Également, ils n'utilisent pas les médias avec la même régularité. La radio est plus un médium de ponctualité, c'est un médium local. On a vu au cours des derniers jours et si vous regardez la tendance, de plus en plus de ventes radio sont des ventes locales, non seulement en région mais à Montréal. C'est des chiffres, ça grossit, et plus la télévision se fragmente avec des canaux spécialisés plus la radio, le médium radio, sera un médium local.

13638 Donc, il n'y a pas beaucoup de clients qui utilisent avec régularité et la radio et la télévision. Donc, il n'y a pas beaucoup de dualité au niveau des annonceurs. Il y a également la convergence ou le « mix media »...

13639 LE PRÉSIDENT: Mais il y a le chevauchement entre les annonces dans la radio et la presse locale, n'est-ce pas?

13640 M. DORION: Oui. La radio, la presse locale, oui, beaucoup dans les régions.

13641 LE PRÉSIDENT: Oui.

13642 M. DORION: Souvent, l'hebdo c'est le château fort de la publicité, puis la radio c'est souvent le deuxième.

13643 Malgré tout ce que les groupes vont dire, les groupes, que ce soit TVA, Astral, Bell, Global Media, CanWest, ces gens-là sont arrivés il y a trois, quatre ans avec des mots comme la convergence, des « mix médias », mais les annonceurs faisaient ça avant. On le faisait avec des groupes, nous autres on pouvait marier TVA avec « La Presse », on mariait Cogeco avec le « Journal de Montréal ».

13644 Avant cette consolidation, on pratiquait déjà ce que les groupes veulent nous vendre, c'est-à-dire les espèces de « mix media ». Donc, ça existait depuis toujours.

13645 Ce qui est différent maintenant, c'est qu'il y a un propriétaire qui peut posséder divers médias. Ce que ça crée comme phénomène, les annonceurs voient ça d'un bon côté, mais pas pour les mêmes raisons que les vendeurs. Ils voient ça pour économiser, pour faire pression sur le groupe pour réduire les coûts médias.

13646 Il dit : Tu veux me vendre plus de « Journal de Montréal », tu veux me vendre plus de « Presse » et de « Soleil » parce que tu es Gesca. La page 3 de « La Presse », par exemple, maintenant elle est vendue simultanément dans tous les quotidiens de Gesca. Enfin, c'est une façon qu'ont les médias d'aller chercher des parts de marché.

13647 Mais le contre-poids des acheteurs, c'est de dire : si je mets plus d'argent chez toi, compte tenu de la cible, compte tenu de mes objectifs, tu vas concéder un escompte de volume qui va être plus important que ce que tu as déjà.

13648 Et c'est là souvent que ça achoppe, parce que souvent ce sont des centres de profit à l'intérieur des compagnies, ce sont des équipes de vente différentes, pas tout le monde qui réussit...

13649 LE PRÉSIDENT: Mais c'est cet escompte-là que les gens qui ne possèdent pas des multimédias ne peuvent pas offrir, n'est-ce pas? Si moi je n'ai seulement qu'un poste de radio et un poste de télévision, je ne suis pas dans la même position.

13650 M. DORION: Oui, mais dans la vraie vie, il y a une minorité de clients qui se qualifient pour acheter du « mix média ».

13651 Premièrement, ils ne sont pas dans tous les marchés, ils n'utilisent pas tous les médias.

13652 Et, deuxièmement, ce n'est pas toujours l'escompte qui fait foi. L'escompte, c'est contre un certain volume, pas juste un volume d'argent, mais un volume de parution, mais toujours en fonction de la cible et toujours en fonction des objectifs des clients.

13653 Et tout le temps, que ce soit en télévision, que ce soit en radio, même en journal, la plupart des groupes cibles, la plupart, il y a des exceptions, sont substituables.

13654 Si on cherche des adultes 25-54, on peut exclure Radio-Canada d'un achat télé, on peut exclure à la limite TVA, on peut exclure Astral; mais chaque fois, on le dit aux clients, nous, d'habitude on se pénalise, parce que les gens ne regardent pas des stations, ils ne regardent pas à qui appartiennent les stations, ils regardent des contenus qui sont à un endroit ou à un autre.

13655 Et finalement, pour vous dire que si on regarde ça sur le terrain, si Radiomédia a une force de vente qui est différente de celle d'Astral, qui est en compétition avec celle de Cogeco et des autres groupes dans les différents marchés radio, c'est plus intéressant pour les acheteurs, parce que tel qu'ils étaient structurés chez Astral, ils étaient dans une même unité de vente. Là, on crée une deuxième unité de vente séparée des FM d'Astral, donc en concurrence.

13656 Donc, les annonceurs de façon générale, et vous voyez, ils ne se sont pas opposés à cette transaction-là contrairement lorsqu'Astral a fait une demande, le Conseil des directeurs médias, je ne me rappelle pas, il y avait eu une préoccupation du Conseil à cet effet-là. Puis cette fois-ci ça n'y est pas, parce que c'est un nouveau groupe de vendeurs qui viendra vendre de la radio AM.

13657 M. BRIÈRE: Excusez-moi, Monsieur le Président, est-ce que vous permettez peut-être juste un détail...

13658 LE PRÉSIDENT: Oui.

13659 M. BRIÈRE: Parce que vous avez mentionné tantôt les hebdos. Je pense qu'il est utile de rappeler, puis c'est important qu'on se le dise, puis vous avez raison qu'il y a plus de liens entre la publicité locale de la radio puis les hebdos, mais juste dire que dans les quatre marchés régionaux, à l'exception du Saguenay, Quebecor Media est absent de ces marchés-là; en hebdomadaires, c'est Transcontinental. Je pense que c'est important pour la suite des choses et la compréhension de ce...

13660 LE PRÉSIDENT: Ce n'est pas moi qui ai mentionné les hebdos, c'était...

13661 M. BRIÈRE: Ah! je croyais... Je m'excuse.

13662 LE PRÉSIDENT: Mais je peux poser la question.

13663 M. BRIÈRE: C'est ça, donc on n'a pas d'hebdos, c'est-à-dire le Groupe n'est pas présent, sauf au Saguenay, avec des hebdos à Trois-Rivières, Gatineau, Sherbrooke.

13664 LE PRÉSIDENT: Mais entre la radio et la presse non hebdo, la presse « daily », est-ce qu'il n'y a pas un chevauchement d'annonces?

13665 M. DORION: Entre la presse locale...

13666 LE PRÉSIDENT: Les radios, les grands postes de radio et le « Journal de Montréal », par exemple, est-ce qu'il y a un chevauchement là?

13667 M. DORION: C'est plus vrai dans les régions. L'hebdo est un compétiteur direct avec un poste de radio locale. Au niveau des grands centres, si on dit « grands centres », les centres urbains...

13668 LE PRÉSIDENT: Les villes.

13669 M. DORION: Les quotidiens, la radio, c'est souvent des médiums complémentaires, ce n'est pas vraiment des médiums qui s'affrontent, c'est plus un choix de radio ou de télé, on va souvent combiner radio avec journal pour remplacer la télé. C'est souvent les « mix » qu'on propose.

13670 LE PRÉSIDENT: D'accord Et les services spécialisés, la télévision, c'est plutôt national?

13671 M. DORION: C'est plutôt national. Mais, par exemple, on administre, nous, des groupes, des concessionnaires auto, l'« after market » de l'auto, Lebeau par exemple; on est chez Saint-Hubert, on est chez Rona, on fait la Banque Nationale. Tous les régionaux du Québec, on a une très forte concentration de clients chez nous là-dessus.

13672 Et une année, on fera de la télévision pour des objectifs publicitaires, des objectifs de clients, des objectifs de cible, pendant un an, deux trois, trois ans. Et cette année, Lebeau, c'est carrément un peu d'affichage, de la radio et des journaux pour des offres.

13673 Et ça, à part les manufacturiers qui placent traditionnellement 90 % de leur budget à la télé, les annonceurs locaux régionaux varient énormément leurs plans. Les plans s'usent. Si on fait toujours de la télé, les plans s'usent.

13674 Il faut rénover, il faut rafraîchir, il faut dynamiser. Donc, il n'y a pas de format, « there's no set format », il n'y a pas de format défini d'une année à l'autre.

13675 Ça va être des plans deux ans, trois ans, mais il y a d'énormes variations dans l'utilisation des fonds des annonceurs régionaux.

13676 LE PRÉSIDENT: Est-ce que vous trouvez dans votre travail maintenant, est-ce qu'il y a des contrats exclusifs pour les annonces ou des contrats à long terme? Quelle est l'incidence par rapport, mettons il y a cinq ans, est-ce qu'il y a un plus grand nombre de contrats exclusifs à long terme?

13677 M. DORION: Il y a beaucoup plus de débouchés, il y a beaucoup plus de flexibilité de la part des médias, qu'ils soient petits ou gros, de faire des choses différentes. Il n'y a pas de terrain, il n'y a pas de chasse gardée, il n'y a pas d'endroit où on ne peut pas aller. Et je dirais même que les clients sont contents de ça.

13678 Les seules choses qui n'ont pas changé au niveau des exclusivités, c'est plutôt dans l'imprimé, d'autres cahiers, par exemple, soit dans les magazines; si vous voulez acheter la page couverture extérieure de « Châtelaine », elle est vendue pour deux ans à Chanel, par exemple. Si vous voulez acheter la page couverture du « Journal de Montréal », elle est vendue un lundi à un concessionnaire automobiles pour 52 semaines.

13679 Mais encore là, ce n'est pas inaccessible. À partir du moment où on se manifeste et puis on dit : Nous, on a un client pour ça éventuellement, on a une option. La multiplication des médias, c'est vrai dans toutes les familles, a créé des opportunités plus nombreuses, je dirais, pour les clients, sans égard à la propriété.

13680 LE PRÉSIDENT: Et au sujet de l'Internet, est-ce que vous voyez qu'il y a de l'intérêt pour des annonceurs de placer des annonces sur l'Internet ou si vous voyez que c'est mieux?

13681 M. BRIÈRE: Au Québec, il y a beaucoup d'intérêt au niveau des régionaux. Il y a eu une vague très forte d'Internet. Elle s'est beaucoup dégonflée, mais au Québec il n'y a jamais eu une expansion énorme, pas au même titre qu'aux États-Unis, au Canada anglais, surtout aux États-Unis.

13682 Mais l'Internet a beaucoup de valeur pour des clients qui sont dans des domaines conseils. Les biens financiers, par exemple, dans les institutions financières, nous on fait beaucoup d'Internet; tout ce qui est conseil, par exemple des clients comme Rona, la décoration, l'aménagement, tout ce qui est conseil, ça marche très bien en Internet.

13683 Les sommes sont minimes par rapport aux autres, mais les clients vont s'engager. On va les marier avec un autre média, soit un catalogue d'un détaillant, qui est aussi de la publicité, une circulaire ou ça pourra être une annonce imprimée dans le « Journal de Montréal » ou dans « La Presse ».

13684 LE PRÉSIDENT: Et si je vous comprends, vous n'êtes pas un grand croyant dans la convergence, est-ce que je me trompe?

13685 M. DORION: C'est-à-dire que la convergence, ça a du mérite à partir du moment ou si vous achetez, si je peux l'exprimer comme ça, si vous achetez le catalogue de médias d'un vendeur, que vous êtes gagnant à peu près sur tous les tableaux.

13686 Je vais reprendre un peu ce que monsieur Brière disait tantôt quand on parle de CHRC. Admettons que j'achète Radiomédia tantôt, j'achète les stations AM. À Québec, comme annonceur, je ne peux pas me contenter de CHRC : sa part de marché est trop faible; à 2,5 % des gens 25-54, je n'ai pas parlé à personne. Il faut que le vendeur me donne une compensation, m'accorde une compensation que je vais payer de façon à pouvoir rejoindre mon groupe cible.

13687 Donc, en fait, le bien-fondé d'ajouter un FM à Québec, dans le fond c'est pour rééquilibrer un peu la part des heures d'écoute que le AM n'obtient pas. En même temps, il y a des incidences, j'imagine, de générer des revenus, mais tout est une notion de couverture et de part de marché.

13688 LE PRÉSIDENT: Merci. Parce qu'on base cette requête, cette demande et aussi les autres de TVA sur des synergies d'une station à une autre et d'un média à un autre, y inclus les FM et les AM.

13689 Est-ce qu'on peut faire le même argument dans les autres marchés? Je n'ai pas les chiffres des parts d'écoute pour toutes les stations AM devant moi pour le moment, mais j'imagine que Québec n'est pas la seule avec une part d'écoute assez faible?

13690 M. DORION: Non, non. De mémoire, les parts de marché des stations de Radiomédia dans les marchés dont on parle, à l'exclusion de Québec, les parts d'heures d'écoute varient entre 6 points, 7 ou 8 points. Ce n'est pas énorme, ils vont chercher à peu près 10 à 12 % des dollars dans chacun de ces marchés-là.

13691 LE PRÉSIDENT: Messieurs, ce sont mes questions pour le moment. Et je vais passer la parole à ma collègue madame Pennefather. Vous avez convenu d'être avant madame Pennefather?

13692 CONSEILLÈRE NOËL: Je pense.

13693 LE PRÉSIDENT: Allez-y.

13694 CONSEILLÈRE NOËL: Il va falloir que vous m'enduriez pendant quelques minutes. Me passer la parole aujourd'hui étant un bien grand mot aujourd'hui.

13695 Nous allons parler de programmation. Et mes questions vont porter et puis on va probablement interrompre à un moment donné à moins que vous ne vouliez interrompre tout de suite, parce que moi, j'ai quand même un certain nombre de questions et je ne pense pas que ma voix puisse me supporter très, très longtemps. Alors, on interrompra pour la pause-déjeuner à un moment donné.

13696 On va parler de stratégie de programmation et on va parler d'infrastructures et des conséquences possibles sur la diversité des voix.

13697 Quand je parle d'infrastructures, je parle d'infrastructures physiques de cueillette de nouvelles, de traitement des nouvelles, de diffusion des nouvelles et de l'indépendance éditoriale et de la diversité des voix. Mais avant de commencer dans cette avenue, je voudrais juste une précision.

13698 Dans votre convention entre actionnaires, pouvez-vous nous préciser si le « put » et le « call » affectent uniquement les propriétés de la coentreprise, c'est-à-dire les propriétés qui sont visées par cette transaction-ci, ou si elles affectent d'autres propriétés de Radio Nord Communications? Je pense que la question s'adresse à monsieur Brosseau.

13699 M. BROSSEAU: Oui, il est clair dans notre esprit qu'il n'y a aucune relation entre nos autres propriétés. Le « put » et le « call » portent uniquement sur nos actions dans le partenariat.

13700 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, seulement sur les stations AM et la station CFOM?

13701 M. BROSSEAU: Les stations qui font l'objet de la présente transaction.

13702 CONSEILLÈRE NOËL: Merci. Excusez-moi et si vous n'entendez pas, vous me ferez répéter. À la section 5 de votre mémoire narratif, vous identifiez trois éléments « stratégie de relance », dont un investissement local et régional fort et la création d'un véritable réseau.

13703 Pouvez-vous élaborer sur votre stratégie et préciser comment vous serez en mesure de maintenir un équilibre entre vos plans de programmation locale par rapport à la programmation réseau, compte tenu de la viabilité relativement incertaine des stations AM?

13704 Là, j'adresse la question « at large », et vous choisirez l'interlocuteur qui va vouloir me répondre.

13705 M. BRIÈRE: Alors, allons-y. Et mes collègues vont se faire un plaisir de participer à tout ça.

13706 Peut-être quelques éléments de stratégie. Qu'est-ce qu'on cherche à faire et comment on envisage la problématique, quelles solutions concrètes on pourrait trouver à tout ça.

13707 D'abord, on est d'accord sur le diagnostic, je pense : ça ne va pas très bien. Je ne parlais pas de votre santé, mais de la radio.

13708 CONSEILLÈRE NOËL: Dans ce cas-là, ça ne va pas du tout.

--- Rires / Laughter

13709 M. BRIÈRE: Ça ne va pas du tout. On est d'accord là-dessus. Alors, on se dit : On va regarder ça, on va essayer de faire quatre choses.

13710 On va d'abord, dans un premier temps, regrouper nos stations en réseau. Il faut savoir qu'il n'y a pas eu de véritable réseau en raison, évidemment, des propriétés multiples, il n'y a pas eu de véritable réseau.

13711 Alors, la première des choses, on va grouper toutes nos stations en réseau. Ça permet d'avoir une direction claire, ça permet les synergies qu'on sait, puis ça permet donc d'avoir une orientation puis un positionnement dans le marché qui est assez clair. Ça, c'est la première des choses qu'on va faire.

13712 Deuxièmement, on va travailler sur nos contenus. Parce que là, il y a une job à faire puis on va miser sur une présence locale et régionale forte. Puis je vais demander à Serge de vous expliquer ça en termes d'heures, vous allez voir exactement qu'est-ce qu'on veut faire.

13713 Après ça, on va tenter de créer une marque forte. Je vais demander à Sylvie de faire le point, parce que ça c'est essentiel, c'est une marque forte. Si on ne parvient pas à faire un « brand », à se créer une marque puis à offrir une valeur ajoutée à l'auditeur par la force de notre marque, bien, je pense qu'on n'y parviendra pas.

13714 Puis quatrièmement, on va déployer une campagne de mise en marché sans précédent dans l'histoire de la radio AM, et c'est essentiel à la réalisation du plan. Une fois qu'on aura réglé un certain nombre de choses, il va falloir qu'on appuie ça par une campagne forte, et c'est là où la synergie du groupe joue, c'est là où la télévision joue, entre autres; c'est là où les journaux peuvent jouer aussi.

13715 Et puis on ne devrait pas s'en plaindre, parce qu'on va mettre ça au profit du réseau AM qui en a un besoin immense.

13716 Peut-être, Serge, expliquer plus en détail ce qu'on a l'intention de faire au niveau du réseau puis au niveau de la présence locale; puis je demanderais peut-être à Sylvie de nous parler du positionnement de la marque, comme ça, ça aura l'avantage d'être clair et complet.

1215

13717 M. BELLEROSE: Au niveau du réseau, madame la conseillère, on vise un triple objectif, je dirais.

13718 Évidemment, on va fonctionner avec un gros avantage : la propriété unique va nous permettre de mieux faire fonctionner toutes ces stations-là. On veut un réseau qui ne sera pas à sens unique. On ne veut pas un réseau uniquement de Montréal vers les régions, mais on veut que ce soit dans les deux sens.

13719 Donc, une contribution qui serait significative également des différentes stations au niveau de la programmation qui serait diffusée sur l'ensemble des stations. Et c'est l'un des objectifs qu'on vise en proposant de créer de toutes pièces un bulletin de nouvelles véritablement réseau avec une contribution qui viendrait de l'ensemble des stations sur une base quotidienne, du lundi au vendredi, et qu'on veut mettre en place avec les équipes qui sont actuellement à Radiomédia.

13720 Mais plus largement, on veut aussi que ces gens-là en région puissent travailler entre eux. Il arrive très, très souvent qu'il y a des enjeux particuliers dans une région, qui ont trouvé également écho dans une autre région.

13721 On parle du problème de la santé, par exemple, qu'on a évoqué dans notre présentation; certaines régions ont vécu des problèmes très particuliers dans le domaine de la santé, on en a beaucoup entendu parler ces derniers mois.

13722 Une autre région peut vivre une situation similaire, trouver peut-être des solutions pour résoudre ces questions-là. Ça ne concerne peut-être pas l'ensemble du réseau, mais ça touche peut-être le Saguenay qui vit une situation et peut peut-être bénéficier de l'input qui proviendrait de Trois-Rivières ou de Sherbrooke parce qu'une situation similaire a été vécue.

13723 Et c'est dans ce sens-là qu'on veut que ces gens-là puissent aussi se parler et puissent contribuer à l'antenne respective de ces stations-là. C'est un petit peu ce qu'on entend par la mise en place d'un véritable réseau dans tous les sens.

13724 Au niveau de la programmation locale, notre objectif c'est de viser à l'harmonisation des heures de programmation locale. Alors, notre proposition c'est, dans un premier temps, de respecter les planchers actuels, qui est la situation qu'on vit présentement. Il y a un certain nombre d'heures de programmation locale envers lesquelles il y a des engagements qui avaient été pris par Astral à cet égard-là.

13725 Nous, ce que nous proposons, c'est de partir de là. Et on se fixe un objectif qu'au terme de la licence, les stations dans les marchés de Trois-Rivières, Sherbrooke, Gatineau et Saguenay atteignent un volume de 40 heures hebdomadaires en termes de programmation locale.

13726 Le cas de Québec est un cas particulier. Actuellement, Québec a un engagement de programmation locale de 50 heures qui, jusqu'à tout dernièrement, compte tenu de la situation extrêmement précaire, n'était pas atteint, d'après ce que j'en sais; je pense qu'il se fait des efforts actuellement pour respecter cet engagement-là.

13727 Vous savez, le nombre d'heures c'est quelque chose mais ce n'est pas tout. Il y a aussi le nombre d'heures, il y a la qualité de la programmation pour venir rejoindre ces gens-là.

13728 Nous, ce que nous proposons, c'est de maintenir le niveau de programmation locale à 51 heures. Et c'est essentiel de le faire, parce qu'il n'y a pas de relance possible à Québec, de notre point de vue, si nous n'investissons pas en programmation et si nous n'avons pas un volume de programmation locale élevé dans ce marché-là très spécifiquement.

13729 C'est la seule et unique façon de pouvoir augmenter les parts de marché dans le marché de Québec.

13730 CONSEILLÈRE NOËL: Pouvez-vous me repréciser quelle serait dans la programmation locale la proportion de nouvelles par rapport à la création orale?

13731 M. BELLEROSE: Dans le cas des nouvelles, essentiellement nous reprenons la proposition d'Astral qui, question de clarification, a demandé à ce que les conditions qui avaient été indiquées dans la décision pour la transaction en termes de programmation de nouvelles.

13732 Alors, nous proposons de reconduire ces volumes de production de nouvelles, en y ajoutant que nous sommes également disposés à prendre un engagement au niveau de la programmation de nouvelles locales plus spécifiquement de l'ordre de 2 heures 32, et nous voulons également, dans tous les marchés, produire des nouvelles locales sept jours/semaine.

13733 Ce qu'on constate, c'est qu'actuellement dans beaucoup de ces stations-là, pour toutes sortes de raisons et bien souvent à cause de la précarité de la situation que ces stations AM vivaient, on a beaucoup abandonné la production de nouvelles locales la fin de semaine.

13734 Nous, on pense qu'un des éléments de la relance des stations locales, des stations AM, passe aussi par une présence en termes de nouvelles locales sept jours/semaine, et c'est ce que nous proposons.

13735 CONSEILLÈRE NOËL: Quand vous dites « nouvelles locales 2 heures 32 par semaine », c'est « locales marché central » comme on l'a entendu quelques fois cette semaine?

13736 M. BELLEROSE: Oui.

13737 CONSEILLÈRE NOËL: Marché central et non pas « locales marché étendu »?

13738 M. BELLEROSE: On peut épiloguer longtemps sur qu'est-ce qui est local puis qu'est-ce qui est régional. Ce que nous voulons dire quand on parle de nouvelles locales, c'est que c'est dans le cas de Trois-Rivières ou de Sherbrooke, parlons des marchés que je connais bien, c'est que c'est produit par les gens de la place, c'est diffusé localement et ça parle des nouvelles de la place.

13739 Donc, ça parle de Trois-Rivières et de la grande région de Trois-Rivières. Ça peut parler de Shawinigan, ça peut parler de Louiseville, et caetera.

13740 CONSEILLÈRE NOËL: On s'entend sur la définition de « nouvelles locales », ce sont les nouvelles qui proviennent du périmètre de couverture de la station?

13741 M. BELLEROSE: Oui, tout à fait.

13742 CONSEILLÈRE NOËL: Et qui ne proviennent pas du réseau, qui sont produites localement?

13743 M. BELLEROSE: Exactement.

13744 CONSEILLÈRE NOËL: Et il y aurait combien d'heures de nouvelles réseau?

13745 M. BELLEROSE: En fait, on n'a pas spécifié combien d'heures réseau. Ce qu'on a fait dans la proposition à l'annexe 5 de notre présentation, madame la conseillère, nous avons une colonne qui indique quel est le volume d'heures de nouvelles et ça, ça intègre les nouvelles réseau et les nouvelles locales.

13746 Mais nous avons spécifiquement indiqué, parce qu'on pourrait très bien dire : vous faites 16 heures de nouvelles à CKAC, vous faites 13 heures de nouvelles à CHRC puis il n'y a pas de nouvelles locales là-dedans. Donc, on ne va pas très, très loin en termes de reflet de nouvelles locales.

13747 C'est pour ça qu'on a ajouté une colonne où on précisait 2,5 heures de nouvelles locales.

13748 CONSEILLÈRE NOËL: C'est par différence?

13749 M. BELLEROSE: Oui.

13750 CONSEILLÈRE NOËL: Si vos prévisions financières ne se réalisent pas, est-ce que vous seriez quand même en mesure d'atteindre vos objectifs en matière de programmation?

13751 M. BRIÈRE: La réponse est oui. Ce n'est pas simple, j'en conviens, on ne souhaite pas ça. Mais à partir du moment où on prend ces engagements-là, on veut les réaliser.

13752 Mais on a bon espoir que les synergies additionnelles qu'on va faire, parce qu'on va en faire, vont nous aider grandement à amortir, disons, ou à faire des investissements nécessaires en programmation puis en information.

13753 Alors, la réponse à votre question c'est : Oui, si on s'engage dans un plan, on va le réaliser, ça c'est clair. C'est l'intention qu'on a, puis c'est l'engagement qu'on prend.

13754 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, si on parle de la station CKAC; vous avez mentionné à la page 14 de votre présentation orale que CKAC serait votre tête de réseau.

13755 Est-ce que vous pouvez nous dire combien d'émissions locales originales seront produites par CKAC et qui seraient strictement dirigées vers l'auditoire de Montréal, pas réseau mais Montréal?

13756 M. BRIÈRE: Oui, c'est ça. Des émissions qui seraient considérées locales si elles étaient à Trois-Rivières, disons, ou ailleurs. C'est le sens de votre question? Alors, le volume actuel : 31 heures.

13757 CONSEILLÈRE NOËL: Trente et une heures.

13758 M. BRIÈRE: Oui, c'est 31 heures pour Montréal; 51 heures pour Québec, vous l'avez à l'annexe 4; 36 heures 30 pour Trois-Rivières; 35 heures pour Sherbrooke; 35 heures pour le Saguenay; et 30 heures pour Gatineau.

13759 Pour un total de 218 heures et 30 minutes, d'où la moyenne de 36 heures et 25 minutes.

13760 CONSEILLÈRE NOËL: Produites localement...

13761 M. BRIÈRE: Produites localement par chacune des stations.

13762 CONSEILLÈRE NOËL: ... par chacune des stations?

13763 M. BRIÈRE: Exactement. Ça, c'est la situation actuelle.

13764 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord Si on revient à CKAC, il y aura combien d'heures de production destinées aux autres stations AM du groupe? Alors 126 moins 31?

13765 M. BRIÈRE: Oui, c'est ça. C'est la différence. Évidemment, dans le cas, par exemple, de Gatineau, il y a 30 heures locales, donc la balance c'est des heures...

13766 CONSEILLÈRE NOËL: ... 95.

13767 M. BRIÈRE: Comme ce n'était pas déjà dans un réseau, il y a des petites variantes d'heures, il y a une 1 heure et 30 de plus à Trois-Rivières; il y a 5 heures de moins à Gatineau; il y a 16 heures de plus à Québec. Enfin, c'est la différence entre le total de 128 et... vous avez raison et le...

13768 CONSEILLÈRE NOËL: Quel genre de programmation d'émissions à contenu verbal seraient produites à Montréal pour diffusion sur le réseau? Pouvez-vous me donner des exemples? Qu'est-ce qui originerait de CKAC qui serait envoyé dans le champ?

13769 M. BRIÈRE: Des contenus comme on en voit actuellement. Je pense, par exemple, à des émissions, je pense au docteur Mailloux, entre autres, à cette émission qui aborde des enjeux sociaux qui sont larges, évidemment, qui ne sont pas exclusifs à un marché, quand on parle des relations parents-enfants, quand on parle des relations de couple, c'est à peu près les mêmes affaires un peu partout.

13770 Alors, il y a bien sûr le sport; il y a une portion de Claire Lamarche, je pense, qui s'adresse à travers le réseau. Puis il y a une partie du sport aussi, bien sûr, qui s'adresse à la population du réseau.

13771 Pour moi, le défi, madame Noël, si vous me permettez, ce n'est pas juste de dire, puis je comprends très bien... c'est une question de contenu, c'est que le défi qu'on a, c'est de trouver des contenus qui s'adressent à un public assez large.

13772 C'est un défi qui ne date pas d'hier, qui est constamment remis en question en radio, mais qui est un défi extrêmement important. Je pense que CKAC a une responsabilité comme diffuseur réseau, quant à moi, de trouver des contenus qui, si je suis à Chicoutimi, si je suis à Trois-Rivières, j'ai une résonnance, ça me touche, ça me concerne.

13773 À partir de ce moment-là, c'est intéressant peut-être que quelqu'un de Chicoutimi émette un point de vue aussi, ça contribue à la diversité des opinions, à tout le moins.

13774 Et je pense que c'est un défi de création, essentiellement. Même chose dans le domaine du sport : ce n'est pas l'opinion du monde de Montréal.

13775 Montréal, c'est 50 % du monde, mais le reste du monde c'est aussi 50 %. Et ce 50 % doit avoir une voix au chapitre et dans cet esprit-là, je pense qu'on a intérêt à ce que nos contenus réseau, dans les secteurs que je vous ai particulièrement mentionnés, il y a les affaires publiques aussi, ça peut être évidemment du contenu réseau.

13776 Dans la mesure où on bâtit des contenus qui ont une résonnance à l'extérieur, que ça concerne le monde et que si je suis un peu plus loin du centre de l'antenne de Montréal, ça sonne à mes oreilles comme quelque chose que je me reconnais. Et c'est un défi de création important.

13777 Il y a eu de grandes émissions réseau. Et il y a des émissions réseau aujourd'hui encore qui ont leur place, et c'est essentiellement une question de contenu. En télévision, on réussit à le faire.

13778 Une émission qui rassemble le marché francophone c'est un grand marché, il y des préoccupations locales, mais il y a des préoccupations communes. Et ces préoccupations-là, ça peut être le fun de les mettre ensuite puis de les partager.

13779 Alors, c'est vraiment dans cet esprit-là qu'on voit le réseau. Pour moi, une émission réseau ce n'est pas tu ouvres la « switch » puis tu es à l'autre bout et puis écoute. C'est une émission vraiment où c'est construit, c'est bâti, c'est structuré pour un auditoire beaucoup plus vaste qu'un auditoire métropolitain ou encore urbain. Parce que le Québec francophone, c'est un peu plus que ça.

13780 CONSEILLÈRE NOËL: C'est un « mix ».

13781 M. BRIÈRE: C'est un « mix » de tout ça, vous le savez.

13782 CONSEILLÈRE NOËL: Combien de journalistes, je parle de CKAC, combien de journalistes seront affectés à la cueillette, au traitement, à la diffusion des nouvelles à CKAC?

13783 M. BRIÈRE: Je suis très sincèrement embêté de vous répondre précisément à la question. Je vous dirais que notre plan ne prévoit pas de réduction de personnel, donc la meilleure réponse que je pourrais vous donner c'est le nombre d'employés existant.

13784 Vous comprendrez qu'on n'est pas dans l'entreprise, on n'a pas toute l'information au complet, le nombre de surnuméraires, le nombre de ci, le nombre de ça, mais je vous dirais essentiellement qu'il n'y a strictement aucun plan, aucun projet, il n'y a strictement rien dans la perspective qu'on va le réduire.

13785 Je pense même qu'il va y avoir un gain potentiel, parce qu'il y avait des journalistes de CKAC, puis mon collègue Sylvain Chamberland serait sans doute plus habile que moi, mais je me risque à dire une chose, c'est qu'il y a des journalistes qui fournissaient de l'information pour Astral, pour les stations FM évidemment d'Astral, ces journalistes-là vont être rapatriés, vont donc devenir à l'emploi exclusif de CKAC puisqu'il n'y aura pas de fourniture d'informations pour Astral.

13786 Donc, je peux présumer, Sylvain, que c'est des gens de plus?

13787 M. CHAMBERLAND: Oui. Raynald, si tu permets.

13788 Les effectifs actuels à CKAC, en fait on parle de 13 journalistes, on parle de 11 journalistes à temps plein; en fait, il y en a 10, il y en a un qui est parti faire le tour du monde, mais qu'on attend, qui devrait être de retour au mois de mai. Et on parle de 2 journalistes sur les collines. Donc, 13 en tout.

13789 Effectivement, si on prend l'exemple que Raynald mentionne, par exemple quelqu'un comme Pierre Leboeuf, qui fournit l'information pour le réseau Énergie à CKMF ici à Montréal, donc travaille pendant une période de trois heures sur place là-bas, alors que là, évidemment, il serait rapatrié à CKAC, ce qui veut dire que c'est quand même 15 heures par semaine de plus spécifiquement pour CKAC.

13790 Donc, effectivement, à cet effet il y aurait un gain.

13791 CONSEILLÈRE NOËL: Monsieur Chamberland, je vais peut-être continuer avec vous parce que j'ai des questions un peu pointues.

13792 LE PRÉSIDENT: Peut-être après le lunch?

13793 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que je peux juste finir?

13794 LE PRÉSIDENT: Absolument, si vous voulez.

--- Rires / Laughter

13795 CONSEILLÈRE NOËL: Juste finir ce petit bout-là et puis on reviendra après le lunch.

13796 LE PRÉSIDENT: Tout ce que vous voulez, madame.

13797 CONSEILLÈRE NOËL: Je veux lâcher CKAC un moment donné.

--- Rires / Laughter

13798 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, combien des 13 journalistes que vous avez sont affectés à la couverture de nouvelles strictement locales? Vous venez de mentionner qu'il y en avait deux qui couvrent la colline parlementaire à Québec et à Ottawa, si j'ai bien compris.

13799 Alors, il y en a 11 qui sont basés à Montréal. Et je n'ai pas compris, vous avez dit 11 à temps plein, est-ce que les 2 qui couvrent les collines parlementaires sont à temps partiel?

13800 M. CHAMBERLAND: Non, c'est 13 à temps plein.

13801 CONSEILLÈRE NOËL: C'est 13 à temps plein?

13802 M. CHAMBERLAND: Oui, c'est ça.

13803 M. CHAMBERLAND: Dont 2 sont 1 à Québec et l'autre à Ottawa pour les nouvelles provinciales et nationales?

13804 M. CHAMBERLAND: Oui.

13805 CONSEILLÈRE NOËL: Combien y en a-t-il, dans les 11 qui sont à Montréal, qui couvrent la scène locale exclusivement?

13806 M. CHAMBERLAND: Par définition, ça peut évidemment changer parce que selon les journées... parce que je vous dirais quand même, comme vous le savez très bien, la couverture comme telle de réseau, en fait il y a une responsabilité importante de couverture et, à l'occasion, par exemple s'il y a des événements que l'on doit couvrir parce que ça a un intérêt provincial, bien on va le couvrir.

13807 Mais ceci dit, les journalistes d'abord et avant tout sont affectés à la couverture locale.

13808 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce qu'il y en a qui sont exclusivement affectés à la couverture réseau?

13809 M. CHAMBERLAND: Non.

13810 CONSEILLÈRE NOËL: Non?

13811 M. CHAMBERLAND: Nonobstant, évidemment, les deux journalistes sur les collines, ça va de soi.

13812 CONSEILLÈRE NOËL: Vous avez partiellement répondu. Il y a un journaliste à l'heure actuelle qui dessert à raison de trois heures par jour les besoins de radio de CKMF, c'est ça?

13813 M. CHAMBERLAND: Oui.

13814 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que c'est le seul ou s'il y a d'autres impartitions de journalistes vers des stations d'Astral?

13815 M. CHAMBERLAND: Il y en a beaucoup d'autres, sauf qu'évidemment ça se fait en partie à l'intérieur des opérations. Donc, vous avez des journalistes, par exemple, qui sont rédacteurs, qui vont écrire un ou deux textes mais qui, en même temps, vont lire, par exemple, les nouvelles à CITÉ.

13816 Alors, évidemment ces gens-là sont constamment dérangés, entre deux travaux, plus ou moins... évidemment, ils n'ont pas la disponibilité nécessaire ou la disponibilité...

13817 CONSEILLÈRE NOËL: Si je comprends bien, votre projet leur offre la quiétude morale pour faire leur travail; c'est ce que je dois comprendre?

13818 M. CHAMBERLAND: Non seulement la quiétude morale, mais en plus les journalistes vont être vraiment concentrés et focussés sur le travail qu'ils doivent effectuer, oui.

13819 CONSEILLÈRE NOËL: Sauf la partie réseau des nouvelles, ils ne feront pas de lecture de nouvelles dans les stations locales?

13820 M. CHAMBERLAND: Excusez-moi?

13821 CONSEILLÈRE NOËL: Sauf pour ce qui est de la partie en provenance du réseau des nouvelles, ils ne feront pas de lecture de bulletins de nouvelles locales dans les autres stations en dehors de CKAC?

13822 M. CHAMBERLAND: Non, non. Du moins, ce n'est pas le cas actuellement.

13823 CONSEILLÈRE NOËL: Mais est-ce que c'est dans les plans?

13824 M. CHAMBERLAND: Pas du tout. Pas du tout.

13825 M. BRIÈRE: La réponse est non, madame.

13826 CONSEILLÈRE NOËL: La réponse est non?

13827 M. CHAMBERLAND: Bien sûr.

13828 CONSEILLÈRE NOËL: Ces journalistes-là, et vous ne prévoyez pas de coupure, donc les 13 journalistes vont être à l'usage exclusif de CKAC, soit en qualité d'artisans de nouvelles locales ou d'artisans de nouvelles réseau?

13829 M. BRIÈRE: Tout à fait. Sylvain parlait d'un bulletin réseau, c'est sûr que des fois ce qui est local à Montréal est réseau ailleurs. Ce n'est pas tranché aussi net que ça. En fait, la responsabilité de CKAC, ce qu'on essaie de faire, c'est de dégager les stations locales et régionales de la responsabilité de la couverture provinciale, nationale et internationale pour se concentrer sur la nouvelle locale. En gros, c'est ce qu'on cherche à faire.

13830 Et je sais par expérience que souvent même, le courriériste parlementaire peut être appelé parce que le député de Trois-Rivières ou le ministre untel qui est de la région a fait une déclaration ou a une implication. Donc, il y a une collaboration, ce n'est pas coupé au couteau tout ça.

13831 CONSEILLÈRE NOËL: Il ne fait pas que la colline parlementaire?

13832 M. BRIÈRE: Il ne fait pas que... bien, je veux dire c'est correct, il peut être... comme il est sur place, comme il est là, il peut être appelé à collaborer.

13833 CONSEILLÈRE NOËL: Avec la station de Québec en l'occurrence?

13834 M. BRIÈRE: Il devrait, en tout cas. Oui, oui, exact, bien sûr.

13835 CONSEILLÈRE NOËL: Ou celle de Gatineau, maintenant qu'on appelle ça Gatineau?

13836 M. BRIÈRE: C'est un groupe, ça travaille ensemble, c'est une équipe. Alors, une équipe ça se partage et puis ça fait ce que ça va faire.

13837 CONSEILLÈRE NOËL: Une dernière question sur CKAC et puis ensuite je vous libérerai de ma voix enchanteresse.

13838 Combien de journalistes vont assurer le maintien du service des nouvelles en fin de semaine?

13839 M. BRIÈRE: Sylvain peut répondre à cette question-là, il a la liste des journalistes.

13840 M. CHAMBERLAND: Il y a actuellement 1 reporter sur le terrain, et nous avons 3 journalistes qui travaillent en salle pour la lecture des bulletins.

13841 CONSEILLÈRE NOËL: Donc, quatre au total pour la fin de semaine?

13842 M. CHAMBERLAND: Exact, oui.

13843 CONSEILLÈRE NOËL: Et les plans sont de conserver ce même effectif?

13844 M. BRIÈRE: Absolument. Ça fonctionne, alors on ne devrait pas changer quelque chose qui fonctionne.

13845 CONSEILLÈRE NOËL: Je vais vous donner, Monsieur le Président, je pense, jusque vers 2 h 15 pour vous reposer les oreilles.

13846 Pour vous reposer les oreilles et je vous reviendrai avec ma voix chaude.

--- Rires / Laughter

13847 LE PRÉSIDENT: Jusqu'à 2 h 5. We will resume at 2:05.

--- Suspension à 1235 / Recess at 1235

--- Reprise à 1405 / Upon resuming at 1405

13848 LE PRÉSIDENT: À l'ordre, s'il vous plaît. Order, please. On va continuer maintenant les questions. Madame Noël?

13849 CONSEILLÈRE NOËL: Messieurs, comme diraient les Anglais, mesdames, « bear with me ».

13850 Une dernière question en ce qui a trait à CKAC : Est-ce que dans un avenir plus ou moins rapproché vous avez l'intention de déménager les pénates de CKAC sur le boulevard de Maisonneuve Est dans les locaux de TVA?

13851 M. BRIÈRE: Ce n'est pas quelque chose qu'on a envisagé, et ce n'est pas quelque chose qu'on envisage aujourd'hui, c'est clair. Ça poserait différents problèmes, dont des problèmes d'espace, clairement. Alors, dans ce contexte-là, ça ne pourrait pas se faire, c'est clair.

13852 Mais, plus largement, je pense que CKAC est une entité importante qui a besoin d'avoir son espace, parce qu'il y a quand même pas mal d'employés. Donc, il ne m'apparaît pas réaliste de penser qu'on pourrait faire ça de toute façon.

13853 CONSEILLÈRE NOËL: Il faudrait que CKAC garde son antenne sur rue à défaut d'avoir un pignon sur rue?

13854 M. BRIÈRE: Il garderait son antenne sur rue; il est, jalousement je dois dire, bien situé.

--- Rires / Laughter

13855 CONSEILLÈRE NOËL: Vous n'êtes pas un ancien de CKAC, vous?

13856 M. BRIÈRE: Oui, j'occupais le bureau coin Sainte-Catherine et Peel.

13857 CONSEILLÈRE NOËL: Au-dessus de la banque?

13858 M. BRIÈRE: Oui.

13859 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, si on regardait les stations, et là, je parle toujours des stations AM, je ne parle pas de CFOM, pouvez-vous nous donner des exemples de contenu d'émissions locales à prédominance verbale qui seront à l'horaire des émissions en région? Qu'est-ce que c'est comme genre d'émissions?

13860 M. BRIÈRE: Pardon, madame Noël. Essentiellement trois choses. Ce qu'on cherche à faire, encore une fois, l'émission du matin, clairement, une émission entièrement dévouée ou dédiée à l'actualité du milieu dans lequel la station se trouve. Alors clairement, le matin, je pense c'est essentiel qu'il y ait une présence locale forte.

13861 Ensuite, donc contenu affaires publiques, divertissement culturel; bref, tout ce qui anime une communauté comme Sherbrooke ou Trois-Rivières ou Gatineau ou Saguenay.

13862 Le midi, il doit y avoir une place locale aussi, je pense qu'il faut que les gens se retrouvent essentiellement. Ce que je vous donne, ce n'est pas, disons, un maximum, mais c'est, à mon avis, les premiers jalons qu'il faut poser. C'est-à-dire être présents le matin, être présents le midi où, là encore, il y a une possibilité de parler des sujets locaux.

13863 Puis c'est vrai pour Montréal aussi qui a besoin de parler de ses propres affaires, parce que Montréal en soi, évidemment, c'est une entité importante.

13864 La fin d'après-midi est également un autre lieu de rendez-vous, c'est moins long en région; l'écoute est sur une plus courte échelle parce que les distances à franchir sont moins grandes.

13865 CONSEILLÈRE NOËL: Le trafic est un peu moins dense.

13866 M. BRIÈRE: Le trafic est un peu moins grand à Trois-Rivières et à Sherbrooke qu'on peut évidemment le présumer à Montréal ou à Québec.

13867 CONSEILLÈRE NOËL: Tout est dans les yeux de celui qui... « in the eyes of the beholders » comme diraient les Anglais. Ma mère qui habitait Magog, quand elle allait à Sherbrooke ou que j'y allais avec elle, nous faisait faire d'immenses détours pour éviter le bouchon au coin de Jacques-Cartier et King. Je lui disais : « Quel bouchon? »

--- Rires / Laughter

13868 M. BRIÈRE: Ayant déjà habité Sherbrooke, j'ai moi-même cherché à éviter le même bouchon pendant un bout de temps.

13869 Mais pour vous dire qu'il m'apparaît aussi important, ce qu'on va essayer de faire dans le plan, dans notre stratégie... Alors, une fois qu'on comblerait ces besoins-là à très court terme, le reste c'est une question de qualité de contenu, je le répète encore une fois : ça dépend toujours de ce qu'on met dans la machine.

13870 Ce n'est pas nécessairement le volume, mais c'est déjà un volume appréciable et supérieur dans certains marchés à ce qui se passe actuellement.

13871 Je pense qu'il faut assurer aussi une présence la fin de semaine. Ces dernières années, la radio AM, pour de bonnes raisons, je pense, n'a pas pu mettre en place tous les mécanismes et tous les moyens qu'elle voulait pour relancer la radio AM de contenu la fin de semaine, on a laissé entièrement la place aux stations FM.

13872 Un des prétextes, c'est : les gens ne veulent pas parler en fin de semaine, ils ne veulent pas entendre l'actualité et puis tout ça. J'ai un peu de réserve avec ça, je pense qu'on est rendus un petit peu plus loin que ça aujourd'hui. Je pense que c'est plutôt le vide, le fait qu'il n'y en a pas, bien, on s'en passe.

13873 Alors, le moment est venu, modestement au début, je pense, de s'installer le samedi, de s'installer le dimanche puis d'essayer d'aller chercher un auditoire, particulièrement le matin, qui est disponible et qui va écouter la radio AM. Si on veut accroître l'auditoire de la radio AM, il va falloir desservir plus largement le public un petit peu plus peut-être qu'on le fait actuellement.

13874 Je le répète, modestement peut-être au début; mais graduellement, comme on le propose, ajouter des heures pour une couverture beaucoup plus large.

13875 CONSEILLÈRE NOËL: Si je comprends bien, votre émission du matin, grosso modo, ça serait le « TVA Bonjour », mais modèle radio?

13876 M. BRIÈRE: Je n'oserais jamais dire ça moi-même. Mais c'est un magazine...

13877 CONSEILLÈRE NOËL: Mais une émission qui informe, d'informations générales?

13878 M. BRIÈRE: Vous avez raison, madame, je blague un peu. Mais plus générale, qui traite de l'actualité, bien sûr, mais l'actualité c'est large, ce sont les nouvelles, évidemment.

13879 Bien, c'est beaucoup le secteur culturel. On sait que c'est assez riche pareil dans les régions de Trois-Rivières, Sherbrooke ou Saguenay, on le voit avec notre nouvelle émission qu'on a lancée, « Star Académie » où on a eu des candidats.

13880 On a fait 4 000 auditions à travers le Québec, puis on a des candidats et des candidates artistes qui viennent de chacune des régions du Québec, puis on voit que le talent est là. Puis il y a de nos artistes, évidemment, qui se promènent, qui vont là, que ce soit nos humoristes puis nos chanteurs, je pense qu'il faut parler de ça.

13881 Il faut parler des préoccupations des gens, ce qui se passe dans ce milieu-là. Il faut faire un peu d'humour à travers ça. En fait, c'est ça, c'est un magazine qui traite de l'actualité locale, de ce qui se passe dans l'environnement immédiat, ce qui concerne les gens, ce qui les touche le plus chaque matin.

13882 Ça, c'est clair que c'est le positionnement qu'on doit donner à ce type d'émission là le matin, oui.

13883 CONSEILLÈRE NOËL: C'est le « How to » de la journée? Quoi savoir? Quoi se mettre sur le dos puis quoi penser?

13884 M. BRIÈRE: Oui. Il y a toutes les questions, évidemment, de services, vous avez raison de le soulever. Il y a tous les services qui sont accrochés à ça.

13885 Dans cette perspective-là, je suis convaincu qu'il y a une place le matin pour que les gens se retrouvent autour d'une tribune, où ils peuvent entendre une équipe d'animateurs, d'animatrices leur parler de ce qui se passe autour d'eux autres.

13886 Et je pense que la radio AM, son défi c'est de coller vraiment à la réalité du milieu, particulièrement le matin, parce que c'est le média le plus proche du monde. C'est vraiment le premier média, sans déprécier les autres.

13887 CONSEILLÈRE NOËL: Elles sont rares les voitures qui ne sont pas équipées d'un radio maintenant, d'un poste de radio.

13888 M. BRIÈRE: C'est ça.

13889 CONSEILLÈRE NOËL: Pour changer de sujet. Quand on parle maintenant de contenu à prédominance verbale mais de programmation réseau qui serait disponible dans les régions, ça serait quoi le genre d'émissions?

13890 M. BRIÈRE: Je pense qu'essentiellement ce sont des choses qu'on peut difficilement faire en région; parfois, parce que l'expertise n'y est pas ou parce que les sujets dépassent plus que le plan local.

13891 Je faisais allusion plus tôt aujourd'hui à ce qu'on a appelé les enjeux sociaux, les enjeux de société, les grands débats qui concernent... je pense aux relations parents-enfants, je pense aux relations hommes-femmes, je pense à tous ces enjeux-là; la famille entre autres, qui est au centre de plusieurs discussions; les questions comme la santé, et caetera, santé mentale et physique. C'est des débats ou des discussions qui dépassent largement le cadre local.

13892 Le sport aussi, parce que le sport au Québec dans le marché francophone est concentré autour de quelques équipes, Les Canadiens, Les Alouettes, Les Expos; moins Les Expos, mais en tout cas au moins les deux autres. Et ça, ça dépasse les frontières des stations locales.

13893 Je pense que le défi qu'on a, c'est un défi qui n'est pas simple, c'est de s'assurer qu'il y a une participation bidirectionnelle, ça ne sera pas une patente à sens unique, une affaire que tu ouvres la clé puis ça s'en va là puis c'est un pipeline qui va dans un sens.

13894 Je pense que le véritable défi qu'on a : comment est-ce qu'on fait pour que quelqu'un qui est à Chicoutimi se sente concerné puis émette un point de vue, quelqu'un qui est à Trois-Rivières se sente concerné.

13895 C'est un défi de création, c'est un défi qui fait que demain je peux avoir un animateur à Montréal puis je ne le sais pas, c'est virtuel tout ça, je veux dire la personne est là mais comme on ne la voit pas, on ne sait pas où est-ce qu'elle est. Elle peut être à Québec, elle peut être à Trois-Rivières. C'est le contenu.

13896 Alors, les émissions réseau, quant à moi, ont une place importante dans la mesure où on est capables de développer des thèmes, des sujets qui favorisent la participation d'un plan grand nombre.

13897 CONSEILLÈRE NOËL: Des sujets qui n'ont pas de frontière?

13898 M. BRIÈRE: Absolument. Autrement, si on « montréalise » ça, ça ne marchera pas; le plan d'affaires, il ne fonctionnera pas. Alors, ce n'est pas dans notre intérêt puis pas dans l'intérêt de personne de le faire.

13899 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, de façon plus pointue : Dans chacune des régions et au total, si on additionne toutes les régions, combien vous allez avoir de journalistes qui seront responsables de la cueillette, du traitement et de la diffusion des nouvelles?

13900 M. BRIÈRE: Je vais demander peut-être à Sylvain de vous donner la situation actuelle. Sylvain Chamberland, évidemment. Puis après ça, peut-être que Serge aura un complément de réponse.

13901 M. CHAMBERLAND: En fait, ce que je peux vous dire d'une façon globale, pour l'instant, il y a 19 postes, incluant les journalistes week-end, qui sont à l'emploi des différentes stations régionales.

13902 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que dans ça il y en a qui sont plus affectés? Est-ce qu'il y en a qui font des émissions qui sont reprises par le réseau à l'heure actuelle ou s'ils ne couvrent que les événements locaux, tel qu'on l'a défini tout à l'heure?

13903 M. CHAMBERLAND: Ils ne couvrent que les événements locaux, comme vous le dites. Sauf que, évidemment, il faut comprendre que les journalistes, à l'occasion en région, vont aussi animer des émissions locales.

13904 Le journaliste qui travaille le matin va parfois être aussi celui qui va animer, par exemple, l'émission du midi localement.

13905 CONSEILLÈRE NOËL: Non, ce n'était pas le sens de ma question.

13906 M. CHAMBERLAND: Mais oui; pour répondre à votre question, oui.

13907 CONSEILLÈRE NOËL: Oui? D'accord Est-ce qu'il y en a qui font des émissions réseau ou qui pourraient éventuellement faire des émissions réseau?

13908 M. BRIÈRE: On parle des stations...?

13909 CONSEILLÈRE NOËL: Des journalistes qui sont dans les stations?

13910 M. BRIÈRE: Ils collaborent. Je pense que c'est clair, il faut que ça se fasse, je le disais tout à l'heure, dans les deux sens.

13911 Je peux imaginer une situation de campagne électorale, par exemple, où ça se prête bien; ou un débat de société autre important; je pense à toute la question des fusions municipales à un certain temps, c'est moins d'actualité aujourd'hui, mais Dieu sait si ça l'a été pendant un certain temps.

13912 CONSEILLÈRE NOËL: Ça nous mêle encore quand on parle de Saguenay.

13913 M. BRIÈRE: Exactement, vous avez parfaitement raison. Moi-même étant originaire de Jonquière, j'ai bien de la misère à m'adapter à ça. Mais, enfin, c'est une autre question.

13914 Alors, c'est à double sens. Puis la force d'un groupe, c'est de permettre à un journaliste qui est à Trois-Rivières d'apporter sa contribution et puis c'est ce qui renforce l'équipe.

13915 Ça permet d'utiliser les ressources de façon plus maximale, parce qu'on n'enverrait pas un journaliste de Montréal couvrir une situation à Trois-Rivières si les journalistes sont en place.

13916 Il y a une contribution dans les deux sens mais, essentiellement, ce qu'on attend d'eux, c'est d'abord et avant tout en priorité, c'est clair, la couverture locale dans le sens où vous l'avez bien définie tout à l'heure.

13917 M. PARENT: Et si vous permettez, madame Noël?

13918 CONSEILLÈRE NOËL: Oui?

13919 M. PARENT: Juste pour renchérir sur la réponse de Raynald.

13920 On sait que dans la région de l'Outaouais, à Ottawa, il y a une loi anti-tabac qui ne permet pas aux gens de fumer dans les restaurants.

13921 CONSEILLÈRE NOËL: On ne se plaindra pas personne.

13922 M. PARENT: Non. Et on sait que le Québec pense adopter ce genre de position là. Alors, ça pourrait être une émission à laquelle un journaliste de la région de Gatineau pourrait participer à ce genre d'opinion à travers la province.

13923 CONSEILLÈRE NOËL: Par le prisme de l'expérience vécue dans l'Outaouais?

13924 M. PARENT: Exact.

13925 CONSEILLÈRE NOËL: Vous avez parlé de 19 postes incluant les week-ends. Il y en a combien les week-ends à l'heure actuelle?

13926 M. CHAMBERLAND: Très peu en fait. Si je le prends par région, par exemple à CHLM, donc à Trois-Rivières, il y un journaliste qui travaille quatre heures le samedi matin; à Sherbrooke même chose, c'est quatre heures le samedi; à CHRC, donc à Québec, il n'y a pas de journaliste le week-end; idem pour l'Outaouais; et pour ce qui est de Chicoutimi, il y a aussi un poste le samedi et le dimanche, on parle de six heures le samedi et six heures le dimanche.

13927 CONSEILLÈRE NOËL: Ils sont très informés?

13928 M. CHAMBERLAND: Oui. Mais tout ça pour vous dire que c'est clair que je me permets de mentionner que le fait qu'il y ait des journalistes quand même qui travaillent le samedi et le dimanche 7 jours sur 7 dans toutes les stations régionales, c'est quand même...

13929 CONSEILLÈRE NOËL: C'est quand même un plus?

13930 M. CHAMBERLAND: Oui.

13931 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ce que vous voulez me faire comprendre?

13932 M. CHAMBERLAND: Oui, oui, j'allais dire un plus qui devrait être minimal, en fait.

13933 CONSEILLÈRE NOËL: Mais c'est déjà un point de départ?

13934 M. CHAMBERLAND: Absolument. Absolument.

13935 CONSEILLÈRE NOËL: Dans l'éventualité où, dans notre grande sagesse, on vous accorderait vos demandes, une ou plusieurs de vos demandes de radio FM, et là, je ne parle pas de CFOM mais des nouvelles demandes, est-ce que le travail des journalistes que vous avez à l'emploi du réseau Radiomédia, appelons-le Radiomédia, serait exclusivement consacré aux stations AM ou s'il pourrait être partagé avec d'éventuelles nouvelles stations FM?

13936 M. BRIÈRE: Je vais laisser Serge compléter, d'autant que cette semaine, vous l'avez vu, je pense qu'il a déjà eu l'occasion de discuter de ça avec vous, mais essentiellement, c'est clair qu'on voudrait que les salles de nouvelles puissent travailler ensemble dans le cadre de la station.

13937 CONSEILLÈRE NOËL: Dans la radio?

13938 M. BRIÈRE: Oui oui. On parle strictement, évidemment, des stations de radio.

13939 CONSEILLÈRE NOËL: Et le corollaire de ma question et puis qu'est-ce qui en est de la télé, je pense que vous l'avez dit ce matin, il n'y aura aucune...

13940 M. BRIÈRE: Exactement. On a pris là-dessus...

13941 CONSEILLÈRE NOËL: Un engagement.

13942 M. BRIÈRE: ... un engagement ferme de maintenir des salles de nouvelles distinctes, des chefs de nouvelles distincts, des équipes de nouvelles distinctes.

13943 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, tout ce qu'il y aura comme partage, ce sera éventuellement les locaux au fur et à mesure que les baux viendront à échéance?

13944 M. BRIÈRE: Oui, absolument. Puis il y a probablement...

13945 CONSEILLÈRE NOËL: Et les services de fil de presse, et caetera, c'est...?

13946 M. BRIÈRE: Oui, c'est ça. On va essayer d'avoir le maximum de synergies en dehors de l'indépendance des salles de nouvelles, ça va de soi.

13947 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord. Maintenant, si on s'en va... Monsieur Bellerose, voulez-vous rajouter quelque chose? Non?

13948 M. BELLEROSE: Je pense que Raynald a bien répondu.

--- Rires / Laughter

13949 CONSEILLÈRE NOËL: Parlons du marché de Québec. Vous avez mentionné que le fait de détenir une propriété rentable en FM à Québec permettrait de réaliser des synergies particulières avec la station AM de Québec qui est celle qui a la feuille de route la moins reluisante de l'ensemble des stations AM que vous nous demandez la permission d'acheter.

13950 Pouvez-vous nous donner des exemples plus précis de ces synergies-là?

13951 M. BRIÈRE: Vous parlez entre le FM, évidemment?

13952 CONSEILLÈRE NOËL: Entre CFOM et puis CHRC?

13953 M. BRIÈRE: Je pense que la première des choses, je le réitère encore une fois, c'est une situation qui est difficile à Québec puis je ne vous ferai pas l'historique, vous le connaissez autant que moi, donc on va partir de là.

13954 Mais juste qu'on reconnaisse qu'avec 2,5 parts de marché, on n'est pas vraiment en voiture. Donc, c'est une situation catastrophique. Et on part de là.

13955 Donc, c'est sûr qu'avec l'appui d'une station FM dans ce marché-là, on se donne une chance, c'est-à-dire on se donne au moins quelque chose sur laquelle on va construire.

13956 La première des choses, je pense qu'on regrouperait l'information; en tout cas, on serait deux payeurs ou deux possibilités de revenus, à tout le moins. On se donnerait probablement une chance au niveau de la gestion de l'information parce que là, dans ce cas-là, on aurait une équipe, on aurait un manager.

13957 En fait, on ne ferait pas rien qui est différent de ce qui se fait actuellement. Ça fonctionne comme ça dans la radio au Canada, je dirais. Donc, ce qu'on souhaite, c'est faire quelque chose qui est égal à ce qui se fait ailleurs.

13958 Puis dans le cas de Québec, c'est pire encore en raison de la situation du AM. Donc, toutes les synergies qu'on pourrait tirer, on les installerait ensemble, ça c'est clair. On aurait un directeur général pour les deux stations, ça c'est clair.

13959 Puis on travaillerait ensemble, parce que ce n'est pas incompatible; évidemment, il y a la musique d'un bord puis il y a le contenu verbal de l'autre. Puis là, on partirait de là puis on essaierait de construire sur la situation actuelle.

13960 Il n'y pas de garanties qui viennent avec ça, mais je trouve qu'on se donne une assise puis une certaine base pour nous donner un minimum de chances. Alors, ça c'est clair qu'on regrouperait ça ensemble.

13961 CONSEILLÈRE NOËL: Quel genre d'émissions envisagez-vous qui seraient communes aux deux stations, des émissions à prédominance verbale, je veux dire?

13962 M. BRIÈRE: Entre le AM et le FM?

13963 CONSEILLÈRE NOËL: Entre le FM et puis le AM?

13964 M. BRIÈRE: Aucune.

13965 CONSEILLÈRE NOËL: Aucune, sinon les nouvelles?

13966 M. BRIÈRE: Non. C'est ça. Sinon, évidemment, l'information. Mais non, non, on garderait l'identité propre des deux stations, dans le même esprit d'ailleurs qu'on parlait ce matin pour s'assurer que chacun dessert bien sa clientèle, et caetera.

13967 Là n'est pas la question de faire des émissions communes, conjointes, regroupées d'aucune façon. On essaierait, par exemple, puis on voudrait que les nouvelles proviennent de la station AM, ce qui nous permet de la remplumer un peu parce qu'encore une fois on aurait une source de revenus additionnels par le FM qui n'est pas en situation excellente aujourd'hui encore.

13968 Puis il va y avoir un autre FM qui commence en septembre, me semble-t-il, dans le marché de Québec, c'est remis en septembre, le groupe Cogeco; donc, la compétition va être encore un petit peu plus forte.

13969 Mais, enfin, disons qu'on vit avec ça, puis on se donne un maximum de chances et puis on met les synergies en commun strictement au niveau des salles de nouvelles puis, évidemment, au niveau de l'administration. Mais pas au niveau des contenus comme tels vraiment.

13970 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que ça voudrait dire par contre un contenu enrichi au niveau des nouvelles pour la station FM?

13971 M. BRIÈRE: Sûrement.

13972 M. BELLEROSE: Bien, sûrement. C'est qu'actuellement CFOM, de ce qu'on m'a expliqué, ne dispose pas quand même de ressources énormes, alors c'est sûr que de pouvoir bénéficier d'une salle de nouvelles où il y aurait un plus grand nombre de journalistes, nécessairement ça pourrait permettre de répondre aussi de façon plus adéquate à des besoins de la station FM.

13973 CONSEILLÈRE NOËL: Mais ce que vous me dites, c'est que ça va rester strictement une station à caractère musical et la station AM, elle, va être la station à prédominance verbale?

13974 M. BELLEROSE: Exact, absolument.

13975 CONSEILLÈRE NOËL: Quel genre d'émissions avez-vous l'intention de faire à Québec, sur le AM?

13976 M. BRIÈRE: Quel genre d'émissions qu'on pourrait bien faire? C'est une bonne question et c'est une grande question.

--- Rires / Laughter

13977 CONSEILLÈRE NOËL: Ce n'est pas comme les animateurs vedettes.

13978 M. BRIÈRE: J'avais comme le pressentiment que cette question-là me serait posée aujourd'hui. Je ne sais pas du tout pourquoi.

--- Rires / Laughter

13979 M. BRIÈRE: C'est une question importante, puis je vais vous donner une réponse le plus honnêtement que je peux et puis le plus transparent que je peux.

13980 Il y a eu à Québec une tradition, jusqu'à ce jour, d'animateurs différents, disons, de ceux des autres marchés, pour faire un euphémisme.

13981 CONSEILLÈRE NOËL: C'était le sens de ma question.

13982 M. BRIÈRE: Oui oui, écoutez, j'ai deviné ce que vous vouliez me poser comme question.

--- Rires / Laughter

13983 M. BRIÈRE: Je vous dirai d'abord, et ce ne sera pas un secret pour personne ce que je vais dire, ce n'est ni une grande révélation, mais les choses ont changé ces dernières années. Je pense que la population a changé aussi, puis le marché a changé.

13984 C'est un marché différent de ce qu'il était. Et ce qui s'est transformé, à mon avis, c'est l'accès à la connaissance aussi et à un certain élargissement des frontières puisque aujourd'hui les gens ont accès à plus d'information par la télévision, par la radio, par d'autres médias, par l'Internet.

13985 Il y a une espèce de décloisonnement qui s'est fait. Québec n'est pas différente aujourd'hui, à mon avis, de cette tendance-là qu'on voit dans les autres marchés.

13986 Si on veut développer une marque forte, crédible, il va falloir que l'animation soit à la hauteur de la marque. Et je prends l'exemple de CKAC à Montréal, qui est parvenue de façon extraordinaire, je trouve, malgré l'afflux des stations FM puis grâce, en grande partie, au travail de plusieurs personnes, je pense à Sylvain, mais je pense aux gens qui sont là, à bâtir une marque forte, avec des personnalités extrêmement crédibles.

13987 Je pense à Paul Arcand; je pense à Jean Lapierre; je pense à Claire Lamarche; Réjean Léveillé qui est là maintenant; je pense à Michel Bergeron; je pense à d'autres dans le domaine du sport.

13988 Cette ligne de pensée là est la même qui doit nous guider dans tous les marchés, y compris le marché de Québec. J'espère que ça répond bien à votre question.

13989 CONSEILLÈRE NOËL: Et de Chicoutimi?

--- Rires / Laughter

13990 M. BRIÈRE: Ah! c'est drôle, j'ai pensé aussi que vous me parleriez de Chicoutimi.

--- Rires / Laughter

13991 CONSEILLÈRE NOËL: Enfin, Saguenay maintenant?

13992 M. BRIÈRE: Écoutez, c'est une bonne question. Parce que, dans ce cas-là, il y a un animateur plus controversé, je pense.

13993 CONSEILLÈRE NOËL: Et qui est déjà à l'emploi d'une station.

13994 M. BRIÈRE: Qui est déjà à l'emploi. Et comme on a assuré ce matin qu'il n'y aurait pas de congédiement, c'est difficile pour moi de revenir, évidemment, sur la parole que j'ai dite ce matin.

--- Rires / Laughter

13995 M. BRIÈRE: Mais blague à part, non, je ne vois pas de problème à Chicoutimi. Je pense que ça change. Ce que j'en entends, ce que j'en vois, ce que j'en sais aujourd'hui, il y a des balises.

13996 Je suis partisan d'une radio propre, je suis partisan d'une radio de discussion, on peut se parler très fermement, mais je pense que c'est pas mal terminé, ce temps-là.

13997 Je pense qu'on est rendus ailleurs. Et me semble-t-il que le public ne l'accepterait pas. Et ce n'est pas notre...

1430

13998 CONSEILLÈRE NOËL: Vous comprenez aussi quelles sont nos préoccupations, parce que dans le marché de Québec ça semble être un mode d'opération qui a encore un certain succès.

13999 M. BRIÈRE: Je ne parlerai pas pour les autres, madame Noël, je vais essayer de parler pour nous autres.

14000 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord.

14001 M. BRIÈRE: J'ai déjà moi-même eu à vivre dans cet environnement-là un peu, vous le savez. C'est trop stressant pour que j'aie envie de retourner là-dedans. Je trouve que la vie peut être plus agréable que ça.

14002 Et aujourd'hui, je pense que nous en sommes ailleurs. Je répète, il y a eu un changement fondamental qui s'est opéré, qui s'opère encore, les gens sont ailleurs. Et il y a des radios à Québec qui connaissent du succès sans nécessairement être dans cet environnement-là.

14003 Je ne porterai pas de jugement sur ce que mes collègues font, c'est leur problème, j'ai assez des miens. Mais c'est peut-être qu'il y a une ouverture dans le marché pour un autre genre d'opinion, un autre genre de point de vue, un autre genre de radio.

14004 Et c'est peut-être ça au fond qu'on doit chercher à faire plus que d'essayer de copier ce qui se fait présentement dans certaines stations.

14005 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous avez l'intention d'avoir des lignes ouvertes?

14006 M. BRIÈRE: Je vous mentirais si je vous disais non complètement. Prenez l'exemple du sport : des fois c'est intéressant d'avoir le point de vue des gens.

14007 Mais la réponse à : « Est-ce qu'il va y avoir beaucoup de lignes ouvertes? », non. Je pense qu'encore là on est rendus ailleurs.

14008 Vous savez, aujourd'hui, on peut participer autrement, l'Internet est un exemple extraordinaire. Mais je pense qu'il faut aller trouver des moyens d'avoir l'opinion des gens. Je trouve ça important. Si on veut vraiment avoir un débat qui se fait du bons sens, on ne peut pas écarter complètement le monde.

14009 Un animateur ou une animatrice de propos, disons, modérés attire des gens de ce même type. Alors, cet équilibre-là, et CKAC le fait bien, CKAC le fait bien lorsqu'il doit recourir à l'intervention du public.

14010 Il m'est arrivé d'entendre Claire Lamarche parler avec des gens et, ma foi, c'était pas mal intéressant. J'entends Pierre Mailloux parler avec des gens et, ma foi, c'est pas mal intéressant.

14011 Alors, je pense qu'il ne faut pas aller dans l'autre extrême. Ce qui est important, c'est qu'on gère; on gère le contenu à la base, c'est pas des stations de radio de lignes ouvertes, absolument pas. Mais je ne serais pas honnête si je vous disais : non, il n'y en aura pas. Absolument pas.

14012 CONSEILLÈRE NOËL: Vous êtes parfaitement conscients des politiques du Conseil à cet égard-là?

14013 M. BRIÈRE: Oui, et puis on est prêts à se soumettre à toutes ces politiques-là.

14014 Si la question c'est : Est-ce qu'on va dans les excès? La réponse, c'est : Non. Je veux être bien clair sur ça, c'est vraiment non. C'est un choix, c'est un choix d'entreprise.

14015 La marque de TVA et Radio Nord est apposée, le « brand » sur ça aussi, puis je ne pense pas que ce serait porteur pour nous d'aucune façon de ne pas respecter les qualités de notre propre marque.

14016 Alors, à partir de là, on a des responsabilités par rapport à ça, puis on a des responsabilités par rapport au Conseil, puis on a des responsabilités par rapport au public.

14017 Et on va s'en tenir à ça et on va faire une radio propre, intéressante, dynamique. On peut avoir du fun sans faire de très, très grands excès.

14018 CONSEILLÈRE NOËL: On sait que dans le passé on a imposé à Astral des conditions particulières pour le marché de Saguenay. Est-ce que ce genre de conditions de code de déontologie c'est quelque chose qui vous répugne pour contrôler certains excès qu'il pourrait y avoir, compte tenu de certains employés que vous n'avez pas l'intention de congédier dans l'immédiat?

14019 M. BRIÈRE: Ce que je souhaiterais faire, avec votre permission, madame Noël, c'est que... En présumant, si vous me permettez que je présume qu'on aurait la licence puisque vous me posez la question, que notre groupe aurait la licence.

14020 CONSEILLÈRE NOËL: Bien, c'est la supposition sous-jacente à toutes les questions.

14021 M. BRIÈRE: C'est ça. Donc, mon souhait, et puis je pense que ça reflète parce qu'on a déjà eu ce genre de discussion là avec Pierre, au moins si on avait un minimum de chances de faire une démonstration de ce qu'on fait avant de nous imposer, peut-être, des conditions avant même qu'on commence à parler.

14022 Si on pouvait avoir l'opportunité de dire : écoutez, voici, ils ont un plan, on leur fait confiance, ils ont un bon plan, en tout cas, on présume, allons voir. Puis si ce n'est pas des diffuseurs responsables, ils subiront exactement le même sort que les diffuseurs qui ne sont pas responsables.

14023 Mais je ne souhaiterais pas que ça se fasse par anticipation. Je souhaiterais que ça se fasse sur des faits, sur des preuves; puis on n'en arrivera pas là, puis c'est à nous, j'en suis conscient, de faire la démonstration de ça.

14024 Et à partir du moment où on fera la démonstration de ça, le Conseil n'aurait pas besoin de faire une intervention. C'est le souhait que je formule.

14025 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie pour ça. Maintenant, si on retourne à ce dont il était question, c'est-à-dire le marché de Québec, il y a certaines interventions où on s'est préoccupés d'une réduction des émissions locales sur les ondes de CHRC.

14026 Pouvez-vous commenter là-dessus puis nous dire comment vous voyez la mission de CHRC compte tenu du fait que c'est une radio d'information qui est située dans la capitale du Québec?

14027 M. BRIÈRE: La première des choses, je dirais, d'abord, on a assuré le Conseil que nous maintenions l'engagement de 51 heures, donc évidemment il n'y aura pas de réduction par rapport à la situation actuelle.

14028 Puis je dois vous avouer qu'on a eu une discussion de fond avec notre partenaire Pierre Brosseau sur : Est-ce qu'on maintient 51 heures? C'est du stock! La vraie vie, c'est quelque chose, c'est une commande.

14029 Mais on a dit O.K., c'est la deuxième plus grande ville en importance au Québec. Et la seule façon de redresser la situation, c'est d'y aller au maximum, c'est-à-dire d'en faire une station le plus local possible, 51 heures ça commence à être pas mal local, ça, en risquant des moyens et puis en souhaitant que le Conseil va nous attribuer aussi la licence de CFOM, parce que c'est prérequis à notre plan, je dois dire.

14030 Et se dire qu'à partir de là, on a le défi de trouver à Québec les personnalités, puisqu'on parle d'une radio de contenu, donc d'une radio de personnalités, de trouver les personnalités les plus en vue, les plus en mesure d'offrir une alternative de contenu dans ce marché-là.

14031 Je dirais qu'aujourd'hui, plus que jamais, le marché est propice à ce changement-là, puisqu'il y a eu un jeu de chaise musicale le matin depuis un an ou deux à peu près, pour X raisons, que je n'ai pas à discuter ici, mais un changement qui s'est produit.

14032 Puis il me semble qu'il y a une opportunité un peu historique pour CHRC rapidement de dire : bon, là on se positionne, le marché est ouvert. Donc, plus d'information, ça c'est clair parce qu'il y a le même nombre de journalistes à Chicoutimi qu'il y en a à Québec actuellement. Donc, on va avoir un travail à faire là.

14033 On va avoir à faire un travail surtout, c'est le recrutement des personnalités.

14034 CONSEILLÈRE NOËL: Oui, c'était ma prochaine question.

14035 M. BRIÈRE: Oui, j'y ai pensé aussi. C'est le recrutement des personnalités. C'est ça le défi au fond. On a beau avoir les meilleurs bulletins de nouvelles puis je pense ce n'est pas minimiser un par rapport à l'autre, mais si on ne parvient pas à mettre à l'antenne des personnalités intéressantes, des personnalités fortes, des gens qui sont capables de bien représenter le marché puis une station qui reflète son marché, bien on ne fera pas une bonne job. Ça ne marchera pas.

14036 Alors, c'est un défi gigantesque, mais on a le goût de s'attaquer à ça. Et on va le faire.

14037 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce qu'il n'y aurait pas une possibilité pour votre station AM de Québec de fournir en nouvelles de caractère provincial le reste du réseau?

14038 M. BRIÈRE: C'est une hypothèse intéressante. Vous avez raison. Je pense que dans l'immédiat ce n'est pas possible de le faire parce que le station est anémique.

14039 Mais on se rappellera les plus anciens, il y a eu de bonnes vieilles années où c'était dans les deux sens. Je me souviens, au niveau du sport, il y avait plusieurs émissions qui étaient en bipôle, c'est-à-dire ça provenait des deux groupes.

14040 Je pense que si on parvient à faire le redressement de CHRC comme on veut le faire, on va en arriver là éventuellement. On va en arriver à avoir une présence plus grande du marché de Québec.

14041 Ça ne fait pas de bon sens que dans la capitale du Québec francophone, il n'y ait pas une radio de contenu; puis évidemment, je ne minimise pas ce que Radio-Canada fait, absolument pas.

14042 CONSEILLÈRE NOËL: Une autre radio?

14043 M. BRIÈRE: Exact, une autre. Et dans ce marché-là, ce sont les stations FM qui, tant bien que mal, bien dans certains cas puis mal dans d'autres, ont récupéré le contenu, mais ça n'a jamais la force d'une radio d'opinion puis d'une radio de contenu, puis le véritable rôle d'une radio qui n'est dédiée qu'à ça.

14044 Mais le vide aidant et la nature ayant horreur du vide, bien, ce vide-là a été comblé. Donc, il y a cette opportunité-là. Mais c'est une grosse job.

14045 CONSEILLÈRE NOËL: Une grosse commande. Combien de journalistes y a-t-il à la station de Québec?

14046 M. BRIÈRE: Il y en a présentement trois.

14047 CONSEILLÈRE NOËL: Trois.

14048 M. BRIÈRE: Oui, trois.

14049 CONSEILLÈRE NOËL: Combien comptez-vous en avoir?

14050 M. BRIÈRE: Je ne le sais pas, mais plus que trois. Très honnêtement, je suis très candide quand je vous dis que je ne le sais pas, ça va perdre 1,5 million. Alors, ça dépend.

14051 C'est sûr que si on a le FM, bien ça rajoute, c'est un peu ça.

14052 CONSEILLÈRE NOËL: Au FM, est-ce qu'il y en a?

14053 M. BRIÈRE: Il y en a un.

14054 CONSEILLÈRE NOËL: Il y en a un?

14055 M. BRIÈRE: On est rendus à quatre.

14056 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, on est rendus à quatre.

14057 M. BRIÈRE: On monte. Un par année, après sept ans, on va être rendus à 11.

--- Rires / Laughter

14058 CONSEILLÈRE NOËL: Vous allez prendre le contrôle de l'information.

14059 M. BRIÈRE: Ah! non, c'est la dernière chose que je veux faire, madame, prendre le contrôle de l'information. Si vous saviez, ça a l'air tellement compliqué de faire ça.

--- Rires / Laughter

14060 M. BRIÈRE: Donc, non. Plus sérieusement, c'est un problème qui est épineux, qui est important. Mais il faut indiscutablement ajouter des sources à cette station-là puis, évidemment par ricochet, à la station FM. Ça, c'est clair. Combien? Je ne saurais vous dire en toute honnêteté.

14061 CONSEILLÈRE NOËL: Alors, je ne vous poserai pas de questions précises à savoir combien sont affectés à la couverture locale, et caetera, parce que je pense que...

14062 M. BRIÈRE: Les trois sont pas mal occupés.

14063 CONSEILLÈRE NOËL: ... ils sont pas mal occupés, c'est ce que j'étais pour dire. La fin de semaine, est-ce qu'il y a des effectifs de journalistes à Québec? Il n'y a aucun journaliste en poste à Québec?

14064 M. BRIÈRE: Il n'y en a pas à Québec actuellement; ça illustre un peu la situation que nous décrivions antérieurement.

14065 CONSEILLÈRE NOËL: Le drame. Alors, on va maintenant parler de questions plus terre à terre, des infrastructures d'information. On va commencer par Montréal. Puis ensuite la même question va se poser pour chacune des régions visées par vos demandes.

14066 Pouvez-vous nous décrire les infrastructures physiques et techniques que vous avez l'intention de mettre en place pour que le cheminement de l'information se fasse au niveau de la cueillette, du traitement et de la diffusion des nouvelles? Qu'est-ce que vous allez avoir comme outils?

14067 M. BELLEROSE: Écoutez, si on prend Montréal, je pense qu'il y a déjà une infrastructure en place, alors nous allons travailler à l'intérieur de l'infrastructure qui est là, qui, ma foi, me semble assez efficace.

14068 Sylvain pourrait peut-être vous en parler, mais en tant que tête de réseau, je pense qu'il y a là une infrastructure de base solide.

14069 Dans le cas de Québec, nous vous l'avons expliqué. Ce que nous souhaitons c'est, avec les deux stations AM et FM, avoir une salle de nouvelles unique radio qui desservirait les besoins des deux stations avec une infrastructure appropriée.

14070 Et dans le cas des stations régionales autres, des quatre autres marchés, à Trois-Rivières, Sherbrooke, Saguenay et dans le cas de Gatineau, nous avons déjà indiqué que ce serait une salle de nouvelles radio qui serait distincte, séparée de la salle de nouvelles télé, soit de Radio Nord dans le cas de Gatineau, ou de TVA dans le cas des trois autres marchés, mais qui, physiquement, risque d'être installée dans le même immeuble que la station de télé pour maximiser les synergies.

14071 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, dans votre mémoire narratif, vous avez mentionné, c'est à la page 25, vous avez mentionné qu'au fur et à mesure que les baux viendraient à échéance, enfin peut-être pas en autant de mots, que vous essaieriez de relocaliser les stations dans les mêmes locaux que les stations de télévision.

14072 M. BELLEROSE: Ça va se faire, madame Noël, dans un délai de six mois à un an. Nous avons déjà une entente avec les gens d'Astral à cet égard-là, où il y a des baux qui avaient déjà été pris. Je parle des marchés de Trois-Rivières, Sherbrooke, je ne parle pas de Montréal et de Québec, je parle de Sherbrooke, Trois-Rivières, Saguenay et Gatineau.

14073 Ce qui est prévu, c'est que les baux viendront à échéance dans un délai assez court, où nous ne serons pas tenus de les maintenir, donc nous aurons la possibilité de transférer, déménager la station...

14074 CONSEILLÈRE NOËL: Astral assume, le cas échéant, la liquidation des baux à courte échéance?

14075 M. BELLEROSE: Oui, Astral a réaménagé dans les marchés en fonction de ses nouvelles propriétés et, dans certains cas, les stations de radio ont été temporairement relocalisées à un endroit, mais nous avons déjà une entente avec Astral suivant laquelle dans un délai, de mémoire, c'est de six mois, je crois.

14076 CONSEILLÈRE NOËL: Si on revient à la semaine dernière et à la semaine d'avant où on vous a entendus pour différentes demandes FM dans les marchés de Montréal, Sherbrooke et Trois-Rivières, est-ce que vous avez des plans pour que si on vous accorde ces licences-là, des plans pour loger les nouvelles stations FM dans les mêmes locaux que la télévision?

14077 M. BELLEROSE: Dans les quatre marchés dont je parlais, Trois-Rivières, Sherbrooke, Saguenay et dans le cas de Gatineau...

14078 CONSEILLÈRE NOËL: Saguenay, je pense que vous avez retiré votre demande.

14079 M. BELLEROSE: Évidemment, on ne l'a pas à Saguenay, vous avez raison. Le problème vient de se régler.

14080 Dans le cas de Trois-Rivières et Sherbrooke, oui, il y a de l'espace dans nos facilités, donc on pourrait sans doute les accueillir. Dans le cas de Gatineau, peut-être que Pierre pourrait répondre.

14081 M. PARENT: Dans le cas de Gatineau, madame Noël, ce serait probablement intégré aux côtés de la station Classique.

14082 CONSEILLÈRE NOËL: Et est-ce que la station Classique partage les locaux de la télévision?

14083 M. PARENT: Non.

14084 CONSEILLÈRE NOËL: Non. Alors, ça serait avec la station de radio Classique de Gatineau?

14085 M. PARENT: Possiblement.

14086 CONSEILLÈRE NOËL: Avec une muraille de Chine?

14087 M. PARENT: Oui. Pour l'information.

14088 CONSEILLÈRE NOËL: Pour l'information. Maintenant, en matière de cueillette des nouvelles. Pouvez-vous nous décrire les moyens et ressources qui seront mis à la disposition de chacune des stations au niveau local et au niveau du réseau?

14089 M. BELLEROSE: En fait, madame Noël, ce que nous allons faire, nous allons travailler avec les effectifs et les structures qui sont déjà en place.

14090 Donc, il existe déjà à l'intérieur de Radiomédia, de CKAC, de CHRC et de ces stations-là des ressources, des gens, des journalistes, de même que des facilités techniques qui sont en place.

14091 Nous, ce que nous allons faire, ce que nous nous proposons de faire, c'est advenant que le Conseil approuve la transaction, c'est bien évident que nous allons procéder avec les gestionnaires en place à un examen minutieux de l'ensemble des opérations.

14092 Nous allons également être à l'écoute de ces gestionnaires-là pour voir quelle est la façon la plus appropriée de réaliser les objectifs du plan que nous vous présentons aujourd'hui.

14093 Raynald vous a mentionné qu'à Québec il était évident que dans un effort de relance, il y aurait des décisions qui devraient être prises. C'est évident qu'avec les effectifs en place, il va être difficile de réaliser un plan de relance, il faudra regarder de très près qu'est-ce qui doit être fait là-bas.

14094 Dans le cas de certains autres marchés, par exemple, où il n'y a pas ou très peu de nouvelles la fin semaine et où on a déjà pris un engagement d'en faire sept jours/semaine, on aura à regarder quel est l'impact et est-ce qu'on est capables de le faire avec les ressources existantes? Est-ce qu'il y a des réaménagements qui doivent se faire?

14095 Mais je pense que c'est vraiment, fondamentalement, avec les effectifs qui sont déjà en place qu'on va travailler avant.

14096 M. BRIÈRE: Madame Noël?

14097 CONSEILLÈRE NOËL: Oui?

14098 M. BRIÈRE: Je pense que vous parlez aussi des équipements; je pense vous avez parlé de ça.

14099 CONSEILLÈRE NOËL: Au début, oui.

14100 M. BRIÈRE: Vous avez parlé des moyens, c'est ça.

14101 CONSEILLÈRE NOËL: Des moyens physiques.

14102 M. BRIÈRE: Oui, je pense que vous avez parlé de ça. Ça m'amène à une réflexion, peut-être, que je voudrais partager avec vous. Évidemment, la cueillette ça se fait comme en radio, on a des magnétophones et tout.

14103 Peut-être on pourrait penser, puis on réfléchit à ça puis c'est des choses qu'il faut qu'on regarde, parce qu'on se dit avec la technologie aujourd'hui, les systèmes informatiques, est-ce qu'il serait possible d'avoir pour nos stations en région une espèce de serveur où les gens pourraient partager l'information, le but étant souvent d'aller chercher là...

14104 Parce qu'une nouvelle à Trois-Rivières a peut-être eu un rebondissement à Sherbrooke puis ça a un impact sur ma nouvelle. Je pourrais avoir accès, je pense qu'il y a un certain isolement actuellement qui fait que chacun travaille dans sa petite affaire. Et il pourrait dire : j'ai accès ou je cherche un invité.

14105 Comme outil de collaboration, comme outil pour permettre d'avoir accès à des données, à des archives. Je pense qu'on pourrait penser à créer quelque chose dans ce sens-là, qui briserait un certain isolement des gens qui travaillent en région puis qui se sentent loin puis qui disent : nous autres, évidemment, on a besoin de quelque chose, on n'a pas accès à ce qui s'est dit à Chicoutimi là-dessus ou ce qui s'est dit à Trois-Rivières.

14106 Ça ne dénature pas la nouvelle, ça l'enrichit. Il y a quelque chose à penser là.

14107 CONSEILLÈRE NOËL: Vous nous parlez d'information brute, c'est ça?

14108 M. BRIÈRE: Oui. Oui, je parle d'information brute, mais je pense à la recherche.

14109 Le matin, vous êtes dans une émission du matin, vous cherchez un invité puis vous ne savez pas où le rejoindre, ne serait-ce que le numéro de téléphone.

14110 Il faut essayer de créer des outils qui font que le monde travaille un petit peu plus ensemble. Ça facilite le travail et je pense qu'un réseau, les stations FM font bien ça, ça fait qu'on va apprendre. C'est un peu ça qui se fait, chacun peut avoir accès à des idées de promotions qui se passent ailleurs. Ce n'est pas interdit, ce qui va bien ailleurs peut être bon pour nous aussi.

14111 CONSEILLÈRE NOËL: Là, vous me parlez dans le cadre des stations AM?

14112 M. BRIÈRE: Oui, oui, absolument. Je parle strictement dans le cadre des stations AM, comme outil additionnel pour aider à faire un travail de meilleure qualité, exactement.

14113 CONSEILLÈRE NOËL: Et éventuellement CFOM qui est le...?

14114 M. BRIÈRE: CFOM, puisque vous y revenez...

14115 CONSEILLÈRE NOËL: ... qui est une espèce de greffon là-dessus?

14116 M. BRIÈRE: Non non, ce n'est pas du tout un greffon. C'est une station qui a sa place dans le marché, on sait ce qu'on veut faire avec.

14117 CONSEILLÈRE NOËL: Non, mais en termes de programmation je veux dire, c'est un peu différent?

14118 M. BRIÈRE: Ah! oui, absolument. Mais il nous apparaît indispensable à la relance de la station à Québec.

--- Rires / Laughter

14119 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que les sources de nouvelles vont être les mêmes que les sources de nouvelles à la télévision?

14120 M. BELLEROSE: Non, elles vont être différentes dans la mesure ou c'est deux salles de nouvelles séparées. Alors, ça va de soi que ce sera des sources distinctes.

14121 Ce qui peut se produire, cependant, c'est qu'on puisse faire jouer la force du groupe dans la négociation de certaines ententes d'affiliation avec des agences de presse auxquelles tout le monde a accès de toute façon. Ça fait partie des économies qui sont possibles.

14122 Voyez-vous, quand vous arrivez puis que vous négociez avec la Presse canadienne, par exemple, vous négociez pour la radio puis vous négociez pour la télé, chacun va les utiliser à ses propres fins, mais généralement vous pouvez réaliser des économies d'échelle dans ces situations.

14123 CONSEILLÈRE NOËL: Vous ne payez pas deux fois l'abonnement, c'est ça?

14124 M. BELLEROSE: Bien non. Bien, peut-être pas deux fois, mais tu vas payer moins, nécessairement. Par expérience, je peux vous dire que c'est ça qui se produit.

14125 CONSEILLÈRE NOËL: C'est probablement ce que vous avez fait entre TVA et LCN?

14126 M. BELLEROSE: Exactement. On a négocié une entente qui venait servir les deux. Quand on a négocié une affiliation avec CNN à l'époque, évidemment, le fait qu'on négociait à la fois pour TVA et LCN, ça a coûté moins cher nécessairement.

14127 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous avez l'intention de partager des ressources avec la station de radio Classique de Radio Nord à Gatineau au niveau de la cueillette de nouvelles?

14128 M. PARENT: La radio Classique de Gatineau, madame Noël, en ce moment, les bulletins d'information...

14129 CONSEILLÈRE NOËL: Vous achetez votre service de nouvelles, je pense?

14130 M. PARENT: Pardon?

14131 CONSEILLÈRE NOËL: Vous achetez votre service des nouvelles?

14132 M. PARENT: Exact. Et l'information locale est faite par Radio Nord TV.

14133 CONSEILLÈRE NOËL: Et l'information nationale...?

14134 M. PARENT: Les informations locales. Et les informations nationales de Radio-Canada.

14135 CONSEILLÈRE NOËL: De Radio-Canada. Je vous remercie. Et c'est ce que vous avez l'intention de garder comme structure?

14136 M. PARENT: Absolument.

14137 CONSEILLÈRE NOËL: Vous n'avez pas l'intention de modifier le contenu de nouvelles de radio Classique?

14138 M. PARENT: Pas en ce moment. Non.

14139 M. BROSSEAU: J'aimerais peut-être profiter de l'occasion de cette question pour spécifier que, dans notre esprit, nous avons un partenariat concernant l'acquisition des propriétés de Radiomédia, CFOM.

14140 Mais pour ce qui est des demandes que nous avons présentées, par exemple, ou de CHLX ou de nos autres stations en Abitibi, c'est tout à fait étranger au partenariat comme tel.

14141 Donc, si physiquement il y des rapprochements qu'on peut faire, on va le faire, mais il n'y a pas une espèce de confusion de toutes nos propriétés comme certains m'ont déjà dit qu'on...

14142 CONSEILLÈRE NOËL: Si je comprends bien, le seul avantage, ce serait le partage des locaux dans le cas de Radio Nord entre vos propriétés exclusives et les propriétés de la coentreprise?

14143 M. BROSSEAU: Effectivement.

14144 CONSEILLÈRE NOËL: Je vous remercie. Maintenant, est-ce que le traitement des nouvelles sera fait par les mêmes ressources que la cueillette?

14145 M. BELLEROSE: Oui, tout à fait.

14146 CONSEILLÈRE NOËL: Est-ce que vous pouvez nous décrire les moyens techniques ou physiques qui seront mis à la disposition des journalistes au niveau des stations locales?

14147 M. BELLEROSE: Écoutez, je demanderais peut-être à Sylvain de nous décrire ce qui se passe, parce qu'il faut être conscients que...

14148 CONSEILLÈRE NOËL: C'est un système déjà existant?

14149 M. BELLEROSE: Oui, c'est un système déjà existant. Et, vous savez, on n'a pas vraiment eu la chance de rentrer dans les détails; on est un acquéreur, mais on n'a pas géré encore l'entreprise.

14150 CONSEILLÈRE NOËL: Vous n'êtes pas l'opérateur?

14151 M. BELLEROSE: On n'est pas l'opérateur, tout à fait.

14152 M. CHAMBERLAND: Mais par rapport à ce qui se passe actuellement, c'est sûr que, évidemment, Radiomédia est indépendant.

14153 Comme vous le savez, on a des mobiles, les journalistes partent sur la route, font la cueillette d'informations, reviennent, montent leur topo et c'est tout. En fait, on n'a rien inventé.

14154 CONSEILLÈRE NOËL: Et ça va rester comme ça si le transfert est approuvé?

14155 M. BRIÈRE: Absolument. Oui, oui.

14156 CONSEILLÈRE NOËL: La même chose au niveau du réseau?

14157 M. BRIÈRE: Écoutez, ce sont des structures, évidemment, une fois qu'on a dit qu'on n'était pas opérateurs, on une certaine idée quand même comment les choses se passent; donc, oui, il se fait un travail, bon.

14158 Il y a probablement place à l'amélioration de certains équipements, c'est sûrement la première chose qu'on va nous demander de faire. Mais autrement, oui, autrement c'est les moyens usuels utilisés par ce genre de média là maintenant et puis qui font un bon travail.

14159 CONSEILLÈRE NOËL: Ce qu'on veut savoir en fait, c'est quelle offre radiophonique vous nous apportez? Alors, c'est pour ça que je vous pose un paquet de questions de détails.

14160 M. BELLEROSE: Au niveau des moyens, si vous me permettez, madame Noël, je pense qu'on a eu une approche par le passé dans les dossiers qu'on a eu à traiter. Je peux parler de ceux de la télévision au plan technique.

14161 Et au plan technologique, on a eu des approches, de façon générale, assez innovatrices. Si on regarde seulement ce qu'on a fait avec LCN lorsqu'on a lancé cette station-là il y a cinq ans.

14162 LCN a été à l'avant-garde au plan technologique avec une salle entièrement numérique, on a fait des investissements énormes au moment du lancement de cette station de télévision spécialisée. Et les résultats, évidemment, sont venus et les gens travaillaient avec des outils remarquables.

14163 Je regarde plus récemment ce qu'on vient de faire à Trois-Rivières à notre station de télévision, où on a annoncé un investissement de 600 000 $ là-bas pour entièrement numériser et informatiser la salle des nouvelles. Et c'est un modèle qu'on va développer dans notre station de Trois-Rivières, qu'on veut appliquer partout ailleurs.

14164 Donc, ça vous donne une idée de la préoccupation qu'on a à cet égard-là, et je pense que lorsque nous serons effectivement, si on est acquéreurs des stations de radio, on va avoir la même approche.

14165 On va s'asseoir avec les gestionnaires, on va examiner la situation, on va tracer des plans et on va tenter de mettre en place les meilleures structures technologiques qui soient les plus efficaces et à l'avant-garde.

14166 M. BRIÈRE: Je pense que c'est clair qu'il y a du rattrapage à faire, en région particulièrement, pour les raisons qu'on connaît puis qu'on n'évoquera pas encore. Il n'y a pas eu ces dernières années cette cohésion qui favorisait les investissements, il y avait beaucoup d'attentistes, bon... on sait exactement pourquoi.

14167 C'est clair qu'il y a un besoin de revitaliser les équipements. Tout à l'heure, je pensais avoir soulevé un peu ça en disant que je regarde toutes les possibilités que nous offrent l'informatique aujourd'hui, la technologie moderne.

14168 Il faut les équipements, les enregistrements, les montages, et caetera. C'est clair qu'il y a une job là. Il y a vraiment quelque chose à faire.

14169 Alors, si on veut parler d'un plus, c'est un gros plus. Mais peut-être qu'on n'est pas assez bons vendeurs, parce que c'est ce qu'on fait partout dans nos propres entreprises. On investit dans la technologie, on investit... en tout cas, ça va tellement de soi pour nous que si on n'a pas le bon outil on ne fera pas la bonne job.

14170 Alors, on va se donner les meilleurs outils. Je pense que CKAC a été mieux outillée que les autres stations, et puis c'était normal que ça se fasse comme ça aussi.

14171 En région, ça, c'est moins outillé, et là, il y a un effort dans les régions à faire pour apporter un meilleur « outillement », et c'est clair que c'est une priorité pour nous. Alors, on va le faire. Autrement, on n'aura pas les bons outils pour faire le travail.

14172 Alors, il y a un investissement à faire en technologie puis en technique, ça c'est clair.

1500

14173 CONSEILLÈRE NOËL: On parle toujours du traitement des nouvelles. Est-ce qu'il y aura un traitement indépendant, si on vous accordait les stations FM, un traitement indépendant entre les stations FM et AM?

14174 M. BELLEROSE: En fait, une des hypothèses qui peut être envisagée, puis évidemment ça devra faire l'objet d'une négociation, parce que ça va de soi, parce que là, on est en train de parler d'une entente qui devrait intervenir entre TVA qui, dans le cas qui nous occupe, serait titulaire des licences FM, et un partenariat, une entreprise détenue à hauteur de 60 % par TVA et 40 % par Radio Nord.

14175 Alors, évidemment, c'est sûr qu'il y aurait une négociation qui devrait s'ensuivre à cet égard-là. Mais, effectivement, ça fait partie des scénarios qu'on a considérés, que les besoins FM en termes d'information puissent être rendus, faits par les stations AM du partenariat TVA-RNC, ça fait partie des éléments que nous avons envisagés et considérés et qui pourraient éventuellement être mis en place.

14176 CONSEILLÈRE NOËL: Je ne veux pas répéter les questions 50 fois, mais ça sera toujours indépendant du traitement des nouvelles à la télé?

14177 M. BELLEROSE: Toujours.

14178 M. BRIÈRE: Tout à fait, oui.

14179 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, en matière de diffusion, est-ce que ce sont toujours les mêmes journalistes qui s'occupent de recueillir et de traiter la nouvelle? Est-ce que c'est eux qui la diffusent?

14180 M. BELLEROSE: Oui. En fait, dans chaque salle de nouvelles, vous avez des journalistes dont le mandat est à la fois de recueillir l'information, de la traiter et de la livrer à l'antenne.

14181 CONSEILLÈRE NOËL: À Québec, est-ce que ce serait les mêmes journalistes à la fois à CFOM et à CHRC?

14182 M. BRIÈRE: On a déjà mentionné qu'à Québec on souhaite que l'information au FM soit gérée ou soit faite par la station AM, un peu comme ça s'est fait dans le temps, Astral ou Télémédia...

14183 CONSEILLÈRE NOËL: Avec une saveur différente?

14184 M. BRIÈRE: Oui, puis souvent aussi les stations FM, pour toutes sortes de bonnes raisons, demandent d'avoir un journaliste particulier parce que ça « fit » mieux, disons, comme dirait l'autre, avec l'équipe du matin, les personnalités, et caetera, les égos parfois, on le sait, bon...

14185 Alors, ça prend une personne désignée pour ça. L'important, c'est le traitement. Au fond, la nouvelle existe et elle est là; ce qui distingue les entreprises, c'est souvent le traitement. Et dans la mesure où le traitement est différent, je pense qu'on atteint notre objectif.

14186 Ce n'est pas différent de ce qui se fait ailleurs dans les autres réseaux FM ou dans les autres réseaux AM-FM.

14187 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, toujours dans l'hypothèse où le Conseil vous accorderait les licences FM que vous avez demandées, en plus de donner sa sanction à l'acquisition de CFOM, est-ce qu'en fin de semaine et en soirée il y aurait des nouvelles qui seraient diffusées simultanément sur les deux réseaux?

14188 M. BELLEROSE: En fait, si je me souviens bien, notre proposition FM ne prévoyait pas de nouvelles le soir. Alors, notre proposition FM prévoyait des nouvelles de 6 heures à 6 heures et de 6 heures à 14 heures la fin de semaine.

14189 Donc, il n'y aurait nécessairement pas de nouvelles en simultané. Mais, de toute façon, le but est de regrouper des effectifs...

14190 CONSEILLÈRE NOËL: Ce sont des demandes complètement autonomes?

14191 M. BELLEROSE: Oui, tout à fait, tout à fait.

14192 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, on va parler d'indépendance éditoriale et de diversité des voix. On va prendre deux secondes avant de parler des voix.

14193 Quels moyens entendez-vous mettre en place pour vous assurer que les stations de radio conservent leur indépendance éditoriale par rapport aux autres secteurs d'activité de Quebecor Media inc., soit les journaux, les publications et la télévision?

14194 M. BRIÈRE: Essentiellement, deux mesures précises. D'abord, une première mesure qui est de dire que la radio sera soumise aux mêmes conditions que celles contenues dans le code de déontologie qui, déjà, régit la télévision et les journaux de Quebecor Media. Alors, ce code-là s'appliquerait à la radio.

14195 CONSEILLÈRE NOËL: Entre la radio et les journaux?

14196 M. BRIÈRE: Entre la radio et les journaux. Alors, ça c'est une mesure que nous avons déjà annoncée.

14197 L'autre mesure maintenant, concernant la télévision et la radio, puisque c'est l'autre aspect de votre question.

14198 Ce que nous proposons, c'est un engagement en matière d'autonomie éditoriale et un engagement qui assurera que nous ayons un chef de pupitre distinct, avoir sa propre salle de nouvelles, cela va de soi, ses propres journalistes et que l'autonomie éditoriale soit assurée par cette séparation ou cette indépendance des salles de nouvelles et des choix éditoriaux.

14199 En nous inspirant un peu, beaucoup, de ce qui s'est fait avec Global à Winnipeg, où le Conseil a accordé une licence de radio à Global en leur demandant ça; ça nous apparaît que ça fait du sens pour nous aussi.

14200 Alors, dans cet esprit-là, on pense que ça répondrait aux attentes du Conseil en matière d'indépendance de salle des nouvelles et que ça rejoindrait l'objectif.

14201 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, pour récapituler : Au niveau du AM, il y aurait un directeur des nouvelles pour les stations?

14202 M. BRIÈRE: Oui. Il y aurait un directeur de nouvelles, il y aurait un chef de nouvelles; oui, il y aurait un directeur de nouvelles. Il y aurait des journalistes et puis le directeur de nouvelles aurait sa propre autonomie éditoriale.

14203 CONSEILLÈRE NOËL: C'est ce que je voulais vous demander. Est-ce que c'est lui qui va avoir le contrôle sur l'éditorial?

14204 M. BRIÈRE: Absolument. Absolument. C'est lui qui va décider de ce qu'il veut dans son bulletin, c'est son affaire, c'est sa business. La seule chose qu'on veut mettre en commun, c'est des lieux physiques; ça n'a pas à voir avec le contenu éditorial.

14205 CONSEILLÈRE NOËL: Toujours pour se résumer : À Québec, où la demande concerne le AM et une station FM...

14206 M. BRIÈRE: À Québec, on veut regrouper le AM et le FM.

14207 CONSEILLÈRE NOËL: ... vous voulez regrouper les deux?

14208 M. BRIÈRE: Absolument.

14209 CONSEILLÈRE NOËL: Si on vous accordait les licences FM, si je reviens à ce que vous avez dit tout à l'heure, monsieur Bellerose, ça serait une question de négocier entre la demanderesse des stations FM qui est TVA seul, et la coentreprise TVA-Radio Nord?

14210 M. BELLEROSE: Exactement, madame Noël.

14211 CONSEILLÈRE NOËL: D'accord Et à Gatineau où il n'y a pas de demande de station FM, ça serait l'autonomie totale, sinon un partage de locaux avec la radio?

14212 M. BELLEROSE: À Gatineau, de ce que je comprends, puis monsieur Brière pourra confirmer, mais je pense qu'il y a un problème physique au départ. Je pense que la station de télé, physiquement, n'a pas l'espace voulu pour accueillir la station.

14213 M. BRIÈRE: Exact.

14214 M. BELLEROSE: Donc, ça a réglé le problème.

14215 CONSEILLÈRE NOËL: Et c'est pour ça que vous vous installeriez à loyer chez votre associé?

14216 M. BELLEROSE: Voilà!

14217 CONSEILLÈRE NOËL: Maintenant, compte tenu de la concentration et de la proximité des activités reliées à Quebecor Media à Montréal, Québec et Saguenay, comment pouvez-vous assurer le Conseil que la diversité des sources de nouvelles sera maintenue alors que tous les médias de Quebec Media inc. auront accès généralement aux mêmes sources de nouvelles?

14218 M. BRIÈRE: Sur la conclusion, vous me permettrez très respectueusement d'être en désaccord. Je ne pense pas que ce soit juste de dire ça, parce que ce n'est pas exact de dire « puisqu'il y aura des salles de nouvelles séparées ».

14219 Je prends pour acquis que les journalistes vont faire leur job, puis ils vont amener les nouvelles, puis ils vont faire une cueillette, puis ça va être bien différent.

14220 CONSEILLÈRE NOËL: Que Quebecor Media soit dans le portrait ou non, vous me dites :

« ... les sources de nouvelles sont les mêmes pour tout le monde, c'est le traitement qu'on en fait qui est différent. » (Tel que lu)

14221 M. BRIÈRE: Absolument pas. Ce n'est pas ça que je dis. Je dis qu'un journaliste qui travaille pour la radio et qui va interviewer le maire, il va amener son affaire puis il va raconter son histoire. Puis le gars de la TV, il est peut-être rendu ailleurs pour faire autre chose.

14222 On n'a jamais dit qu'on mettrait en commun les ressources d'information, on a même dit que le code de déontologie s'appliquerait. Il faut relire le code pour savoir que plus étanche que ça... C'est clair.

14223 CONSEILLÈRE NOËL: Vous avez la même réponse, je suppose, pour l'indépendance éditoriale?

14224 M. BRIÈRE: Bien oui. Je veux dire, c'est la même réponse parce que c'est vrai. Je veux dire, à partir du moment où on accepte le principe qu'une salle de nouvelles, un chef de pupitre puis quelqu'un qui est ailleurs, qui fait son travail, puis s'il fait bien sa job, il va le faire puis il va continuer de faire ce qu'il fait actuellement.

14225 Moi, je pense que c'est clair à ce niveau-là. Et, encore une fois, ce n'est pas dans notre intérêt, je l'ai expliqué ce matin, ce n'est pas dans notre intérêt parce qu'on a intérêt d'avoir une diversité d'information, une diversité de contenu. On a intérêt à ce qu'il y ait plus de nouvelles différentes parce que ça va nous permettre d'augmenter l'auditoire.

14226 Il n'y a pas épais de relance qui va tenir plus qu'une heure si on ne fait pas ça. Parce qu'on va se retrouver dans une situation où ça ne marchera pas. Et perdre de l'argent n'est pas l'intention première que nous avons.

14227 M. BELLEROSE: En termes de diversité, madame Noël, il faut peut-être regarder également quel va être le portrait de ces marchés-là advenant que vous approuviez la transaction.

14228 S'il n'y avait pas eu cette vente, on aurait été dans une situation où il y aurait eu une salle des nouvelles pour desservir trois stations de radio, si je ne m'abuse.

14229 Alors là, on va être dans une situation où les gens d'Astral, hier après-midi, ont dit qu'ils avaient eux-mêmes l'intention de créer leur propre service de nouvelles dans chacun de ces marchés-là. Vous venez d'ajouter une voix. À ma connaissance, je pense que c'est ce qui va se produire.

14230 Alors, eux, ils vont avoir des effectifs dans chacun de ces marchés-là avec une voix différente. Et nous, on dit qu'on a des salles distinctes, elles sont différentes de la salle télé; donc, la cueillette va se faire de façon distincte, le traitement va se faire de façon distincte.

14231 Alors, non seulement on n'élimine pas des voix, je pense qu'on ajoute à la diversité dans chacun de ces marchés-là.

14232 CONSEILLÈRE NOËL: Eh bien, moi je n'ai pas d'autres questions, Monsieur le Président. Je vous retourne le micro. Je reste sans voix.

14233 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame Wylie?

14234 Mme WYLIE: Monsieur Brière, peut-être que je ne l'ai pas saisi, mais quelle proportion ou quel ratio y aura-t-il entre le contenu verbal et la musique dans les stations AM? On a des chiffres pour la programmation locale et aussi pour les nouvelles.

14235 M. BRIÈRE: Je vous dirais, madame Wylie, que la musique c'est très marginal. C'est réservé actuellement en fin de soirée, le dimanche soir.

14236 C'est une avenue qu'on a explorée évidemment, parce que quand on regarde la situation dans le marché anglophone, on constate que les stations AM parviennent à bien réussir avec de la musique. C'est intéressant de voir que CFRB et puis l'autre station à Vancouver, elles parviennent à jouer de la musique.

14237 Dans le marché francophone, c'est plus difficile. Il y a une forte concentration de la musique sur la bande FM. On dirait que la culture a fait que c'est difficile pour la station MA. Donc, notre intention est de nous concentrer, consacrer, je vous dirais, puis là je vous lance un « ball park » mais ne m'en tenez pas rigueur si je suis à 1 % près, mais à 90 % ça va être du contenu verbal.

14238 On vit bien avec ça, parce que je pense que c'est là-dedans qu'il faut qu'on aille. Quand c'est de la musique, c'est spécialisé. CKAC le fait bien le dimanche en fin de soirée, avec une musique des années 30, 40 ou 50, et puis ça permet d'avoir une ambiance, mais ce n'est pas le but.

14239 Mme WYLIE: Si vous avez, ce que je comprends, à peu près pas tout à fait 14 heures de nouvelles par semaine, c'est ça? 13,41 minutes, quelque chose comme ça?

14240 M. BRIÈRE: Exact, oui.

14241 Mme WYLIE: Il resterait donc au moins 112 heures de programmation verbale. Est-ce qu'à votre avis on devrait s'inquiéter de la diversité des voix dans cette programmation-là puisque les suggestions ou les engagements proposés à date sont seulement vis-à-vis les salles de nouvelles?

14242 M. BRIÈRE: Je ne suis pas certain, madame Wylie, je m'excuse, de bien saisir la question, parce qu'à Trois-Rivières il va y avoir 35 heures de programmation locale. Alors, ça va être une voix différente; à Sherbrooke, ça va être une voix différente; à Montréal, ça va être une voix différente; à Québec...

14243 Mme WYLIE: Alors, ça c'est 126 moins ces heures-là?

14244 M. BRIÈRE: Oui, absolument. Moins les bulletins de nouvelles.

14245 Mme WYLIE: Il reste quand même beaucoup d'heures...

14246 M. BRIÈRE: Réseau? Oui, mais je vous ferai observer que c'est moins ou plus, ça dépend comment est-ce qu'on le regarde, que ce qui existe actuellement. Bref, il va y avoir plus de diversité demain qu'aujourd'hui. Ça, c'est clair.

14247 Mme WYLIE: Si l'inquiétude est la combinaison télévision-radio dans ces marchés-là, même la programmation locale, j'essaie de voir comment vous...

14248 Je vois que votre réaction est négative, mais les revendications ne sont pas seulement vers les nouvelles. La diversité peut être la diversité dans les sujets traités, ça peut être la diversité, même, au niveau de l'ouverture ou de l'accès qu'on donne aux artistes, et caetera.

14249 Ce sont les revendications que nous avons, nous. Alors, si je regarde votre annexe 6, les engagements sont vis-à-vis les nouvelles, mais il reste énormément d'heures de programmation verbale qui, elle, peut contenir aussi du matériel...

14250 M. BRIÈRE: Absolument.

14251 CONSEILLÈRE NOËL: ... qu'on pourrait qualifier d'éditorial probablement, ou certainement de moins de diversité, moins de choses couvertes parce qu'elles seraient couvertes et à la télévision et à la radio.

14252 Alors, c'est pour ça que je vous demandais vu que c'est verbal, vous allez entendre évidemment les revendications des intervenants où l'inquiétude s'élargit beaucoup plus loin que les salles de nouvelles seulement.

14253 M. BRIÈRE: Oui. Je vais essayer de clarifier ça du mieux que je peux. La première des choses, je veux juste qu'on se comprenne bien, qu'au moins on s'entende sur ce qu'on se dit.

14254 Les nouvelles, c'est une affaire, j'en conviens, qu'il n'y a pas que de l'information à l'intérieur, évidemment, des bulletins de nouvelles, vous avez tout à fait raison de le soulever.

14255 Il n'y aura pas de croisement entre la télévision et puis la radio, donc ça élimine les points de vue à la télévision et à la radio. Donc, on parle ici uniquement d'un point de vue ou de concentration de points de vue à la radio, parce qu'il n'y en aura pas puisqu'on a déjà séparé les salles de nouvelles puis on a séparé les contenus en même temps.

14256 Parce que les contenus à la télévision ne seront pas les mêmes que les contenus à la radio, ça c'est clair.

14257 Mme WYLIE: C'est justement ce que je vous demande. L'engagement que nous avons, c'est un engagement vis-à-vis les nouvelles.

14258 M. BRIÈRE: Non, non, non. Non, non. C'est un engagement qui est plus large que ça.

14259 Mme WYLIE: Mais non, l'engagement à l'annexe 6, pardon. Je voulais justement que vous me parliez du reste.

14260 M. BRIÈRE: Ah! O.K.

14261 Mme WYLIE: Parce que là, on parle de collecte d'informations, direction des nouvelles, salle de nouvelles. Et ce que je soulève, et c'est ce qui va être soulevé plus tard aussi, pour vous donner la chance d'en discuter, c'est que dans une station à prépondérance verbale, si on élimine le 14 heures de nouvelles et le peu de musique que vous allez jouer, il reste énormément d'heures de contenu verbal qui, lui, peut aussi être éditorial ou avoir un impact sur l'accès aux ondes.

14262 M. BRIÈRE: Le contenu verbal qui reste va venir soit de CKAC réseau, soit de la station locale; la station de télévision n'a rien à voir avec ça.

14263 Mme WYLIE: Mais dans ce marché local là, vous n'avez pas aussi la télévision?

14264 M. BRIÈRE: Oui, mais il n'y a pas de lien entre les deux.

14265 Mme WYLIE: Bien, c'est ça, expliquez-moi qu'il n'y en a pas.

14266 M. BRIÈRE: Je ne peux pas vous expliquer plus que vous dire qu'il n'y aura pas de lien entre les deux, madame Wylie. C'est-à-dire qu'une station de radio, ça a 128 heures, c'est ça? Alors, il y a tant d'heures qui vont prévenir...

14267 Prenons l'exemple de CHLN à Trois-Rivières : 36 heures et 30 minutes locales. Bon, là, vous n'avez plus de troubles. Plus 12 heures et 34 minutes de nouvelles. Ça fait une cinquantaine d'heures. La balance des heures...

14268 Mme WYLIE: Non, non, non, minute, là.

14269 M. BRIÈRE: Oui?

14270 Mme WYLIE: Quand vous parlez du local, on soustrait les nouvelles ensuite, on ne les ajoute pas, à moins que je ne comprenne pas.

14271 M. BRIÈRE: Vous avez raison. Non non, mais moi je vous ai dit que 13 heures et 34 c'était le contenu total de l'information, y compris les nouvelles réseau. C'est quand même la station de radio qui les fait, ça vient de Montréal.

14272 Parce que l'inquiétude que vous semblez soulever, c'est le rapport entre la télévision puis la radio. La balance des heures de programmation va venir de la radio de CKAC. Par exemple, le bloc de sports en soirée, entre 6 heures et minuit, ne viendra pas de la TV, ça va venir de CKAC qui va diffuser une émission à travers le Québec, puis CHLN va diffuser cette émission-là.

14273 Alors, ça va venir de la station CKAC, ça n'a pas à voir avec la radio.

14274 Mme WYLIE: Monsieur Brière, ma question était : À CKAC, qui est là où est TVA aussi, et la programmation radio, il y a une possibilité de suggestion que l'accès des artistes, des chanteurs ou les questions qui peuvent intéresser le public pourraient, au nouveau réseau, avoir moins de diversité, parce que les contenus seraient partagés possiblement, c'est ça que je veux que vous adressiez.

14275 L'inquiétude que toutes ces heures réseau là qui restent, est-ce qu'elles seront vraiment distinctes ou partagées entre la télévision et la radio et ensuite acheminées au marché de Trois-Rivières qui, possiblement à ce moment-là, aurait moins de diversité à cause de ce partage?

14276 M. BRIÈRE: Je comprends. Oui, je pense que je saisis mieux. Excusez-moi, des fois c'est un peu plus difficile pour moi de saisir tout ça.

14277 Je ne peux pas faire autrement que vous dire que ça ne peut pas exister, parce que ça peut difficilement exister, puis c'est deux médias complètement différents et tout.

14278 Mais en présumant qu'on pousse le raisonnement au bout, je pense que l'inquiétude que vous avez c'est de dire qu'il pourrait y avoir le même genre de contenu à la télévision dont on se servirait pour animer la radio et tout.

14279 Je ne pense pas que la promotion croisée, et on ne s'est pas gênés pour le dire puis on va continuer de le faire parce que je pense que c'est important pour la radio AM qu'on ait ce support-là, je ne vois pas tellement en quoi ça pourrait s'appliquer.

14280 Mais si le Conseil est préoccupé par ça, on pourrait peut-être, je ne sais pas, puis là, je lance quelque chose pour essayer de trouver une réponse en même temps avec vous, c'est qu'on peut faire un rapport à chaque année et puis vous dire : Voici les genres de contenu, voici...

14281 Je pense qu'il y avait une situation comme ça dans le dossier d'Astral, puis dans notre dossier FM on a une proposition qui ressemble à ça, qui donnerait l'assurance au Conseil qu'on maintient un niveau de diversité qui est en proportion des engagements qu'on prend.

14282 M. BELLEROSE: En fait, si je me rappelle bien, madame Wylie, je pense que dans les dossiers FM la question a surgi, et ce que nous avions proposé, c'est que nous tenions informé le Conseil de toute plainte qui pourrait être adressée à TVA de la part du milieu artistique, par exemple, qu'ils trouveraient qu'ils n'ont pas eu un accès raisonnable aux ondes.

14283 Alors, nous, on n'a absolument aucun problème à tenir le Conseil informé si de telles situations se produisent.

14284 Raynald a aussi, je pense, lors de l'audience, eu la chance et peut-être qu'il pourrait le rappeler, il a eu la chance de rappeler à quel point c'est un petit monde, le monde artistique au Québec, et que d'imaginer seulement qu'on puisse créer des barrières et de priver des gens de l'accès aux ondes, c'est pratiquement quelque chose d'impensable compte tenu du milieu dans lequel on évolue.

14285 M. BRIÈRE: Le retour de Natacha St-Pier de Paris hier, c'est partout ça. On ne peut pas s'en priver, c'est notre vedette, on l'aime puis on en a parlé. La radio en a parlé, la télévision en a parlé, l'Internet en a parlé, les journaux en ont parlé, tous la même chose.

14286 « Star Académie », c'est devenu un phénomène de société, « La Presse » de Montréal, « La Presse » ça ne nous appartient pas, on ne contrôle pas ça, « La Presse » en a fait ce matin la une de son cahier des arts. Le « Journal de Montréal » en a parlé. CKAC avait une entrevue ce matin, on n'a rien à voir, on n'est même pas impliqués là-dedans.

14287 Le Québec ou le marché francophone, c'est petit; forcément, on parle un peu tous des mêmes affaires. Il se produit un événement, il y a quelque chose qui arrive... il n'y a pas une volonté de le faire, on ne se lève pas le matin puis on se dit : aujourd'hui on devrait faire quelque chose comme ça.

14288 Il y a la réalité de notre marché qui veut que nos artistes, on les aime, puis les gens travaillent d'un bord et de l'autre; c'est peut-être pour ça qu'on est aussi créatifs. Je pense qu'on peut le dire en toute modestie, notre marché, ça produit une télévision originale, ça produit une radio qui est originale.

14289 Ce matin à CKAC, ils se plaignaient de certains aspects de « Star Académie », par exemple. Ils trouvaient que les gens ne devraient pas payer sur Internet; bon, ça faisait un débat. Le « Journal de Montréal », lui, avait un autre angle et Nathalie Petrowski dans « La Presse », elle, elle trouvait que c'était bon, elle s'est trouvée à aimer ça puis elle est devenue accro, puis elle a dit c'est une bonne chose.

14290 Il n'y a pas eu de coordination, personne n'a coordonné ça. C'est arrivé parce que l'événement était suffisamment fort. Je reviens sur Natacha St-Pier, et je reviens sur Lynda Lemay, qui ont gagné des Victoire à Paris, elles sont accueillies comme il se doit.

14291 Et nous, on en a fait la télévision; TQS en a fait; Jean Lapierre travaille à CKAC puis il travaille à TQS; Michel Auger travaille au « Journal » puis il travaille à RDI; Pierre Bourgault travaille au « Journal » puis il travaille à RDI; et caetera. Il y a quelque chose dans ce marché-ci qui fait que les choses se passent.

14292 Cela dit, je comprends la préoccupation et je suis sensible à ça. Et non seulement ce n'est pas dans notre intérêt, mais nous, on peut tenir le Conseil informé d'abord, Serge l'a dit, de toute plainte; puis on peut soumettre un rapport à la fin de l'année...

14293 En tout cas, on devrait se donner un certain encadrement pour le rapport, qui démontrerait qu'on n'a pas indûment... si c'était l'appréhension. Mais ça fonctionne un peu comme ça dans ce marché-ci.

14294 Mme WYLIE: Nous avons discuté plus tôt, et vous avez soulevé la condition de licence qui a été rattachée à la station de radio de Global à Winnipeg, et j'en ai une version ici en français.

14295 Je trouve intéressant de dire que les salles de nouvelles vont être différentes, et on a discuté justement, je pense avec Cogeco, le fait que peut-être de simplement s'arrêter à ça, ça ne nous donne pas grand-chose parce que, par exemple, s'il y en a un d'entre vous qui joue avec leur « blackberry », ce serait difficile de dire que le fait qu'ils sont dans un bureau différent de leur bureau, que ça c'est de l'étanchéité avec les capacités de communication d'aujourd'hui.

14296 Je vois que votre engagement va un peu plus loin. J'aimerais vous entendre, justement, est-ce qu'il serait plus juste de mettre l'accent sur l'emploi des gens et leur emploi exclusif à la radio plutôt qu'à la télévision?

14297 Parce que, pour moi, les salles de nouvelles, je vois si c'est physique ça n'aide rien avec les modes de communication, vous allez plus loin en parlant de son propre chef d'information, sa propre équipe de journalistes et d'annonceurs.

14298 Est-ce qu'il y aurait une façon de donner un plus grand niveau de confort à ceux qui ont des inquiétudes en ajoutant, justement, cette notion d'exclusivité, que ces gens-là vont travailler exclusivement pour la radio, surtout quand on parle de...

14299 J'ai bien compris que dans certains marchés, vous auriez vos gens dans le même endroit physique; est-ce que j'ai bien compris?

14300 M. BRIÈRE: Oui, tout à fait, dans des marchés plus secondaires, et certainement à Québec. C'est ça, exact.

14301 Mme WYLIE: Mais vous voyez ce que je veux dire, si on a une condition de licence qui se base surtout où on dit toujours une salle de nouvelles différente; est-ce qu'à ce moment-là vous parlez, vous, d'emplois exclusifs plutôt que d'une notion de deux pupitres physiques à l'intérieur d'un local?

14302 M. BELLEROSE: En fait, c'est clair dans notre esprit qu'il va y avoir deux équipes distinctes, c'est-à-dire que les gens qui sont à la radio seront des journalistes spécifiquement dédiés à la radio puis ceux qui seront à la télé, ce sera ceux de la télé.

14303 Ça, dans notre esprit, c'est très clair et c'est comme ça qu'il faut interpréter le libellé quand on parle de son équipe de journalistes annonceurs.

14304 Une fois qu'on a dit ça, si on se met dans la situation, par exemple, où il y a du remplacement durant la période de vacances, du remplacement maladie, et que vous avez un employé surnuméraire, un employé de remplacement pourrait très bien y aller avec des emplois exclusifs.

14305 Mais on va brimer la possibilité pour cette personne-là tantôt de peut-être être à l'emploi de la télé ou tantôt à l'emploi de la radio pour répondre à des besoins ponctuels. Je ne suis pas sûr qu'on va vraiment se rendre service.

14306 Mme WYLIE: Vous parlez de 24 heures, il n'y a pas de problème.

14307 M. BELLEROSE: Non, mais nous, quand on propose quelque chose, on essaie de tenir compte de ces réalités-là factuelles, des situations qu'on vit, nous, en tant que gestionnaires au jour le jour.

14308 Notre intention, c'est véritablement, et puis il n'y a pas d'idée cachée, c'est vraiment d'avoir des équipes séparées. Dans bien des cas, de toute façon, et Raynald l'a mentionné, CKAC c'est ailleurs, c'est un autre groupe, c'est un syndicat différent et tout. Il n'y a vraiment pas d'ambiguïté là-dessus.

14309 Mais il peut survenir, effectivement, des situations où on se dit : Bien, il faut que ce soit absolument exclusif; ça voudrait dire tout simplement qu'une personne qui aurait la possibilité peut-être dans des périodes très, très temporaires de remplacement vacances, elle ne pourrait pas travailler, elle ne pourrait pas faire d'heures à la radio puis à la télé; c'est ça que ça veut dire.

14310 Dans le fond, ça ne change pas grand-chose pour nous, parce qu'à ce moment-là on aurait seulement à engager peut-être plus de surnuméraires. Tout ce que ça va faire, ça va priver, ça va brimer des gens, des employés de pouvoir travailler. Mais c'est vraiment pour des situations d'exception ce que je vous mentionne.

14311 Parce que lorsqu'on parle de son équipe de journalistes, bien c'est vraiment que la télé a son équipe. Si je prends une situation que je connais bien à Trois-Rivières, par exemple, il y a une salle de nouvelles, ils vont avoir leurs effectifs, puis c'est ces gens-là qui travaillent à la télé, ils ne travailleront pas à la radio, ces gens-là.

14312 Puis à CHLN, les gens de chez CHLN, il y a trois journalistes là, ils vont travailler à la radio, ils vont être physiquement peut-être dans le même immeuble, mais chacun va être dédié et affecté à ses tâches respectives. Pour nous, c'est très clair.

14313 Mme WYLIE: Monsieur Bellerose, je crois que je vous ai entendu dire que si ce n'était pas de cette revente des AM, de fait il y aurait moins de diversité. Moi, j'avais cru, je cherche le paragraphe dans la décision, mais que :

« Astral avait proposé d'établir dans chaque marché une salle de nouvelles commune mieux outillée au plan technologique et de l'effectif journalistique. » (Tel que lu)

14314 C'est tellement bien écrit que je suis certaine que ce n'est pas moi qui ai écrit ça, que je l'ai copié de la décision, mais je ne trouve pas où.

14315 Alors, je crois qu'on avait proposé, je crois que je vous ai entendu dire que ce que vous proposez est encore mieux parce qu'Astral n'avait pas proposé des salles de nouvelles différentes.

14316 M. BELLEROSE: Non, non. Écoutez, si vous avez interprété ça de cette façon, ce n'était pas du tout mon intention, ce n'est pas ça que je voulais dire.

14317 Ce que je voulais dire, c'est que la proposition, et on me corrigera si j'ai commis une erreur, mais la proposition à l'époque d'Astral était d'avoir une salle de nouvelles dans chaque marché qui desservirait les trois propriétés qu'ils avaient. Ils avaient 1 AM, 2 FM.

14318 Mme WYLIE: Là, je comprends; vous avez un propriétaire de plus?

14319 M. BELLEROSE: Exactement. Alors, je dis que maintenant la situation c'est qu'eux auront leur propre salle des nouvelles pour alimenter 2 FM, et nous, nous aurons toujours une salle de nouvelles pour alimenter 1 AM. Et je soulevais uniquement la préoccupation de la diversité que vous aviez soulevée.

14320 Vous le mentionnez que, dans le fond, il y avait plus de diversité finalement dans ces marchés-là maintenant.

14321 Mme WYLIE: Monsieur Bellerose, plus tôt ou la semaine dernière, je crois, j'ai eu un bref échange avec vous à propos des dépenses de programmation que vous suggérez. Et il reste quand même qu'après cette conversation avec la commissaire Noël, que ce que vous proposez de faire va être très dispendieux, au début en tout cas, il y aura besoin d'infrastructures, d'équipements, et comme monsieur Bellerose me disait, de huit journalistes, je crois que c'est ça que vous m'aviez dit?

14322 M. BELLEROSE: Là, vous parlez de nos demandes FM?

14323 Mme WYLIE: Ah! oui, nous parlons des demandes FM.

14324 M. BELLEROSE: Oui, oui.

14325 Mme WYLIE: Mais la question reste la même. Il reste encore que les stations AM, normalement, ont une rentabilité à peine stable et que vous proposez dans vos projections d'être rentables dès la première année malgré tous ces frais d'exploitation, ce qui va à l'encontre de ce que nous, on a connu et que vous, vous avez connu aussi.

14326 Et je comprends que c'est, comme vous expliquiez à madame Noël, c'est la relance de la radio AM, et caetera, et monsieur Brière vous êtes très enthousiaste, c'est très évident.

14327 Qu'est-ce qui se passe si, de fait, les revenus ne se matérialisent pas? Et que non seulement vous n'êtes pas rentables dès la première année mais vous ne l'êtes pas pendant sept ans, est-ce que vous continuez cette relance et ces dépenses et l'amélioration de l'infrastructure, l'embauche de journalistes indépendants, les heures locales, et caetera?

14328 Qu'est-ce qui arrive si ce projet qui semble, si on regarde les données historiques, très enthousiaste mais peut-être un peu...

14329 M. BRIÈRE: Optimiste?

14330 Mme WYLIE: Optimiste.

14331 M. BRIÈRE: Oui, oui, oui. On a eu ces discussions-là, nous.

14332 Mme WYLIE: Et qu'est-ce que monsieur Péladeau en dit de ça?

--- Rires / Laughter

14333 M. BRIÈRE: Monsieur Péladeau vous l'a dit l'autre fois, il a été surpris que je lui présente ça comme ça.

14334 Mme WYLIE: Oui, mais monsieur Péladeau est allé au cinéma à Shawinigan ce soir-là. Non, pas à Shawinigan, au Saguenay, pardon.

14335 M. BRIÈRE: Au Saguenay. Laissez-moi vous répondre plus sérieusement.

14336 C'est un projet audacieux, vous avez raison de le dire, dont une des clés de succès, à mon humble avis, repose sur la relance du marché de Québec.

14337 Je le dis parce que quand vous regardez la situation en général, on peut dire que CKAC se porte bien, assez bien, vraiment, puis particulièrement depuis un an, tout ça là, ils ont fait un travail, quant à moi, excellent et extrêmement encourageant.

14338 Puis s'il pouvait bénéficier d'un support de promotion encore plus fort, je pense que CKAC pourrait accroître son auditoire. Dans les régions, il y a là aussi un travail à faire.

14339 Mais le véritable enjeu n'est pas là, le véritable enjeu il est à Québec. À Québec, pourquoi? Parce que la perte va être de 1,5 million. Il faut dire qu'entre le moment où on a fait nos projections, au mois d'août, et puis aujourd'hui, ça a reculé.

14340 On n'est pas en avance sur le plan, de ce que je comprends de la situation actuelle, des discussions que j'ai eues avec le fiduciaire, monsieur Beaulne, la situation ne s'est pas améliorée.

14341 Malgré ça, on a dit : Bon, on y va. Et c'est sûr que si on réussit à redresser la situation à Québec, d'où, je le répète, l'importance pour nous d'avoir la station FM qu'on a liée ce matin, et dont on répondra en fin d'après-midi, semble-t-il, ou demain, mais ça, c'est clair.

14342 Mais pour répondre plus précisément à votre question, écoutez, je vous dirais qu'on a la conviction qu'on va réussir à le faire, mais évidemment, une fois que la foi a transporté les montagnes, ça ne règle pas tout.

14343 On va être responsables, comme on l'a toujours été. Comme on l'est en investissant en télévision spécialisée dans le marché anglophone où on a perdu 4 millions cette année. Puis on continue, puis on travaille, puis on bûche, puis on se dit qu'on y croit, puis on travaille.

14344 Alors, c'est clair que si demain ça ne réalise pas tous nos objectifs, comme ça nous arrive dans d'autres de nos entreprises ou ailleurs, on va travailler fort pour que les choses arrivent, d'où l'importance, la nécessité, le besoin essentiel d'avoir le maximum de flexibilité. En dehors de ça, ça ne peut pas se faire, à mon avis.

14345 Bref, je serais tenté de vous le dire, parce que l'opportunité m'est offerte : si ça devient trop contraignant, et pour nous et pour d'autres, me semble-t-il, je ne répondrai pas pour les autres, mais je peux me permettre d'avoir une opinion plus personnelle quand même, ça va devenir impossible. Ça ne se pourra pas.

14346 À un moment donné, il y a une mathématique, vous avez bien raison de le soulever, il y a une mathématique qui, déjà, est à la limite. Mais en même temps, on ne peut pas relancer Québec sans investir puis sans y croire. Sinon, Québec, au lieu de perdre 1,5 million, il va perdre 1,2 million. À un moment donné, ça ne change plus rien.

14347 Alors, ou on y va et puis on plonge puis on essaie de le redresser puis on le rebâtit; puis on travaille fort, puis on met la machine, puis on pousse, puis la promotion croisée, puis Dieu sait si je vais être heureux de compter sur notre machine. La machine de notre groupe, on va en avoir de besoin. Si on réussit à faire ça, on va réussir à faire la job.

14348 Mais c'est fragile, c'est un défi... Je me suis levé ce matin en pensant à ça, justement. Et en me disant : C'est à quelle heure l'audience, peut-être que je devrais être absent.

--- Rires / Laughter

14349 M. BRIÈRE: Non non, ce n'est pas vrai. J'y crois puis je suis enthousiaste.

14350 Mme WYLIE: Si vous vous êtes levé déprimé, j'aimerais bien voir...

14351 M. BRIÈRE: Je ne suis pas déprimé.

14352 Mme WYLIE: ... quelle allure vous avez quand vous êtes enthousiaste.

--- Rires / Laughter

14353 M. BRIÈRE: Écoutez, on fait des choses qu'on croit puis des choses qu'on aime, des choses qu'on a envie, mais soyez assurés d'une chose : je n'ai pas la naïveté de croire que ça se fait tout seul.

14354 C'est une saprée job. J'en suis bien conscient, puis vous le savez, puis tout le monde le sait. Mais, en même temps, je me dis : On a peut-être une solution. Je le dis modestement, puis on a surtout probablement les assises puis l'infrastructure puis ce qu'il faut, mais ce n'est pas garanti.

14355 Alors, on prend ça calme et puis on se dit : On va... je parle à moi...

--- Rires / Laughter

14356 M. BRIÈRE: ... on va prendre les choses une par une, en autant qu'on a la flexibilité pour le faire, sinon ça ne se fera pas, puis sinon on n'aura pas d'intérêt pour le faire, ça, c'est clair.

14357 Mme WYLIE: Je vous remercie. Justement, c'est la flexibilité qui, souvent, inquiète les gens, parce que ce qu'on fait, c'est qu'on suggère des contraintes et on suggère des promesses et des engagements, et la flexibilité est un peu l'envers de la médaille si on n'a pas les effectifs financiers pour rencontrer ses engagements.

14358 Alors, voilà pourquoi la question est posée. Je vous remercie. Merci, Monsieur le Président.

14359 LE PRÉSIDENT: Merci. Madame Pennefather?

14360 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, Monsieur le Président. Juste une question à la programmation avant d'aller sur d'autres dossiers.

14361 À Sherbrooke, avez-vous des plans spécifiques en programmation pour la station de langue anglaise, ça veut dire CKTS-AM?

14362 M. BRIÈRE: Non. Très honnêtement, non. On n'est pas rendus là, ce n'est pas une priorité à court terme avec tout le travail qu'on a à faire, je vous dis très franchement qu'on souhaiterait continuer ce que c'est actuellement et ne pas apporter dans un avenir, disons prévisible, de changements à la situation actuelle.

14363 On n'est pas en mesure de faire ça, et ça n'est pas dans nos priorités de le faire non plus actuellement.

14364 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, monsieur Brière. On va aller sur un autre dossier maintenant. C'est la valeur de la transaction, ça semble vous intéresser, et ensuite les avantages tangibles, ça va de soi.

14365 Comme avait mentionné madame Wylie, ces questions font suite à l'avis public 2002-13. Ça veut dire qu'on avait annoncé qu'on puisse explorer avec vous la question de la valeur de la transaction et les avantages tangibles qui en résulteraient.

14366 Alors, pour commencer, juste pour faire le point. Dans votre mémoire, à la page 28, vous proposez une valeur de la transaction comme suit :

« ... 8 millions pour les actifs de radio AM et 4 750 000 $ pour la station CFOM... » (Tel que lu),

14367 Est-ce que j'ai bien raison?

14368 M. BRIÈRE: Tout à fait, madame Pennefather.

14369 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Maintenant, j'aimerais parler, premièrement, de la valeur de la transaction qui touche à la station CFOM-FM. On vient tout juste de parler de cette station, alors peut-être on peut lancer quelques questions qui vont clarifier cette valeur.

14370 Je prends la lettre de lacunes du 19 novembre, à la page 3, et ma question c'est peut-être une question que vous attendez.

14371 Étant donné que le prix qu'Astral Media a payé pour CFOM-FM en l'an 2000 était de l'ordre de 9 millions de dollars, et maintenant on est devant un prix de vente 4 750 000 $, on constate que cette station avait subi une baisse de valeur de près 47 % en moins de deux ans.

14372 Alors, si j'ai bien compris à la page 3 de la lettre de lacunes du 19 novembre, vous présentez certains facteurs qui expliquent. Alors, j'aimerais que vous élaboriez sur ces facteurs pour nous expliquer cette baisse de valeur.

14373 En effet, je suis très intéressée par le premier facteur qui démontre, d'après vous, qu'une des raisons, un des facteurs est l'isolement de CFOM qui est la seule station FM de la nouvelle société.

14374 Mais au moment de l'achat par Astral, d'une valeur de 9 millions, je pense que, si j'ai bien raison, cette même station était, comme on dit en anglais un « stand alone », je pense que j'ai droit à quelques mots en anglais, si madame Noël les a utilisés, alors c'est un des facteurs que je trouve difficile à comprendre, et peut-être vous pourriez parler des autres facteurs qui font en sorte qu'on est devant une baisse considérable de la valeur de cette station.

14375 Et je suis aussi intéressée à la discussion que vous venez d'avoir avec madame Wylie sur l'importance de CFOM dans le portrait total. J'ai devant moi les chiffres qui démontrent, comme elle l'avait souligné, un avenir intéressant et rentable pour cette station-là et un passé aussi rentable pour cette station-là.

14376 Alors, sur ces deux côtés, on a un peu de difficulté à comprendre cette valeur de 4 750 000 $.

14377 M. BRIÈRE: Je vais demander à mon collègue Paul Buron de peut-être élaborer sur la première partie, puis je conclurai.

14378 M. BURON: Alors, madame la conseillère, en fait, les différents facteurs qui sont ici, quand on parle d'une station CFOM qui était isolée dans le passé, je pense c'était le cas, mais l'acheteur, il y a un peu plus d'un, justement, de cette station-là ne la rentrait pas dans un système qui était isolé, parce que CFOM faisait partie d'un grand groupe qui s'appelle Astral.

14379 Donc, les synergies qui pouvaient être développées avec la station de CFOM étaient probablement, et je ne peux pas présumer parce que je ne connais pas les données qui ont été utilisées par Astral à l'époque, mais étaient probablement plus substantielles, finalement, que de la tenir isolée dans un système comme celui qui est le cas dans la transaction qui nous intéresse aujourd'hui.

14380 Le deuxième élément qui est aussi très important dans l'évaluation de cette station-là et qui n'est pas mentionné ici en toutes lettres, c'est que le marché a effectivement changé d'une façon assez importante entre le moment de la transaction Astral-CFOM et la transaction qui nous intéresse aujourd'hui.

14381 On sait que les multiples dans le marché ont changé d'une façon assez importante, le marché s'est corrigé énormément. Je pense que la bulle spéculative de tout ce qui pouvait toucher au secteur des télécommunications a fondu énormément; donc, on ne parle plus des mêmes multiples aujourd'hui, finalement, qui s'appliquaient alors à l'époque.

14382 Donc, on ne peut pas vraiment comparer le 9 millions de dollars qui avait été payé à l'époque avec l'évaluation qu'on en fait aujourd'hui de 4 750 000 $.

14383 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, l'évaluation de 4 750 000 $ est basée sur quoi?

14384 M. BURON: Alors, l'évaluation du 4 750 000 $ est basée sur un multiple de neuf fois le BAIIA et qui tient compte finalement de la réalité de cette station-là à l'intérieur de la transaction qui fait que ça va être une station FM qui, va malgré, tout être isolée dans le système; et, évidemment, qui ne pourra pas bénéficier de synergies, qui seraient les mêmes que si elle faisait partie d'un grand groupe de stations FM.

14385 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous êtes dans une position de mettre ces facteurs en termes monétaires, un peu dans le sens que madame Wylie a poursuivi hier dans cette même page, vous en parlez des synergies et du manque de synergies, et caetera?

14386 Est-ce que vous êtes capables de donner ce portrait dans les chiffres? Jusqu'à quel point ces facteurs que vous mentionnez ici ont contribué précisément à cette baisse de valeur?

14387 M. BURON: Je pense que ce serait de la pure spéculation que d'essayer de tenter de trouver une valeur exacte, finalement, à la baisse de valeur qui serait attribuable aux synergies, parce que ce serait présumer quelles sortes de synergies des groupes concurrents seraient capables de réaliser à l'intérieur d'une transaction qui serait différente de celle qui est proposée aujourd'hui. Alors, je ne pense pas qu'on puisse spéculer sur ce genre de choses là.

14388 J'attirerais votre attention, cependant, juste sur un fait aussi, quand on dit que la valeur est peut-être sous-estimée, je dirais que même TVA dans son ensemble aujourd'hui se transige à un multiple d'environ sept fois son BAIIA, et ce qu'on dit ici c'est qu'on propose une transaction où on va payer neuf fois le BAIIA estimé de cette station-là.

14389 Alors, je ne pense pas qu'on puisse parler d'une valeur sous-estimée, ne serait-ce que sur cette base-là. Alors, évidemment encore moins de la comparer avec le 9 millions qui avait été payé à l'époque.

14390 M. PARENT: Avec votre permission, madame Pennefather, peut-être que je me permettrais d'ajouter que tel que je vous l'ai mentionné tantôt, nous avons, avant d'être partie à cette transaction-là, eu des négociations avec le Groupe Astral pour l'acquisition de la station CFOM, ça s'est fait d'une façon indépendante.

14391 Et sans dévoiler de secrets commerciaux, je peux vous dire que les prix discutés ou les prix que nous étions prêts à offrir étaient beaucoup plus près du prix payé ou offert subséquemment par le partenariat que du prix de 9 millions qui avait été payé par Astral initialement.

14392 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Juste pour continuer un tout petit peu, qu'on comprenne bien parce que même si vous trouvez que ça va de soi, il faut continuer un peu pour comprendre. Et même si le dossier nous dit que c'est le résultat d'une discussion entre vendeur et acheteur, il faut comprendre.

14393 Étant donné qu'on arrivera à un moment donné à parler des avantages tangibles et qu'on a été clairs qu'on voulait vraiment comprendre pourquoi cette valeur est là, je pense qu'il faut continuer un petit peu.

14394 Ici, CFOM-FM, j'ai des résultats et projections devant moi. Et vous avez aussi mis dans votre dossier avec cette même lettre le plan d'affaires pour la station CFOM. Il y a, comme j'avais mentionné au début, un changement considérable dans le BAIIA avec vos projections.

14395 Sans être un expert comme vous dans ce secteur, j'aurais pensé que ça démontre une rentabilité impressionnante, ça veut dire une hausse d'à peu près 22 % entre 2001 et 2003 de la marge de BAIIA, et je me demande pourquoi ça ne peut pas être traduit dans une valeur plus haute que 4 750 000 $?

14396 M. BURON: En fait, le multiple qu'on utilise tient compte finalement d'une rentabilité à peu près équivalente à celle qui est montrée là pendant neuf ans; c'est d'ailleurs la raison pour laquelle on paie neuf fois, finalement, le BAIIA qui est là.

14397 Alors, ce qu'il faut comprendre c'est que le prix est égal à neuf ans de rentabilité avec une croissance qui est somme toute intéressante, mais qui est aussi à la fois incluse dans le multiple qui est utilisé.

14398 Alors, quand on paie ce genre de multiple-là, on s'attend à avoir ce genre de rendement là. Donc, l'équation, finalement, se stabilise à ce niveau-là d'une façon assez parfaite.

14399 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, vous dites que vous prenez, disons, une moyenne de la marge de BAIIA pendant les années précédentes, c'est comme ça que vous allez aller cette fois-là?

14400 M. BURON: Non, ce que je dis c'est qu'en utilisant un facteur de neuf, ça inclut une croissance du BAIIA. S'il n'y avait aucune croissance du BAIIA, le multiplicateur de neuf serait effectivement baissé à un niveau plus bas.

14401 On pourrait facilement imaginer qu'une compagnie qui n'aurait aucune croissance dans son BAIIA, on ne serait probablement pas prêts à payer plus trois ou quatre fois finalement le bénéfice de cette société-là et non pas un multiple de neuf fois qui sont les valeurs qu'on utilise aujourd'hui dans le marché.

14402 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Finalement, vous accepterez comme moi par contre que même si monsieur Brière a parlé d'une situation difficile, CFOM était rentable pendant les dernières années de 1997 à 2001?

14403 M. BURON: Oui.

14404 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Je veux juste poser une autre question sur CFOM et ensuite on va prendre notre pause.

14405 Suivant la discussion avec madame Wylie aussi, je vois que les frais d'exploitation, le montant pour la programmation 2001, si on compare ça avec le montant des dépenses de programmation que vous projetez pour 2003, il y a une baisse considérable. Si on prend l'administration, je trouve aussi une baisse considérable qui nous amène à un BAIIA un peu plus élevé, disons.

14406 Mais étant donné que vous mettez beaucoup d'emphase sur le rôle que CFOM va jouer dans le portrait de Québec et cette importance-là, est-ce que j'ai raison que ces chiffres sont le résultat des synergies?

14407 M. BURON: Au niveau des frais d'administration, effectivement, il s'agit ici des résultats des synergies qu'on estime être capables d'appliquer à la station CFOM en bénéficiant, évidemment, du regroupement entre la station AM du marché de Québec et la station FM et en tenant compte également aussi de la possibilité de relocaliser dans les studios de télévision les opérations, comme on l'a déjà mentionné.

14408 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, il y a moyen de comptabiliser les synergies, en effet?

14409 M. BURON: Il y a certaines synergies, effectivement, dans ce qui vous a été présenté comme projections financières qui sont incluses dans ces données-là, qui sont aux alentours de 230 000 $ et principalement au niveau des frais administratifs.

14410 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Maintenant, on peut prendre la pause si vous voulez, Monsieur le Président.

14411 LE PRÉSIDENT: Nous reprendrons dans 15 minutes. We will resume in 15 minutes.

--- Suspension à 1555 / Recess at 1555

--- Reprise à 1620 / Upon resuming at 1620

14412 LE PRÉSIDENT: À l'ordre, s'il vous plaît. Order, please. Madame la conseillère Pennefather?

14413 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, Monsieur le Président. Re-bonjour.

14414 Maintenant, on parlera des stations AM. Et si je comprends bien, vous avez accordé une somme de 8 millions de dollars à ces stations, c'est-à-dire les huit AM. Est-ce que j'ai bien raison?

14415 M. BRIÈRE: Tout à fait.

14416 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On nous dit que ce montant est le résultat des négociations entre vendeur et acheteur, mais ce serait peut-être intéressant pour nous d'en savoir plus, si c'est possible. Alors, commençons avec ce résultat de 8 millions.

14417 Hier, dans les discussions sur le dossier avec Astral Media, on avait entendu certains autres chiffres pour 50 %, à titre d'exemple, du côté radio FM, Radiomédia. Alors, il y a un chiffre de 5 millions pour ce qui peut être décrit comme étant 50 % du portrait radio AM, ça veut dire les huit incluant Radiomédia.

14418 Et si on additionne ça au minimum, le 5 millions qui, si j'ai bien compris hier, était attribué à 50 % à Radiomédia, si on ajoute ça avec l'autre 50 %, c'est 10 millions.

14419 En plus, dans une lettre du 13 novembre dans ce dossier, une lettre signée par Astral Media, on retrouve aussi une valeur pour ce même 50 % de 3,8 millions.

14420 Alors, une autre thèse peut être conclue que le total de la portion Radiomédia seulement serait de 7,6 millions de dollars, laissant un montant de 400 000 $ pour la balance des stations AM dans le package total, ce qui me semble un peu étrange.

14421 Alors, pourriez-vous peut-être nous amener à comprendre mieux d'où vient la valeur de 8 millions autant que possible et, si c'est possible, pour nous de comparer ce 8 millions avec les autres éléments qui ont été mis dans le dossier public.

14422 À titre d'exemple, un montant de 3,8 millions pour la moitié des actifs de Radiomédia seulement, qui nous mène à un chiffre plus élevé pour les stations AM.

14423 M. BRIÈRE: Je pense que ce qu'on peut faire, c'est vous donner la base; puis les représentants d'Astral sont ici, je pense qu'on peut avoir un éclairage additionnel; je m'excuse, mais j'étais absent hier.

14424 On peut vous donner à tout le moins sur quelle base on a fonctionné pour établir la valeur de 8 millions, puis je pense qu'on peut partir de là, si vous permettez, puis après ça on déclinera probablement sur d'autres facettes.

14425 Paul, peut-être, voir sur quoi on s'est basés et puis...

14426 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, ce serait très, très bien.

14427 M. BRIÈRE: Oui.

14428 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et puis on peut aussi noter pour le dossier public que vous avez aussi décrit un peu cette méthodologie dans la lettre de lacunes du 19 novembre?

14429 M. BRIÈRE: Exact, tout à fait.

14430 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et si vous pouvez aller un peu plus loin sur cette...

14431 M. BRIÈRE: De la façon dont on s'y est pris, alors je vais demander à mon collègue Paul de vous rappeler ça.

14432 M. BURON: Oui, en fait la méthode qu'on a utilisée n'est pas différente que pour l'évaluation de la station CFOM, c'est en tenant compte finalement des différents facteurs qui peuvent influencer le rendement des actifs achetés sur lesquels après ça on se base pour établir le multiple.

14433 Alors, on a pris un multiple du bénéfice avant intérêts, impôt et amortissement de 10,7 dans le cas des stations AM, donc légèrement supérieur au multiple qu'on a appliqué au niveau de la station CFOM.

14434 Une des raisons, c'est évidemment la possibilité de gérer l'ensemble des stations AM en réseau qui nous permet, évidemment, d'aller chercher plus de valeur ajoutée et également un potentiel, je dirais, de synergies qui est beaucoup plus élevé dans le cas des stations AM que dans une station unique de FM en tant que telle. Alors, c'est une des raisons pour lesquelles il y a un écart entre les deux facteurs aussi.

14435 Ce qu'il faut mentionner également en ce qui concerne CFOM, je dirais, en comparaison avec les stations AM, c'est que CFOM se voit à faire face finalement dans l'avenir à une concurrence accrue, parce qu'on sait qu'il y a une station FM qui a été ajoutée dans le marché de Québec, donc ça va rendre la concurrence au niveau des stations FM à Québec un peu plus difficile, ce qui n'est pas le cas au niveau d'un réseau AM où le réseau est établi et puis on va pouvoir le gérer en appliquant les synergies.

14436 Alors, j'ai mentionné tantôt au niveau de la station FM qu'on prévoyait et qu'on avait inclus dans nos prévisions financières des synergies de l'ordre de 230 000 $. Au niveau des stations AM, dans les prévisions financières que vous avez, madame la conseillère, on a inclus des synergies d'environ 550 000 $ là-dedans.

14437 Donc, on voit tout de suite qu'il y a un écart au niveau des synergies qu'on est capables de réaliser compte tenu de la multitude, finalement, des stations acquises.

14438 Alors, tous ces facteurs-là mis ensemble font en sorte qu'on a appliqué un multiple qui était légèrement supérieur donc à 10,7 et qui, encore une fois, si on le compare au multiple auquel se transige TVA en ce moment, est de loin supérieur à ce qu'on transige aujourd'hui qui est un multiple de sept fois en ce qui concerne TVA dans son ensemble, et c'est un multiple de marché, donc un multiple qui doit représenter la réalité.

14439 Donc, on s'est basés sur ce multiple-là, multiplié par le BAIIA qui était attendu en 2002-2003, ça nous donnait la valeur de 8 millions.

14440 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Et juste pour aller un peu plus loin, étant donné que le multiple est de 10,7, si on prend aussi les résultats un peu de la façon que je l'avais fait pour CFOM, on remarque que la façon que vous projetez l'avenir des stations AM dans leur ensemble nous donne un BAIIA qui est presque le double du BAIIA des stations AM ensemble de 2001.

14441 Est-ce que vous pouvez nous expliquer cette différence qui a presque doublé?

14442 M. BURON: Alors, la différence, évidemment, vient tout simplement des projections financières qu'on fait, où on dit que dans le temps on devrait être capables d'améliorer les parts de marché en premier, finalement, de ces stations-là, d'où une amélioration de la rentabilité, et puis l'inclusion des synergies que j'ai mentionnées qui, dans le temps aussi, augmentent la rentabilité.

14443 Maintenant, si on essaie de faire le lien avec le multiple qu'on applique, tout simplement je dirais que l'accroissement de la rentabilité qui est là explique aussi d'une façon parfaite le multiple qu'on a appliqué qui est un peu plus élevé au niveau des stations AM.

14444 En appliquant un multiple de 10,7 fois, encore une fois il faut le mettre en comparaison avec le multiple auquel on se transige dans le marché aujourd'hui, qui est plus aux alentours de sept fois.

14445 Si on applique un multiple qui est supérieur, c'est tout simplement parce qu'on prévoit que la croissance du bénéfice peut être en conséquence, évidemment, de ça.

14446 Il ne faut pas oublier là-dedans, comme l'a mentionné monsieur Brière ce matin, que les défis au niveau de la radio AM ne sont pas pour autant moins importants, je pense que les défis sont très importants au niveau de la rentabilité future de ces stations-là.

14447 Et puis il va falloir être capables de livrer non seulement les synergies, mais de livrer également les parts de marché qui vont soutenir les revenus qui ont été mis dans le plan d'affaires en tant que tel. Donc, il y a une part de risques qui est là et le facteur de 10,7 tient compte de l'ensemble de ces éléments-là.

14448 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. J'espère que nos traducteurs peuvent vous suivre autant que moi je vous suis.

14449 Oui, c'est ça, et je vois avec les projections que vous avez une perspective assez optimiste pour les stations AM. Est-ce que j'ai bien raison?

14450 M. BRIÈRE: Oui, vous avez raison de le dire. Oui, optimistes parce que, encore une fois, je ne veux pas répéter ce qu'on s'est dit, mais on pense qu'on a un bon plan, on pense qu'on a la capacité de faire le redressement de ce réseau-là.

14451 On est optimistes, mais je ne pense pas que ce soit irréaliste. Je pense que c'est assez réaliste qu'on peut peut-être atteindre ces objectifs-là si on a la flexibilité nécessaire pour le faire, et ça m'apparaît indispensable.

14452 Et dans ce contexte-là, on peut et on doit tenter de ramener la rentabilité à la radio AM; ce ne sera jamais des niveaux de rentabilité comme vous le voyez des stations FM, ça, c'est clair. Il y a quand même un minimum de rentabilité qu'on peut aller chercher avec ce type de station là si on réussit le redressement de Québec qui, je le répète, est la clé de cette opération-là.

14453 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En effet, vous en avez parlé avec madame Wylie de la balance qu'on devrait trouver entre la flexibilité et les balises et les retombées; alors, ça me ramène aux avantages tangibles.

14454 Maintenant, on sait très bien que vous proposez dans votre demande, à la page 28, que vous proposez de verser des avantages tangibles sur le montant de la composante CFOM-FM de la transaction seulement. Ça veut dire 6 % de 4 750 000 $ qui égale 285 000 $, est-ce que j'ai raison?

14455 M. BELLEROSE: C'est exact, madame Pennefather.

14456 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et juste pour que ce soit clair, ce montant sera divisé entre Fonds RadioStar et MUSICACTION?

14457 M. BELLEROSE: Exactement.

14458 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Aussi, vous avez sur la demande, page 29, vous vous êtes engagés à prendre en charge les avantages tangibles qui découlent de l'acquisition de CFOM, soit 540 000 $ sur une période de cinq ans, qui découlent de la transaction Astral-Télémédia. Est-ce que j'ai raison?

14459 M. BELLEROSE: Tout à fait, madame.

14460 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Sauf que si on regarde l'annexe 2 qui est maintenant dans le dossier public, vous avez une référence à la page 1 d'un montant de 290 000 $ au lieu de 540 000 $. Est-ce que vous pouvez nous expliquer qu'est-ce qui est là ou clarifier où on est rendus dans ces...

14461 M. BELLEROSE: Pourriez-vous me dire à quel tableau vous faites référence?

14462 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Ce n'est pas un tableau, c'est l'annexe 2D qui est avec la demande.

--- Pause / Pause

14463 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Deuxième paragraphe, quatrième ligne.

14464 M. BELLEROSE: Est-ce que vous faites référence à l'entente entre Astral et l'acheteur?

14465 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, c'est ça.

14466 M. BELLEROSE: Oui?

14467 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Où on parle, en effet, des obligations en termes d'avantages tangibles jusqu'à un maximum de 290 000 $. Si on compare ça avec 540 000 $, pourriez-vous juste expliquer ce montant?

14468 M. BELLEROSE: Il faudrait que vous me laissiez quelques instants pour faire des consultations pour pouvoir vous répondre adéquatement.

14469 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. On peut revenir sur ce point, si vous voulez.

14470 M. BELLEROSE: Oui, s'il vous plaît.

14471 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est juste pour clarifier que vous allez être en position de vraiment poursuivre votre engagement sur l'ensemble de ces avantages tangibles.

14472 Maintenant, monsieur Brière, on a parlé tantôt et pendant tout l'après-midi et ce matin de votre stratégie corporative, et avec monsieur Brosseau, et certainement on a noté votre enthousiasme pour l'avenir des stations AM et l'importance que vous y apportez.

14473 Et en termes d'avantages tangibles, je suis très bien le propos que vous avez devant nous de scinder le total de cette transaction et de verser les avantages tangibles seulement sur la valeur de la transaction accordée à CFOM. Mais est-ce que je peux vous proposer le suivant?

14474 Considérant l'ampleur de cette transaction et considérant le rôle que vous vous proposez de jouer dans le secteur radiophonique du Québec, l'importance et l'impact de votre rôle possible et projeté dans vos chiffres à vous sur l'avenir de la programmation radiophonique française.

14475 Considérant aussi notre discussion sur le 8 millions de dollars qui, si le Conseil l'accepte, c'est un montant mais il y avait certainement toujours les questions autour de ce montant-là, mais étant donné qu'on l'accepte pour le moment, en termes d'effets que les avantages tangibles sont vraiment, quand on parle de la flexibilité, ils peuvent être vus aussi de l'autre côté de la médaille, un retour au système de radiodiffusion canadienne pour le privilège d'en travailler avec votre propos et vos efforts et vos plans.

14476 Est-ce que vous avez un commentaire sur la possibilité que le Conseil décide de vous demander les avantages tangibles de 6 % sur le 8 millions de dollars en plus d'eux, et on accepte que vous proposiez le 6 millions sur CFOM.

14477 On comprend très bien la politique et vous en avez-vous même parlé dans les lettres de lacunes, mais je reviens sur le point. Est-ce que vous pensez que dans ce contexte ici aujourd'hui et le propos que vous avez devant nous, considérant son ampleur, est-ce que vous ne trouvez pas que ce sera possible d'appliquer le 6 %, même avec la politique qui dit que le 6 % n'est pas applicable quand les stations ne sont pas rentables dans le passé, on comprend très bien.

14478 Mais étant donné l'avenir et la façon que vous proposez un avenir rentable pour ces stations, j'aimerais vous entendre sur cette possibilité.

14479 M. BRIÈRE: Voici. On oublie le fait que c'est une dérogation à une politique et puis on se comprend que ça irait au-dessus de tout ça.

14480 Très honnêtement, je ne souhaiterais pas ça. Je vais être très transparent et très franc, je ne souhaiterais pas qu'on ait à payer...

14481 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Étant donné que c'est un montant de 580 000 $ pendant sept ans.

14482 M. BRIÈRE: Oui, mais je pense qu'il y a une question de principe aussi en arrière de ça, qu'il faut qu'on partage ensemble. Quand on s'est porté acquéreurs, quand on a fait la transaction sous réserve de l'approbation du Conseil, on savait que c'était un défi.

14483 Quand je regarde la situation aujourd'hui, le défi est encore un petit peu plus grand qu'il ne l'était il y a trois mois. Parce qu'on n'a pas aujourd'hui, et puis on n'a pas changé notre plan d'affaires, on va assumer le risque, mais la situation s'est dégradée pareil depuis l'été passé, depuis le mois d'août où on a fait cette transaction-là.

14484 Aujourd'hui, on ne paierait probablement pas ce prix-là. Mais on accepte ça, parce qu'un sondage des fois c'est ponctuel, puis des fois la vie fait que ça change.

14485 Mais y compris à CFOM, y compris à Québec, y compris à Gatineau, il y a un recul important sur les ventes. Les efforts qu'on a à faire en contenu sont considérables, je pense qu'on fait les investissements qui sont corrects, il y a les investissements qu'on devra faire puis qui ne sont peut-être pas tout à fait reflétés encore aujourd'hui parce que les synergies, on les « guess » comme dirait l'autre.

14486 Je veux dire, on a fait un bout qu'on connaît, mais on n'est pas entrés dans la machine, puis on ne le sait pas et puis les surprises on ne le sait pas. On achète une entreprise, tu la connais, tu la vois, mais où c'est rendu exactement, tu ne le sais pas.

14487 Moi, je proposerais, bien humblement et bien modestement, qu'on s'en tienne à la situation dans laquelle nous sommes actuellement et qu'on ne déroge pas à la politique.

14488 Par principe et par pratique aussi, c'est-à-dire qu'en théorie on aurait pu attacher le AM et puis le FM ensemble parce que c'était une transaction, mais on l'a séparé, je pense que c'est « fair », il me semble que ça a été « fair », et puis...

14489 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est pourquoi j'ai présenté ça comme ça, j'ai bien compris.

14490 M. BRIÈRE: Oui, oui, absolument, absolument. On l'a scindé et puis on a dit : Regardez, bon, le FM on ne pense pas, sous réserve de ce que le Conseil pourrait nous dire ultimement évidemment, mais nous, on ne croit pas que nous aurions dû en payer en vertu de la politique que j'ai ici.

14491 Mais, O.K., c'est « fairness », on dit : O.K., on le fait. Là, maintenant, en plus sur un truc qui est hypothétiquement... puis on le souhaite que ça fasse de l'argent éventuellement, mais si on fait de l'argent ce sera le résultat de nos efforts puis de ceux de nos employés puis de ceux des autres, et je pense que c'est équitable.

14492 Alors, on ne souhaiterait pas, je ne souhaiterais, mon collègue Pierre non plus, là-dessus je n'aurai pas de veto de sa part, je suis convaincu, on ne souhaitera pas ajouter d'autres charges et puis on souhaiterait s'en tenir à notre plan initial et accepté.

14493 Parce que, dans le fond, ça revient un petit peu au même parce qu'on va payer 6 % du 4 millions. En théorie, on n'aurait pas à le payer, donc on le paie... Alors, non, je ne souhaiterais pas ça, madame.

14494 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui, c'est ça, j'ai bien compris que vous avez scindé et c'est intéressant parce qu'on comprend, comme vous avez dit dans votre demande, d'où venait...

14495 Juste pour clarifier par contre, si je me réfère à la même annexe 2D, et je cite cette section, ce deuxième paragraphe, pour les raisons suivantes, c'est juste sur ce point-là de votre opinion sur la possibilité d'avoir les avantages tangibles sur les stations AM.

14496 Dans ce même paragraphe, et vous en avez parlé dans la lettre de lacunes aussi, vous parlez ici :

« Advenant une décision contraire du CRTC, l'acheteur prendrait en charge jusqu'au maximum 535 000 $ de ces avantages tangibles... » (Tel que lu)

14497 Et ça, c'est sur les autres stations, ça veut dire les stations AM. Alors, je ne questionne pas le montant, c'est une autre transaction. J'ai juste une toute petite contradiction ici, puis il me semble que ça a l'air que vous êtes d'accord que vous auriez pu savoir les avantages tangibles sur les stations AM.

14498 M. BELLEROSE: Non. Je ne pense pas qu'il y ait de contradiction. Tout ce que le libellé indique, c'est qu'advenant que le Conseil soit d'opinion contraire, nous avons la profonde conviction qu'il n'y a pas d'avantages tangibles qui doivent suivre la transaction, et à cet égard Astral et TVA-Radio Nord partagent la même opinion.

14499 Astral a toujours prétendu dans les questions de clarification que les avantages tangibles étaient payés sur la transaction globale qu'ils avaient faite avec Télémédia, et ils n'avaient pas identifié ou segmenté un montant particulier qui était spécifiquement attribuable aux stations AM.

14500 Donc, et Astral et TVA-Radio Nord partagent la même opinion là-dessus. Ce qu'il faut juste voir, c'est qu'il y avait une disposition qui était prévue au cas où le Conseil n'était pas de cet avis. Mais nous croyons fermement qu'il n'y a pas d'avantages qui suivent la transaction.

14501 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En continuant sur cette même question, si le Conseil décide malgré tout, et je vous cite à la page 14 de la lettre du 13 novembre :

« Si le Conseil décidait malgré tout d'exiger le paiement d'avantages tangibles découlant de l'acquisition des stations AM, TVA-RNC soumet que le Conseil devrait permettre que la totalité du montant de ces avantages soit consacrée à des projets directement liés à la programmation des stations AM requises. » (Tel que lu)

14502 Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous prenez cette position? Et est-ce que vous avez des initiatives précises à nous proposer ou un plan détaillé déjà en place si le Conseil décidait qu'il y aura des avantages tangibles sur les stations AM?

14503 M. BELLEROSE: En fait, lorsque nous avons répondu à cette question, ce que nous voulions dire par la même occasion, c'est qu'on trouverait un petit peu inhabituel que nous devions payer des avantages tangibles pour relancer une radio de contenu à des entreprises, dans le fond, qui encouragent le développement du talent musical, parce que c'est de ça dont il est question.

14504 C'est que si on avait imposé 6 % d'avantages tangibles à la transaction de Radiomédia, il aurait fallu payer essentiellement de l'argent à MUSICACTION, au Fonds RadioStar et 1 % à des initiatives.

14505 Alors que, dans le fond, ce qu'il faut faire pour relancer la radio AM, c'est qu'il faut investir dans le contenu et puis il faut investir dans la programmation.

14506 Alors, c'était ça le sens de notre réponse, c'était de vous dire : Écoutez, advenant que pour toutes sortes de raisons vous nous imposiez le versement d'avantages, quoique la politique à cet égard me semble très claire, alors nous faisions la demande d'investir cet argent-là dans la grille horaire de façon à ce que ce soit l'avenir des stations qui en soit le premier bénéficiaire.

14507 M. BRIÈRE: Et cet esprit-là dont Serge parle, c'est un peu l'esprit qui anime le projet.

14508 Il y a là une situation exceptionnelle, puis c'est sûr qu'on a une responsabilité puisqu'on s'engage dans un projet comme celui-là, mais ça fait du bien de le dire, puis on la partage, puis je pense qu'on devrait la partager avec nos autres collègues qui interviendront aussi demain.

14509 Puis j'espère qu'on va pouvoir aussi trouver ensemble des solutions à ça, parce que ça s'inscrit dans la volonté de dire que tous les investissements qu'on va faire, il faut les faire dans le contenu.

14510 La situation, elle est sérieuse, elle est importante, ce n'est pas une affaire ponctuelle, c'est structurel, l'affaire.

14511 Alors, tout ce qu'on peut mettre dans le contenu, on devrait le mettre là, on devrait investir là-dedans puisque c'est là que la game va se jouer, sinon ça ne marchera pas, ça ne passera pas puis on va avoir un réseau qui ne fonctionnera pas.

14512 M. BELLEROSE: Et c'était un peu l'idée, finalement, qui nous a amenés à proposer au Conseil, sur une base de volontaire, de payer, même si on n'était pas tenus de le faire, des avantages tangibles à CFOM, parce qu'on trouvait qu'à quelque part ça faisait un certain sens.

14513 CFOM est une radio musicale, alors les avantages tangibles que nous acceptons volontairement de payer pour CFOM vont l'être pour le développement du talent canadien en termes de musique, et on a même accepté de verser le 1 % discrétionnaire à MUSICACTION. Donc, on partage moitié-moitié.

14514 Ça faisait du sens de notre point de vue, parce que CFOM, vraiment, c'était dans son mandat. Mais dans le cas de la radio de contenu verbal sur bande AM, on trouvait que c'était moins logique un petit peu et qu'à cet égard la politique n'était peut-être plus tout à fait adaptée à la réalité des AM.

14515 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Alors, pour résumer : vous vous engagez à verser des avantages tangibles sur la valeur de CFOM-FM, soit 285 000 $ durant sept ans. Est-ce que j'ai bien raison?

14516 M. BELLEROSE: C'est exact.

14517 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous accepterez une condition de licence si le Conseil décide que, en effet, c'est approprié?

14518 M. BRIÈRE: Oui. Sur CFOM, c'est oui.

14519 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et qu'est-ce que c'est votre commentaire si le Conseil décide que la valeur de la station CFOM peut être différente de ce que vous avez proposé?

14520 M. BRIÈRE: Nous espérons avoir fait la démonstration que la valeur n'est pas différente.

14521 Alors, je ne sais pas quelle valeur vous pourriez attribuer, mais en autant que ça ne dépasse pas le montant des bénéfices tangibles qui sont là, je pense qu'on peut y mettre la valeur qu'on pourra vouloir lui attribuer.

14522 Mais je pense que je trouverais difficile, je ne sais pas sur quelle base, je ne sais pas sur quel... j'imagine qu'il faudrait avoir une discussion.

14523 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense au 9 millions.

14524 M. BRIÈRE: Vous parlez d'établir la valeur à 9 millions?

14525 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est ça.

14526 M. BRIÈRE: Je vous soumettrai respectueusement que ça ne nous apparaît pas réaliste dans le contexte aujourd'hui, madame Pennefather.

14527 Écoutez, quand on regarde la réalité du marché actuel, quand on regarde les multiples aujourd'hui, la vraie question c'est : Est-ce que quelqu'un serait prêt à payer 9 millions pour cette station-là dans le marché? À mon avis, la réponse est non. Et s'il y avait eu cette possibilité-là, je prends pour acquis qu'Astral l'aurait vendue à d'autres.

14528 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et sur les stations AM, juste pour être clair, votre position est toujours, quand vous avez proposé de les scinder, si on continue avec cette position, et je pense que c'est important qu'on le fasse quand même et on accepte que c'est votre propos, mais sur le secteur AM de 8 millions de dollars, vous n'accepterez pas toujours de verser les avantages tangibles concernant les stations AM?

14529 M. BRIÈRE: Eu égard aux efforts que demande le redressement de la radio AM, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Et pour répondre à votre question plus précisément : non, on ne croit pas que c'est ça qui devrait être fait.

14530 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: D'accord. Alors, le résultat c'est que dans cette transaction très importante, ça reste que vous contribuez sur les avantages tangibles 285 000 $ pendant sept ans?

14531 M. BRIÈRE: C'est une façon de le voir.

14532 L'autre façon de le voir, c'est de dire qu'on va probablement remettre sur pied un réseau de radio qui est en difficulté financière majeure, et on va contribuer de façon appréciable à redonner vie puis à créer de la compétition puis de la diversité dans un domaine qui en a bien besoin.

14533 Je pense que c'est une contribution qui est loin d'être négligeable, c'est une contribution qui est appréciable.

14534 La situation est grave, les faits sont là, les chiffres sont là, et me semble-t-il que cette contribution-là a une valeur pour le système et, à mon avis, une valeur importante. Parce que si en retour on ne fait pas l'argent qu'on pense, on ne recevra pas de remboursement.

14535 On a pris des engagements, puis on va contribuer, puis on va les tenir; on va agir comme un radiodiffuseur responsable. Alors, me semble-t-il que dans ce cas un peu exceptionnel, parce que me semble-t-il qu'on est dans une situation exceptionnelle, ça demande des mesures un peu exceptionnelles et on a consenti, malgré ça, à verser l'argent en avantages tangibles sur les stations FM.

14536 Alors, ça m'apparaît une position raisonnable compte tenu de ce que ça demande.

14537 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, monsieur Brière. Je pense alors que c'est ça que vous voulez dire à la page 22 de votre présentation que :

« ... nous proposons les avantages tangibles qui vont au-delà de ce qu'exige la politique... » (Tel que lu),

c'est la contribution sur le 4 750 000 $, est-ce que c'est le « au-delà »?

14538 M. BRIÈRE: Regardez, madame Pennefather. Je ne veux pas en faire une question, j'essaie de l'inscrire dans un contexte parce que vous avez raison lorsqu'on le prend point par point, je pense qu'on pourrait avoir cette discussion-là bien précise.

14539 Mais oui, d'une part, on n'avait pas l'obligation de le faire, puis on l'a fait. On ne le fait pas non plus par... je ne veux pas qu'on se présente comme le faisant par grandeur d'âme. On le fait parce qu'on pense que c'est « fair ». On pense que c'est correct de le faire puisqu'il y a une rentabilité.

14540 Donc, c'est clair, on le dit, puis on le reconnaît, puis elle est là, puis on le vit, même si on n'avait pas l'obligation de le faire.

14541 Mais je souhaite vous convaincre; visiblement, je n'ai pas tout à fait réussi encore, mais des fois avec le temps, vous convaincre que notre contribution est importante puisqu'une situation exceptionnelle appelle des mesures exceptionnelles, et la situation de la radio AM au Québec est dans une situation exceptionnelle.

14542 Et je prie le Conseil de tenir compte de cette situation-là dans la décision que le Conseil aura à rendre. Autrement, évidemment, ça ne me concerne plus, mais je fais cet appel-là, disons.

14543 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Est-ce que vous avez une réponse pour moi, monsieur Bellerose?

14544 M. BELLEROSE: Oui, tout à fait. Alors, dans le fond, ce dont il s'agit c'est tout simplement qu'Astral a des avantages tangibles dans le cas de CFOM à assumer; et ce qui était prévu, c'est que TVA et Radio Nord vont assumer ces avantages-là jusqu'à hauteur de 290 000 $, étant entendu qu'évidemment ils continuent à assumer des avantages encore pendant un certain temps.

14545 Et je pense que ce montant avait été établi en fonction d'un estimé du solde des avantages qu'il resterait à la date de clôture.

14546 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, on peut déduire de ça que vous allez quand même remplir cet engagement au total?

14547 M. BELLEROSE: Jusqu'à hauteur de 290 000 $, oui.

14548 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Parce qu'il y a déjà des avantages qui étaient déjà...?

14549 M. BELLEROSE: Oui, exactement. Ça s'ajoute évidemment au 285 000 $ dont on a parlé.

14550 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui. Merci. Alors, c'étaient mes questions, Monsieur le Président. Merci.

14551 LE PRÉSIDENT: Merci, madame Pennefather. Juste quelques précisions, messieurs, sur l'une des questions que vient de vous poser madame Pennefather.

14552 Je vois aussi dans le même texte un montant de 535 000 $; est-ce que vous l'avez, monsieur Bellerose ou monsieur Brière?

14553 M. BELLEROSE: Oui, tantôt je pense avoir répondu partiellement à la question.

14554 En fait, ma compréhension c'est que c'était tout simplement dans la convention intervenue entre les acheteurs et les vendeurs une disposition qui, au cas où le Conseil était d'avis contraire d'Astral, qu'il y avait des avantages tangibles liés à la transaction qui seraient spécifiquement appliqués à l'achat des AM à l'époque.

14555 Lorsqu'ils ont fait la transaction de 255 millions, ils ont toujours dit, Astral, que les avantages qu'ils payaient c'était pour l'ensemble de la transaction puis ils n'avaient pas commencé à dire : une partie va à tel groupe d'actifs, une partie va à tel groupe d'actifs.

14556 C'étaient des avantages globaux, ils n'avaient pas identifié spécifiquement une somme, une partie de ces avantages-là qui allait aux stations AM. Et c'est ce qu'Astral a répondu en question de clarification, si je me rappelle bien, en processus.

14557 Alors, dans le fond, cette clause-là elle est là mais, dans les faits, elle ne devrait pas s'appliquer compte tenu que et Astral et TVA-Radio Nord sont du même avis que ces avantages-là ne doivent pas être attribués spécifiquement et rester collés aux stations AM.

14558 Autrement dit, c'est Astral qui va continuer à assumer l'ensemble des avantages tangibles liés à la transaction.

14559 LE PRÉSIDENT: Je comprends bien que ça découle de l'acquisition par Astral des autres stations comme défini ici, mais je me demande comment on est arrivés au montant de 535 000 $?

14560 M. BELLEROSE: Je ne pourrais pas vous répondre là-dessus, parce que je n'étais pas partie à la négociation, Monsieur le Président.

14561 LE PRÉSIDENT: Parce qu'il y avait un soupçon de votre part ou de la part de vos avocats qu'il y a un certain calcul qui peut être appliqué pour en tirer un tel chiffre. Est-ce que vous pouvez nous aider, monsieur Parisien?

14562 M. PARISIEN: Oui, si vous me donnez quelques instants pour consulter, je vais vous revenir avec une réponse, Monsieur le Président.

14563 LE PRÉSIDENT: Oui.

--- Pause / Pause

14564 M. BURON: Monsieur le Président, je peux donner la réponse à cette question.

14565 En fait, c'est tout simplement un montant forfaitaire qui avait été négocié entre les parties et qui se voulait tout simplement, je dirais, comme une police d'assurance finalement que s'il y avait des avantages tangibles qui découlaient de la transaction, que le partenariat TVA-Radio Nord Communications s'engageait finalement à respecter ces engagements-là jusqu'à hauteur de 535 000 $, tout simplement sur la base d'une négociation d'un montant de protection.

14566 C'est donc un montant forfaitaire et rien de plus.

14567 LE PRÉSIDENT: Merci pour ça. Et je pense aussi que vous avez répondu à madame Pennefather qu'Astral a déjà payé les bénéfices tangibles de CFOM; combien est-ce qu'il reste maintenant? 324 000 $?

14568 M. BELLEROSE: J'ignore le solde du montant.

14569 Peut-être que le fiduciaire ou les gens d'Astral pourraient dire le montant, mais le 290 000 $ avait été un estimé, évidemment, en supposant une date de clôture qui serait à quelque part dans l'année 2003, j'imagine.

14570 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est ça, oui.

14571 M. BELLEROSE: Et je pense que c'est un peu comme ça qu'on a établi ce montant-là.

14572 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Si on peut prendre pour acquis deux années qui ont alors déclenché une balance, mais si vous pouvez clarifier la balance et...

14573 M. BELLEROSE: Je pense que ce qui est important de noter, de toute façon, c'est que le Conseil a l'assurance que l'ensemble des engagements en termes d'avantages tangibles pris par Astral à l'époque vont être respectés. La question est juste de savoir qui aura à les assumer.

14574 Jusqu'à hauteur de 290 000 $, c'est TVA-RNC; si les montants étaient légèrement supérieurs, la différence, c'est Astral qui les assumerait.

14575 M. PARISIEN: Et jusqu'à présent, Astral a payé les pleins montants qui étaient dus.

14576 LE PRÉSIDENT: Merci. Et si vous tournez à la page 2 de ce document-là, vous avez la répartition du prix d'achat. Vous l'avez?

14577 M. BELLEROSE: Oui, j'ai la page 2.

14578 LE PRÉSIDENT: La dernière phrase dans cet article dit que :

« Les parties devront convenir dans la convention de répartition du prix d'achat entre les actifs qui ne soient mutuellement acceptables... » (Tel que lu)

14579 Je présume que le mot « actifs » ici a le même sens que le mot dans la première ligne, ça veut dire de toute la transaction, mais je ne sais pas...

14580 M. BELLEROSE: Mon collègue Paul Buron va vous répondre.

14581 M. BURON: On met cet genre de phrase-là dans ce genre de document là, Monsieur le Président, seulement pour prévoir la répartition fiscale, je dirais, du prix d'achat qui était, d'une part, de 4 750 000 $ pour la station de CFOM, et de 8 millions pour les stations AM.

14582 On doit faire une répartition de ces deux montants-là au niveau des différents actifs qui sont achetés au niveau fiscal, et il faut être capable de s'entendre entre les deux parties, évidemment, sur la façon de faire cette répartition-là.

14583 LE PRÉSIDENT: Merci pour cette clarification. Et je pense que, pour le moment, ce sont mes questions et je vais peut-être retourner en réplique à quelques autres phrases ici compte tenu des interventions, mais je vous remercie pour vos réponses.

14584 Je donne la parole à monsieur le conseiller Demers.

14585 CONSEILLER DEMERS: Merci, Monsieur le Président. Bon après-midi tout le monde.

14586 Mes questions portent sur les avantages intangibles et elles ne sont que sur quelques points.

14587 En ce qui a trait aux avantages intangibles, dans votre mémoire vous indiquez que :

« TVA-RNC devra consacrer des investissements importants des biens tangibles à l'amélioration de la programmation et la mise en marché de Radiomédia. » (Tel que lu)

14588 Alors, pour Montréal seulement, et il est possible ici que vous ayez répondu à différents points, mais on fait un tableau sous le titre « Avantages intangibles ».

14589 Alors, pour Montréal seulement, ensuite pour les autres régions, pouvez-vous illustrer la différence entre les infrastructures proposées dans votre demande par rapport aux infrastructures proposées au moment de l'acquisition de Télémédia lors de l'audience du mois de novembre 2001?

14590 M. BRIÈRE: Je m'excuse, je ne suis pas certain de bien saisir. Vous parlez de... peut-être que c'est l'heure là, mais j'essaie juste de...

14591 CONSEILLER DEMERS: C'est possible.

14592 M. BRIÈRE: Vous parlez des infrastructures.

14593 CONSEILLER DEMERS: C'est ça. Dans votre cas, les choses que vous avez proposées par rapport à celles qui étaient proposées auparavant.

14594 M. BRIÈRE: Dans les infrastructures, on a convenu que ça ne changera pas, c'est-à-dire que CKAC va rester ce qu'il est, une entité autonome comme il est actuellement. Donc, l'infrastructure de CKAC, puisque c'est de ça que nous parlons, va rester la même. Et ça ne s'appliquerait pas vraiment dans le cas de CKAC.

14595 On a convenu qu'à Québec on voulait regrouper ça avec la station FM; alors là, toutes les infrastructures seraient ensemble.

14596 Et dans les stations régionales autres que ces deux-là, bien ce qu'on ferait, c'est qu'on attacherait ça avec les stations de télé, à moins que le Conseil en décide autrement, mais on regrouperait ça dans les stations de télé.

14597 Donc, c'est un peu la base de nos infrastructures, c'est un peu de cette façon-là qu'on entend articuler notre stratégie au niveau de l'organisation matérielle, disons.

14598 Là, évidemment, ça amène la mise en commun d'un certain nombre de ressources, on ne parlera pas de l'indépendance des salles de nouvelles, je souhaite qu'on ait réglé cette question-là, et...

14599 CONSEILLÈRE NOËL: N'oubliez pas que j'avais encore 200 questions.

--- Rires / Laughter

14600 M. BRIÈRE: Oui, si vous attendez à demain, je pense qu'on va être corrects.

14601 Enfin, c'est un souhait. Effectivement, vous avez raison de me ramener à l'ordre. Mais on ferait ça dans la... donc, je ne suis plus où je suis rendu...

14602 Donc, dans les stations régionales, à l'exception donc des salles de nouvelles, évidemment ça amènerait la mise en commun de certaines ressources administratives, locatives, et caetera, mais pas autrement que ça.

14603 CONSEILLER DEMERS: Merci. Alors, si on comparait maintenant les deux modèles en termes de coûts d'investissements techniques et en ressources humaines; est-ce que les investissements proposés par vous sont équivalents? Et on est toujours en train de comparer Télémédia par rapport à votre position.

14604 M. BRIÈRE: Vous comparez la transaction d'Astral? Si je comprends bien, vous comparez la transaction d'Astral en disant : Astral disait telle affaire puis vous autres qu'est-ce que vous dites?

14605 CONSEILLER DEMERS: C'est ça.

14606 M. BRIÈRE: Paul pourrait peut-être, au niveau des budgets de programmation et plus d'information, faire le point là-dessus.

14607 M. BURON: Je dirais que dans l'ensemble, au niveau des frais d'exploitation, les deux modèles se ressemblent.

14608 En fait, le point de départ de beaucoup de choses, au niveau administratif particulièrement, c'est qu'on sait que la façon dont sont gérées les stations AM était à trois têtes, si on peut dire.

14609 Il y avait Radiomédia d'un côté; il avait des stations qui appartenaient à Télémédia, qui étaient gérées par Télémédia à gauche; et puis, à droite, il y avait d'autres stations qui étaient gérées directement par Astral. Et le tout se voulait finalement une série de stations AM malgré tout.

14610 Alors, en regroupant ça sous le même toit juridique, on peut dire sous la même corporation, ça va nous permettre de simplifier énormément la structure administrative, d'où les synergies qu'on a mentionnées tantôt.

14611 Et c'est ce qui comporte, je pense, un des éléments principaux du projet d'Astral; et on a le même projet à ce niveau-là, qu'on a déposé dans les prévisions financières que vous avez devant vous.

14612 CONSEILLER DEMERS: Alors, je retiens, selon votre opinion, une ressemblance entre les deux?

14613 M. BURON: Tout à fait.

14614 CONSEILLER DEMERS: Merci. Alors, compte tenu des engagements pris auparavant par Astral en matière de cueillette, du traitement et de la couverture des nouvelles en vue d'assurer la diversité des voix ainsi que des sources de nouvelles, pouvez-vous nous démontrer que votre proposition de novembre 2002 bénéficie autant au public et au système canadien de radiodiffusion dans son ensemble, au niveau des investissements en termes d'avantages intangibles, que la proposition que vous faites?

14615 M. BRIÈRE: Quand je regarde... et puis je vais laisser Serge continuer là-dessus, mais parlons d'avantages intangibles puisque vous en parlez.

14616 Regardez uniquement l'élément de la promotion, tiens, de la mise en marché.

14617 Ç'en est un avantage intangible qu'on ne comptabilise pas, mais qui est majeur parce qu'il n'y a pas de redressement possible, il n'y a pas de renversement possible de situation, si tu n'as pas un bon plan, bien sûr, mais ce n'est pas soutenu par une machine, par une stratégie de communication puis de marque.

14618 Je demanderais peut-être à Sylvie de faire un point là-dessus. J'ai envie qu'on le fasse parce que je trouve ça important, parce que vous avez, et à bon droit, monsieur Demers, amené cette question des avantages intangibles, puis les choses qu'on ne voit pas, mais elles sont saprément importantes dans le redressement de ce qu'on est en train de faire.

14619 Puis peut-être après Sylvie, ensuite Serge pourra peut-être faire un complément d'information.

14620 Mme LALANDE: Merci, Raynald.

14621 C'est sûr que quand on se penche sur toute la littérature qui a été déposée, tant par Astral à l'époque que par TVA-Radio Nord plus récemment, et aussi quand on prend en considération tous les chiffres qui ont été mentionnés, je pense qu'il y a un constat avec lequel on va tous être d'accord : c'est qu'il y a véritablement un problème d'attrait et de crédibilité en ce moment au niveau de la bande AM.

14622 Alors, c'est un problème qui me rappelle, en passant, une situation que TVA a déjà vécue il n'y a pas si longtemps de ça, mais à la fin des années 80, avant qu'il y ait un changement de propriétaire à l'époque, vous vous souviendrez que TVA avait sensiblement les mêmes problèmes d'image qu'on peut appliquer aujourd'hui à la bande MA.

14623 Je pense, entre autres, à une image un peu vieillotte, à peu ou pas de crédibilité en information. Et aussi, rappelez-vous qu'avant que TVA ne fasse l'acquisition du réseau Patonic, fonctionnait dans un mode qui n'était pas véritablement un mode de réseau.

14624 Je pense que quand on regarde une espèce de réplique de cette problématique-là et qu'on la surimpose sur le plan de relance que Serge Bellerose et Pierre Brosseau nous ont brossé, tiens, pour faire un jeu de mots, un peu plus tôt aujourd'hui, je pense qu'on peut très bien et très rapidement saisir qu'il y aura un véritable exercice de revitalisation de la marque.

14625 Il est clair que ces stations qui, on s'est penchés là-dessus aussi, ne fonctionnent pas en un véritable mode réseau ne partagent pas un énoncé de mission. Alors donc, ça pose des difficultés tant sur le plan des communications internes que de l'image qu'on veut projeter à l'extérieur.

14626 Enfin, il y a un énoncé de mission, il y a un cri de ralliement qui fait partie du plan de relance, et on a enfin une direction qu'on voudra bien communiquer et qui sera un véritable cri de ralliement aussi pour les employés.

14627 Aussi, dans l'énoncé de mission, on retrouve des éléments de la personnalité qu'on veut donner, qu'on veut inculquer à ce groupe de stations là, et je veux simplement vous rappeler les trois qui m'apparaissent les plus importantes, soit :

14628 Une radio qui est près des gens; donc de proximité, donc qui présuppose un engagement dans la communauté, qui présuppose des contenus à saveur locale;

14629 Une radio que l'on veut essentielle, incontournable; donc, on veut dire par là qu'on veut devenir un point de repère, un guide essentiel; et aussi

14630 Une radio dynamique; donc, en mouvement, alerte et à l'écoute également.

14631 Donc, on a un énoncé de mission, on a des attributs de personnalité autour desquels on veut se rallier. Tout ce qui manque, ce sont des investissements substantiels, et surtout constants et cohérents en communication.

14632 Je suis sûre que, comme moi, vous savez quand est-ce que les périodes de sondage radio ont lieu parce que, soudainement, ah! on voit beaucoup de publicité sur la radio. Je me dis : Tiens, tiens, qu'est-ce qui se passe? Bien, c'est simple.

14633 Leurs budgets étant ce qu'ils sont, donc relativement modestes, on ne peut pas se permettre de faire une communication constante.

14634 Alors, je pense qu'avec les moyens de promotion croisée que je ne vais pas vous énumérer ici, mais je pense que c'est excessivement important, si on veut vraiment revitaliser la marque de la bande AM, bien sûr à notre avantage, il nous faut reconnaître l'importance des moyens de promotion croisée.

14635 Et à cet égard-là, il va être très difficile de mettre un chiffre absolu sur cette valeur-là, pour la bonne et simple raison qu'il n'y a pas juste les aspects de communication en termes de publicité, mais il y a également toute la notion de promotion et également toute la notion de concours que l'on pourra mettre dans la balance.

14636 Et aussi, un autre élément difficile à quantifier, mais à chaque fois que vous sollicitez la part d'entreprise établie, reconnue dans un exercice de revitalisation d'une marque, il est clair qu'il y a une espèce de transfert de personnalité, ou ce qu'on pourrait appeler une forme d'élasticité de la marque.

14637 Donc, on est bien chanceux dans le cas présent, parce que quand on regarde la valeur d'une marque comme TVA et celle de Radio Nord, ça va être une injection absolument difficile à quantifier mais extrêmement importante pour projeter, étendre, prolonger les images de marque de ces deux marques maîtresses là.

14638 Je ne veux juste pas que vous pensiez que je dis ça sans avoir eu accès à des outils de mesure de marque fiables et reconnus, mais moi je me souviens, quand je suis arrivée à Télé-Métropole, il y a déjà de cela plus de 15 ans, et qu'on regardait la position de la marque... voyez-vous, je dis même Télé-Métropole parce qu'à l'époque ce n'était pas TVA, c'était Télé-Métropole, et qu'on regardait le positionnement de cette marque-là, c'était une marque qui n'était pas du tout ce qu'elle est aujourd'hui.

14639 Et quand on regarde le même sondage, le même outil de sondage, qui a été mis en place il y a 15 ans et qui est encore utilisé aujourd'hui, et je parle de l'étude de CROP qui s'appelle le 3SC, et qu'on regarde aujourd'hui les raisons pour lesquelles TVA est une marque reconnue parmi les dix plus grandes marques, tous secteurs confondus au Québec, bien on retrouve le mot « prestige », on retrouve les mots « réussite », « confiance », « guide », « énergie », « performance » et « personnalité charismatique ».

14640 Je pense que quand on met dans la balance des intangibles, tout ce qu'on pourra prolonger, tout ce qu'on arrivera à inculquer à cet exercice de revitalisation de la marque, je pense que c'est considérable.

14641 En terminant mon petit exposé sur la marque, il y a aussi ce qu'on appelle les valeurs corporatives.

14642 Et les valeurs corporatives, c'est les croyances de l'entreprise, qui, on le sait, auront une incidence sur les attitudes et les comportements des employés, et très souvent aussi des fournisseurs presque indissociables d'une opération.

14643 Et les valeurs corporatives de TVA sont la créativité, l'innovation, Serge Bellerose y a fait allusion tout à l'heure quand il parlait de la naissance de LCN, l'intégrité et l'esprit d'équipe.

14644 Alors, moi, je pense que la revitalisation d'une marque ça fait partie de l'ADN de TVA, et je suis convaincue qu'ils sont capables de répéter à nouveau ce transfert de prestige dans la marque de la bande AM.

14645 M. BELLEROSE: Monsieur le conseiller, peut-être pour compléter. Vous parliez diversité tantôt et vous demandiez également quel était l'effet sur la diversité.

14646 Nous avons eu la chance d'en parler un peu précédemment, mais le résultat net c'est un accroissement de la diversité dans chacun des marchés compte tenu de la proposition également d'Astral de créer ces structures d'information à l'intérieur de ses stations FM. Donc, le résultat net c'est qu'il y aura une voix de plus.

14647 Dans les avantages intangibles également, il y aura dans certaines situations, dans certains marchés, une concurrence accrue.

14648 Prenez la situation de Québec. Il va y avoir une concurrence très variée là-bas avec Astral qui possédera 2 stations, Cogeco qui en possédera 2, TVA-Radio Nord qui posséderont 2 stations, Genex qui posséderait 1 station.

14649 Alors, cette transaction-là amène également une diversité au niveau de la concurrence dans un marché comme Québec.

14650 Et dans les autres marchés, elle va probablement permettre à des stations non rentables ou marginalement rentables d'être mieux outillées pour faire concurrence à deux stations FM qui sont solidement implantées dans ces marchés-là et possiblement l'arrivée, dans certains cas, d'une troisième station.

14651 CONSEILLER DEMERS: Je vous remercie, madame Lalande. Merci, monsieur Bellerose.

14652 Vous indiquez que vous seriez une nouvelle voix, surtout vous donnez l'exemple de Québec. Je suppose que vous dites toujours ça en fonction de la radio et non pas de la radiodiffusion qui est disponible dans la région?

14653 M. BELLEROSE: C'est exact. C'est bien sûr que c'est en fonction de la radio. Mais compte tenu de notre proposition, notamment au niveau de l'information des salles de nouvelles distinctes séparées avec leur propre autonomie éditoriale, ça équivaut, à vrai dire, à avoir deux voix différentes, même si, ultimement, elles sont contrôlées par le même groupe.

14654 Parce que la proposition à cet égard est très claire, le fait que ces salles puissent fonctionner de façon autonome au plan éditorial, le résultat net, c'est qu'il y aura deux voix dans le marché en radio et en télé.

14655 M. BRIÈRE: Monsieur Demers, c'est important ce que vous dites et c'est intéressant en même temps, parce que, vous savez, on a souvent la perception de dire : bon, parce que c'est un propriétaire, un groupe dans le cas présent, une entreprise avec Radio Nord... vous dites, si je comprends bien, qu'il va y avoir une voix vu que c'est le même propriétaire.

14656 Je ne sais pas, je voudrais avoir votre point de vue peut-être même là-dessus, c'est qu'il va y avoir, c'est vrai, une propriété, mais deux entités différentes. Dont l'une, actuellement, n'est pas une voix parce qu'elle n'est pas en très bonne santé. Si on réussit à la remettre en bonne santé, le travail va se faire et puis ça va être une voix autonome.

14657 C'est peut-être sémantique un peu ce que je dis là, mais dans les faits c'est vrai. Il va y avoir une radio plus forte qui va faire une meilleure job, qui va être mieux équipée, qui va être différente de ce que la télévision fait. C'est déjà une voix de plus que ce qu'il y a actuellement.

14658 CONSEILLER DEMERS: C'est intéressant. Et sur ce point-là, monsieur Brière, lorsque vous avez répondu à des questions de notre président, vous êtes arrivé à un moment donné à donner comme exemple que peut-être votre proposition était même peut-être plus étanche qu'une situation où il y aurait deux ou trois propriétaires de médias de radio différente, pour les fins de l'exemple, et que, dans le fond, eux pourraient se parler et vous, vous indiquiez que vous ne pouviez pas.

14659 Pouvez-vous revenir sur ça et puis peut-être donner ce qu'il y a dans une main et ce qu'il y a dans l'autre.

14660 M. BRIÈRE: Avec plaisir!

--- Rires / Laughter

14661 M. BRIÈRE: Je suis content que vous me donniez cette opportunité-là, je l'attendais.

14662 Ce que je dis, ce n'est pas pour se plaindre, mais puisque vous posez la question.

14663 Je disais ce matin, et je le répète encore, le code d'étanchéité qui sépare, disons, l'espèce de mur entre les journaux puis la télévision, il n'y a rien qui existe au Canada, à ma connaissance, de cette étanchéité-là. Vous ne pourrez pas y passer un fil, c'est clair. Je ne me plains pas, je rapporte les faits.

14664 Donc, c'est dans cet esprit-là que je disais à monsieur le président que je parlais d'étanchéité au bout, on est vraiment dans la grande étanchéité. Quand on lit attentivement, on ne peut pas se parler, on ne pourra pas... on se dit bonjour des fois, puis on est inquiets de voir si on est en manquement avec le code. Je caricature à peine.

14665 Ce que je veux dire, c'est qu'on ne se plaint pas, ça existe, le Conseil a jugé et nous étions en accord avec ça, que c'était une bonne idée.

14666 Donc, on a attaché la radio à ça. Donc, c'est dans cet esprit-là que je me suis permis de dire ce matin que c'était étanche, vraiment étanche. Alors, ça, c'était pour la partie.

14667 Puis quant à la radio puis la télévision, l'étanchéité vient du fait que ce sont des nouvelles, des salles de nouvelles séparées, des chefs de nouvelles... enfin, je ne reprendrai pas ce qu'on s'est dit.

14668 Donc, ça m'apparaît aujourd'hui encore, quand je le regarde je me dis : Qu'est-ce qu'on pourrait faire de plus que ça pour assurer qu'il y ait cette préoccupation? Que je comprends puis, je veux dire, je vis dans le même monde, ou on se dit : Il faut des fois faire ce qu'il faut.

14669 Encore que je crois que le code est d'une étanchéité telle qu'il pénalise par rapport à d'autres groupes, mais c'est un débat que je ne ferai pas ici aujourd'hui, parce que d'autres ont concurrentiellement avantagé parce qu'ils ne bénéficient pas, c'est-à-dire ils n'ont pas la même brimade qu'on a, c'est les mêmes contraintes qu'on a. Mais ça, c'est autre chose.

14670 Donc, on l'accepte et on vit dedans. Mais il me semble que ça devrait être suffisant, c'est ça le point que je voulais faire ce matin.

14671 CONSEILLER DEMERS: Merci. Exactement dans le contexte que vous le dites, et dans le contexte aussi où madame Lalande et vous aussi, monsieur Bellerose, vous avez souligné l'apport de la marque.

14672 Et je suppose que la marque dans votre projet de AM sera une marque, et si je me trompe vous me le direz, qui aura une référence à votre station de télévision ou possiblement aux journaux.

14673 Si je me trompe, je pourrai arrêter là, mais si c'était une marque qui aurait une référence avec d'autres marques, est-ce que vous ne donneriez pas l'impression à vos auditeurs que, dans le fond, vous êtes grandement apparentés à ces autres médias et que le code ou les restrictions dont vous parlez, elles sont pour les initiés, alors que le grand public à qui vous offrez tout cet effort de nouvelles et autres, lui, estime qu'il y a un propriétaire dans tout ça qui est commun et qui, donc, est le maître d'oeuvre?

14674 M. BRIÈRE: Je comprends très bien ce que vous dites.

14675 La première des choses que je vous dirais, c'est que si demain matin vous me demanderiez qu'est-ce qu'on ferait, je vous dirais qu'on va trouver un nom, peut-être même le même nom, mais on va trouver un nom puis une niche identifiés clairement à un produit.

14676 Je pense que ce dont parlait madame Lalande, c'étaient les attributs de cette marque-là. C'était plus ça. Et je pense que le public, à mon avis, de savoir, parce que ça risque d'être du domaine public un peu, que c'est Groupe TVA, que c'est Radio Nord m'apparaît plutôt sécurisant.

14677 M'apparaît plutôt ça, dans la mesure où le produit qui sort à l'antenne, parce que c'est ça qu'on mesure, on mesure la perception, nous aussi, on mesure la perception puis souvent on s'arrête là. Mais le public, il fait plus que ça, lui.

14678 Il écoute, puis il entend, puis il juge, puis il se prononce. Puis si ça fait pas son affaire, monsieur public il dit : bien, bye, bonsoir, je passe à un autre appel. Il passe à autre chose.

14679 Le public est juge, et le public va nous juger, comme il juge d'autres, sur la pertinence de ce qu'on fait, sur la diversité, puis s'il s'aperçoit que c'est la même maudite affaire, bon, il va dire : Bye! ça ne m'intéresse pas. Puis on n'aura pas de business.

14680 Les plans d'affaires, on doit les construire en fonction de l'auditoire. Et on n'appellerait pas ça demain, on ne mettrait pas le nom nécessairement de TVA là-dedans. Je ne suis pas certain que ce serait même une bonne idée. D'abord, on a un partenaire qui poserait certaines questions.

14681 Je pense qu'on a vraiment idée de trouver un « brand ». Radio Énergie, c'est un bon « brand »; Rock Détente, c'est une bonne marque. On a des idées, on ne les dira peut-être pas toutes aujourd'hui, mais on a des idées d'une marque précise, qu'on pense à un nom puis un thème qui n'a rien à voir avec nos deux entreprises, mais qui va positionner ça.

14682 Parce que la marque doit aussi dire ce que c'est. Alors, le défi qu'on a, c'est de le positionner avec un thème aussi. Quel genre de radio qu'on fait? On s'adresse à qui? On a des idées là-dessus.

14683 Alors, je voudrais vous rassurer, monsieur Demers, que ce n'est pas... et dans le fond, vous avez raison de soulever cette question-là, puis on ne serait pas habiles, comme gestionnaires, de dire demain au monde : Écoutez, nous autres, ce qu'on fait, c'est la même affaire.

14684 C'est le contraire. Si on veut réussir en affaires, il faut servir des clientèles différentes avec des moyens... c'est ce que les journaux font; c'est ce que la radio fait; c'est ce que la télévision fait; c'est ce que les magazines font. Et c'est pour ça que ça marche.

14685 Parce qu'on est dans des positionnements puis des niches. Radio-Canada est dans l'information plus nationale et internationale, puis avec un mandat.

14686 TVA est dans l'information plus locale avec un grand L, puis un petit peu plus humaine. On creuse l'humain puis on travaille plus dans cet environnement-là, c'est notre marque.

14687 TQS est dans le fait divers un petit peu plus, c'est correct, c'est bien ça.

14688 Puis les journaux, ils sont dans différentes niches.

14689 Puis chacun on trouve notre position, puis on se place là, puis on dit : Nous autres, on pense que c'est là qu'on va faire notre avenir.

14690 Alors, pour la radio, monsieur Demers, ça va être exactement la même chose : un positionnement clair, une marque claire qui ne sera pas le reflet ou le pâle reflet de ce qui serait un ensemble, absolument pas.

14691 CONSEILLER DEMERS: Merci. C'était sur le fait que c'est le même propriétaire que je...

14692 M. BRIÈRE: Mais même si c'est le même propriétaire, monsieur Demers.

14693 Le « Journal de Montréal », c'est le même actionnaire de contrôle, puis TVA ce n'est pas le « Journal de Montréal », je regrette, ce n'est pas du tout la même chose puis le public...

14694 Il y a des affinités. Il se peut que le lecteur du « Journal de Montréal », il trouve que TVA c'est une bonne patente, ça se peut, ça. Mais c'est correct. Comme Radio-Canada puis « La Presse », ça travaille ensemble.

14695 Il y a des espèces d'alliances naturelles qui viennent par la communion des auditoires. « La Presse » est plus à l'aise de travailler avec Radio-Canada, et ils trouvent que les profils se marient, puis ça marche plus ensemble.

14696 Ça n'a pas à voir avec la propriété, au fond. Ça a à voir avec l'espèce de jumelage de clientèle, une espèce de clivage qui se fait; il y a une partie du monde qui regarde la télévision d'un bord, puis une partie qui regarde de l'autre, qui lisent le journal, puis on se rejoint.

14697 Mais dans l'ensemble, ce qui est important, me semble-t-il, c'est que tous les publics y trouvent leur compte, et je persiste à croire que dans notre marché, puis on est fiers de ça, en tout cas moi, je suis fier de dire que la liberté d'expression existe, la diversité existe, puis on fait une télévision puis une radio puis des journaux qui sont bons.

14698 On est bons. Il faut bien qu'on se le dise : on est bons. On crée puis on fait une saprée bonne job. Pourquoi est-ce qu'on s'excuserait de ça? Alors, je me dis qu'on a des entreprises fortes puis en santé, puis ça ne va pas si mal. On a un petit problème, mais ça va... le Canada français, il se débrouille pas si mal quand je regarde... quand on compare, on se console.

14699 CONSEILLER DEMERS: Merci. J'en viendrais à un peu sur les mêmes thèmes, mais vous avez fait une remarque quand vous avez répondu à une des questions du président sur le fait que les AM, c'était quand même pas une transaction si près de...

14700 Vous n'achetiez pas un autre réseau de télévision en d'autres mots, vous donniez à ce réseau AM une importance par rapport à ce que vous faites actuellement dans d'autres domaines comme étant moins importante, et c'est là-dessus que j'aimerais vous entendre en vous disant, pour que vous puissiez me donner vos commentaires; est-ce qu'on pourrait dire que ce n'était pas l'opinion du commissaire, par exemple, à la concurrence?

14701 J'aimerais que vous puissiez donner quelques nuances là-dessus. On a passé l'heure?

--- Rires / Laughter

14702 CONSEILLER DEMERS: Oui, moi je ne peux plus sortir d'ondes.

--- Sans microphone / Off microphone

14703 M. BRIÈRE: Je pèse...

14704 LE PRÉSIDENT: On va arrêter maintenant. Nous reprendrons demain matin à 9 h 30. We will resume at 9:30 tomorrow morning.

--- L'audience est ajournée à 1730, pour reprendre le mercredi 19 février 2003 à 0930 / Whereupon the hearing adjourned at 1730, to resume on Wednesday, February 19, 2003 at 0930

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